À la Une: un nouveau Premier ministre à Madagascar
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« Un Premier ministre issu du secteur privé », pointe L’Express en première page. Herintsalama Rajaonarivelo a donc été nommé hier à la tête du gouvernement par le Président de la Refondation, Michael Randrianirina.
« Son nom est connu dans les milieux économiques, précise le quotidien malgache. Il a présidé à plusieurs reprises le Groupement du patronat malgache. Jusqu’à sa nomination, il dirigeait le conseil d’administration de la BNI Madagascar, l’une des principales institutions financières du pays. (…) Sa nomination répond en partie aux revendications du mouvement GenZ, relève encore L’Express, qui réclamait un Premier ministre technocrate et sans appartenance partisane. Herintsalama Rajaonarivelo n’est affilié à aucun parti politique. Le secteur privé accueille également ce choix avec intérêt. Ses représentants espèrent un retour de la confiance entre l’État et les entreprises, ainsi qu’une relance de l’économie. Les difficultés liées à l’eau et à l’électricité sont parmi les dossiers jugés prioritaires, rappelle le quotidien malgache. (…) Le Parlement ouvre aujourd’hui sa deuxième session ordinaire, consacrée à l’examen du projet de loi de finances initiale. Le nouveau Premier ministre est donc confronté à un calendrier serré et à des attentes immédiates ».
Objectif : restaurer la confiance
« C’est un tournant important dans la vie politique malgache », commente Afrik.com. « En désignant un profil technocrate comme Herintsalama Rajaonarivelo, le régime semble vouloir calmer les tensions et envoyer un signal fort : celui d’une volonté d’ouverture et d’apaisement. Il s’agit également d’une tentative de restaurer la confiance entre les institutions et la jeunesse malgache, particulièrement active et mobilisée sur les enjeux de gouvernance, de transparence et d’efficacité ».
Toutefois, tempère Afrik.com, « le climat politique reste tendu, malgré les signaux d’ouverture. Les mouvements citoyens, portés par une jeunesse de plus en plus vigilante et exigeante, continueront de scruter les actions du gouvernement. La transparence, l’éthique et l’efficacité seront les critères majeurs sur lesquels Rajaonarivelo sera jugé. De nombreux défis l’attendent : redresser l’économie, améliorer les services publics, lutter contre la corruption, réformer l’administration et relancer la confiance des investisseurs, nationaux comme internationaux ».
Maroc : les budgets de l’Éducation et de la Santé en hausse
Au Maroc, confronté également à une forte pression de la part de la jeunesse, pas de changement au gouvernement mais des mesures budgétaires…
« L’Exécutif a mis le paquet dans les secteurs sociaux, relève L’Opinion à Rabat, en mobilisant 140 milliards de dirhams, (soit 13 milliards d’euros) à l’éducation et la Santé, soit un quart de plus qu’en 2025. 27 344 postes budgétaires sont prévus afin de renforcer les ressources humaines dans les deux secteurs, soit 4500 postes supplémentaires. Le budget de la Santé augmente à lui seul de 30% pour atteindre un peu plus de 42 milliards de dirhams (4 milliards d’euros), un niveau historique jamais atteint ».
Rappelons que la génération Z marocaine, le mouvement de la jeunesse contestataire, réclamait plus de moyens justement dans ces domaines de l’éducation et de la santé.
Ouverture au monde politique…
Par ailleurs, dans le cadre de la réforme électorale, « le gouvernement ouvre la voie aux jeunes candidats indépendants », note Medias24.
Le nouveau projet de loi, précise le site marocain, prévoit « une aide directe couvrant 75% des frais de campagne pour encourager les jeunes de moins de 35 ans à se présenter aux prochaines élections, y compris sans l’aval d’un parti politique ».
Commentaire de Media24 : « c’est un tournant dans la relation entre la jeunesse et la politique. Depuis des années, les jeunes entendent les appels à s’impliquer sans que ces appels soient suivis d’effets concrets pour les séduire. (…) En autorisant les jeunes à se présenter indépendamment des partis, la réforme leur offre un nouveau canal d’expression. Mais elle pourrait aussi pousser les partis à revoir leur approche : se rapprocher de cette jeunesse, la comprendre, et lui offrir une place réelle au sein de leurs structures.».
En attendant, pointe Le Monde Afrique, si le mouvement de contestation s’essouffle dans les rues, « l’expression du mal-être de la jeunesse (marocaine) n’a pas disparu. Il infuse dans les discussions en ligne, tandis que des visages commencent à se détacher dans un mouvement qui revendique ne pas avoir de leader ».
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