Dix ans après le « printemps arabe », un vent contestataire balaye de nouveau la Tunisie.
« Les troubles n’ont pas arrêté ce lundi », relate le site Réalités. Des troubles encore hier soir dans plusieurs villes, comme à Sousse où « les forces de l’ordre étaient sur le qui-vive », peut-on lire.
Des échauffourées à Sfax également. « Le pays est à feu et à sang, déplore le site Tunisie Numérique. Les jeunes sont dans les rues. Les forces de l’ordre sont exténuées, les militaires qui devraient garder le pays et ses frontières sont harcelés dans les rues, et entrainés dans une guérilla urbaine. Des centaines de jeunes sont arrêtés », constate encore Tunisie Numérique.
Des scènes de pillage
Et sur place, des scènes de pillage également. Ce qui interpelle le site internet, « ce sont les pillages des magasins et grandes surfaces, et, surtout, ce qui interpelle, encore plus, ce sont les produits volés ». En effet, explique l’auteur de l’article, « on a été interloqué de voir que les pilleurs ont volé… du lait, des pâtes, du poulet… Bref ! Ces pillards se sont avérés être, plutôt, des affamés. Ça fait honte… »
Constat amer de Tunisie Numérique. « Et pourquoi donc ? », se demande le site de façon rhétorique. « Parce que les politiciens semblent complètement déconnectés de la réalité de la rue tunisienne », conclut-il. Une rue dans laquelle s’est pourtant rendu, hier, le président Kais Saied. On le lit dans le journal La Presse : « À M’nihla, dans le gouvernorat de l’Ariana, le président a mis en garde contre toute instrumentalisation des jeunes »
Des troubles suivis hors des frontières tunisiennes
Chez le voisin algérien, par exemple, El Watan voit une « Tunisie dans la tourmente ». Une Tunisie qui « vit mal cette période, marquée par le 10e anniversaire de sa révolution. La crise liée au coronavirus n’a fait qu’approfondir les difficultés socioéconomiques et financières rencontrées par le pays, au bord de la faillite », analyse le journal algérien. Mais il a du mal voir clair sur le profil des manifestants. « Observateurs et politiciens s’interrogent si ce sont vraiment des affamés qui s’attaquent aux symboles de la richesse, comme les banques et les grandes surfaces », explique El Watan. Ou bien s’il s’agit de « groupes de jeunes, manipulés par des personnes malintentionnées, qui ne veulent pas de la stabilité de la Tunisie ».
En Centrafrique, la victoire de Touadera confirmée
« Deux semaines après la publication des résultats provisoires du scrutin groupé du 27 décembre » nous apprend Radio N’dele Luka, « la Cour constitutionnelle, lors d'une audience solennelle, a rendu son verdict ce lundi. Le président sortant Faustin-Archange Touadéra est réélu au premier tour avec 53,16% des voix. »
« Réélu dans un fauteuil russo-rwandais »,précise Le Nouveau Centrafrique, car l’offensive des groupes armés se poursuit et, en France, Le Monde Afrique revient justement sur « cette étrange coalition militaire » qui défend le pouvoir. « Dans un pays contrôlé aux deux tiers par les groupes armés, la Minusca, des soldats rwandais et des paramilitaires russes combattent ensemble pour le régime du président fraîchement réélu », écrit Le Monde.
La presse française lue assidument par celle du Sénégal
Pour suivre l’affaire Diary Sow bien sûr, la « meilleure élève du Sénégal », disparue depuis le 4 janvier à Paris. Les journaux sénégalais relaient une information de Jeune Afrique, à savoir que « la piste de la fugue a été confirmée par les enquêteurs français ». Des sources proches de l’enquête confirment en effet que Diary Sow « s’est éclipsée volontairement. La jeune femme est saine et sauve, la piste criminelle est écartée », affirme Jeune Afrique.
Couvre-feu prolongé à Dakar et Thiès
La presse sénégalaise revient par ailleurs sur le couvre-feu prolongé dans deux villes. « Dakar et Thiès restent dans le noir », affiche la Une de Walf. « Attendu hier sur la prolongation ou non de l’état d’urgence, le Président Macky Sall s’est muré dans un silence imparfait suscitant toutes sortes d’interprétations », explique le quotidien dakarois. « Et finalement c’est le ministre de l’Intérieur qui est allé au charbon ». Mais pour le journal 24H, témoignages d’experts à l’appui, « il y a un vide juridique ». Les gouverneurs concernés ne pourraient pas prendre les arrêtés de couvre-feu, lit-on, car l’Etat d’urgence s’est terminé hier.
Le terrorisme et ses profondes séquelles
Au Burkina Faso, à lire sur Le Faso.net : « Cinq ans après les attaques de Capuccino, le témoignage saisissant d’une ex-employée du Splendid Hôtel ». Anonymement, elle raconte ses souvenirs, comment les chiens de l’armée française l’ont trouvée « dans sa cachette » ce jour-là. Comment elle ne se sentait « plus humaine ». Encore aujourd’hui, « souvent j’entends des tirs », nous dit cet ex-employée. Un témoignage important à lire pour comprendre qu'un attentat terroriste, c'est beaucoup de violence sur l'instant, et beaucoup de souffrance pour longtemps…
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