Revue de presse Afrique

À la Une: l’Afrique a faim…

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Au nord-est de l’Ouganda, le changement climatique a provoqué la faim et la désorientation alors que les méthodes traditionnelles d’adaptation échouent. (Photo datée de 2017).Illustration
Au nord-est de l’Ouganda, le changement climatique a provoqué la faim et la désorientation alors que les méthodes traditionnelles d’adaptation échouent. (Photo datée de 2017).Illustration © Adelle Kalakouti/AP
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C’est le cri d’alarme lancé par Le Monde Afrique. On peut s’attendre à « une crise alimentaire de grande ampleur » sur le continent, estime le journal, qui se base sur les derniers chiffres de la FAO, l’Organisation mondiale pour l’agriculture et l’alimentation. 

En effet, précise Le Monde Afrique, « le kilo de mil flambe à Bamako ; l’huile de cuisson est de plus en plus rare et chère à Nairobi ; la boîte d’œufs est devenue un produit de luxe sur les marchés de Lagos… Les signes de tension sur les prix des denrées de base se multiplient à travers l’Afrique, attisant les craintes d’une crise alimentaire généralisée sur ce continent déjà très vulnérable, où une personne sur cinq ne mange pas à sa faim. L’inquiétude est d’autant plus vive que les prix alimentaires mondiaux ont encore progressé en novembre pour le quatrième mois consécutif, s’inscrivant à leur plus haut niveau depuis juillet 2011, selon le baromètre mensuel publié récemment par la FAO. En un an, cet indicateur, qui agrège les prix sur les marchés internationaux de plusieurs produits de base (céréales, produits laitiers, sucre, huiles, viandes…), a grimpé de plus de 27 %. »

Une inflation inquiétante

Résultat, pointe Le Monde Afrique : « cette inflation va alourdir la facture des Etats africains dépendant des importations pour nourrir leur population. A titre d’exemple, l’Afrique importe un tiers des céréales qu’elle consomme – et même plus de 50 % en Afrique du Nord –, selon la FAO. Or, les prix du blé atteignent aujourd’hui un niveau inédit depuis mai 2011. Une gageure dans des pays où les ménages peuvent consacrer aux dépenses alimentaires jusqu’à deux tiers de leurs revenus. »

Et puis il y a également l’impact du Covid-19 : « la pandémie a eu un effet très lourd sur les systèmes alimentaires, relève Le Monde Afrique. D’abord en provoquant des pertes d’emplois et de revenus sur un continent qui a connu en 2020 sa première récession depuis un quart de siècle. Le pouvoir d’achat alimentaire des populations a été sévèrement ébranlé. Encore plus dans les pays qui ont vu leur monnaie se déprécier, comme au Ghana, au Nigeria ou au Soudan : la chute des devises y a amplifié l’inflation importée. »

Les limites des missions de paix de l’ONU

A la Une également : la fin du 7e Forum paix et sécurité à Dakar, avec ce coup de gueule de Moussa Faki…

Le président de la Commission de l’Union Africaine a jeté un beau pavé dans la mare onusienne en soulevant les questions suivantes, relève Aujourd’hui au Burkina : « à quoi servent les soldats de la paix sur les théâtres d’opération si c’est pour garder l’arme au pied alors que les populations qu’elles sont censées protéger se font massacrer ? Et alors que ces soldats de l’ONU sont très budgétivores ? Moussa Faki n’est pas passé par 4 chemins pour taxer ces missions de paix 'd’obsolètes' et véritables dévoreuses d’argent, pointe le quotidien ouagalais. Repris en chœur, ou du moins par d’autres voix, les décideurs du forum ne verraient pas d’un mauvais œil que l’ONU octroie un mandat robuste à ces missions de la paix, en les rendant offensives, ce qui serait une alternative au manque insigne des forces anti-terroristes. »

Contagion jihadiste

D’autant qu’il y a urgence en Afrique de l’Ouest… « La contagion djihadiste vers le littoral s'accélère », note Le Point Afrique. « Bénin, Togo, Côte d’Ivoire... la violence djihadiste qui ravage depuis des années la région du Sahel déborde toujours plus vers les pays côtiers du Golfe du Guinée, phénomène qui va se poursuivre et qui pose un défi urgent aux gouvernements. » C’est du moins l’avis de différents experts et responsables au Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique.

Au Burkina Faso, faut-il le rappeler, la situation est dramatique. « Près des 2/3 du territoire, note Le Pays à Ouagadougou, sont contrôlés par des groupes armés de tout acabit qui ont fini par imposer leur diktat aux populations. » Alors, s’exclame le journal, « il y a lieu de revoir la stratégie de lutte pour autant que l’on veuille gagner cette sale guerre qui nous est imposée. Pourquoi ne pas, s’il y a lieu, diversifier, comme le réclament certains, notre coopération militaire ? Ce n’est pas impossible. Mais cela doit passer nécessairement, estime Le Pays, par l’avènement d’une gouvernance vertueuse, où la corruption et les détournements de deniers publics n’auraient plus droit de cité. »

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