États-Unis: les professeurs «trumpistes» sceptiques sur l'avenir de l'éducation
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Avec Donald Trump, quel avenir pour l'éducation aux États-Unis ? Pendant sa campagne, le futur président affirmait vouloir diminuer les financements pour le ministère de l’Éducation, ou même fermer ce ministère. C'est chose faite depuis jeudi 20 mars : le président américain a signé un décret destiné à supprimer le département fédéral de l'Éducation. Des propos critiqués par des enseignants et leurs syndicats – la plus grande partie de la profession vote démocrate –, mais pas tous. Certains professeurs se réjouissent de l'arrivée à la Maison Blanche du républicain.

De notre correspondant à Atlanta,
Le groupe d'amis, presque tous des enseignants, est réuni dans un bar pour un jeu de culture générale. Steve, 39 ans, enseigne les sciences au lycée dans un quartier populaire. Il avait voté pour Joe Biden, il y a quatre ans, mais a décidé de soutenir Donald Trump à la dernière élection :
« Je trouve que ce qu'a fait le pays avec ce ministère est terrible pour les élèves en général, car je pense qu'il y a des endroits où l'argent fédéral pourrait être mieux dépensé pour améliorer les écoles. Mais la façon dont ils le font, en essayant d'avoir les mêmes standards pour tous les élèves dans chaque État, est irréaliste. Chaque État devrait s'en occuper, car ils comprennent mieux les besoins de leurs élèves et de leurs districts. »
Un avis partagé par Curt, 72 ans. Cheveux brossés en arrière, le professeur de physique se réjouit aussi du discours de Donald Trump contre l'enseignement de sujets liés au genre, aux personnes LGBTQ+ ou aux minorités :
« Ce qui se passe avec l'éducation, depuis des années et pendant la dernière présidence, devient de plus en plus ''woke'' au lieu de se préoccuper de ce qui est le mieux pour l'enfant, pour son apprentissage et qu'il réussisse dans la vie. Quand j'étais enfant en primaire, ma seule inquiétude était d'apporter une pomme au professeur, d'apprendre à lire et de profiter de ma journée à l'école. »
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« Le comté a plus d'influence »
Mike, 42 ans, bonnet enfoncé sur la tête, enseigne à l'école primaire dans des classes pour élèves en difficulté. Il préfère ne pas dire pour qui il a voté, mais il ne pense pas voir de changement avec Donald Trump : « Je ne sais pas s'il pourra améliorer l'école. Il y aura peut-être des changements pour nous aider, je touche du bois. Mais je ne sais pas s'il y aura de différence. Cela dépend de ce que fait notre comté, de ce que fait notre État. Ça peut changer à l'échelle nationale, mais je pense que le comté a plus d'influence. »
Le financement du gouvernement fédéral, menacé par Donald Trump, représentait seulement 14% du budget total des écoles primaires, collèges et lycées publics pour l'exercice financier 2022. Le reste provient des États ou des collectivités locales, mais les fonds de Washington servent aussi à aider des établissements dans des régions plus pauvres, où les difficultés scolaires sont plus importantes.
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