À la Une: les contours de la transition au Burkina Faso
Publié le :

« 3-25-71 », trois chiffres donnés d’emblée par L’Observateur Paalga, car « si l'on devait résumer en chiffres les assises nationales sur la transition qui se sont tenues lundi et hier, ce serait sans doute ceux-là », nous explique le quotidien burkinabè. « Trois ans pour la durée de la transition, 25 ministres au maximum et 71 membres pour la future Assemblée de transition. Ainsi en ont décidé les forces vives de la Nation », écrit L’Observateur Paalga. Mais, comme le journal Le Pays également, il précise que les forces vives ont donc « retoqué les propositions initiales faites par la commission technique d’élaboration de la Charte et de l’agenda de la transition qui a remis son rapport le 23 février au président Paul-Henri Sandaogo Damiba ». La commission avait notamment proposé une transition de 30 mois et non 36, souligne L’Observateur.
Les craintes des observateurs
La presse burkinabè évoque d’autres problèmes, Le Pays notamment. Le journal félicite d’abord tous les acteurs de ce processus […], « pour n’avoir ménagé aucun effort pour parvenir à ces résultats ». Or, cela ne « doit pas masquer les problèmes de fond », écrit-il. « La plus grande déception de certains Burkinabè » vient selon lui du fait que le mandat gratuit initialement proposé pour les membres du Conseil national de la transition ait été remplacé par « un travail rémunéré ». Le Pays craint ainsi que cet organe « qui devait être un véritable espace de débat démocratique et constructif, ne devienne finalement une simple caisse de résonnance de l’Exécutif ». Alors pour Le Pays, « l’impression qui se dégage de tous ces amendements […] est que la Commission technique, pourtant composée de personnalités, a été utilisée pour réaliser un passage en force par les putschistes et les organisations de la société civile qui leur sont affiliées, au profit de leur agenda initial ».
Quelle réaction de la Cédéao ?
Et les médias burkinabè pensent désormais à la suite, notamment à la réponse des partenaires. « Transition de 36 mois attend réaction de la CEDEAO! », titre à lire en Une de Wakat Sera. Le média estime d’ailleurs que « le Burkina Faso, est plus à accompagner qu’à punir, si ses nouveaux dirigeants n’essaient pas de s’installer pour de bon dans la maison qu’ils ont balayée ». Et puis, note encore Wakat Sera, « sans servir le blanc-seing au pouvoir kaki de Ouagadougou, on peut lui accorder la bonne foi, vu la célérité qu’il a mise pour l’élaboration de la Charte. […] A contrario, au Mali, c’est après 18 mois de pouvoir, que le Colonel Assimi Goïta et les siens ont usé de subterfuges pour feinter des élections prévues pour le mois de février dernier et demander cinq ans de transition ».
L’évacuation des Marocains d’Ukraine
Également dans la presse du continent ce mercredi 2 mars : ceux qui tentent toujours de fuir la guerre en Ukraine. Parmi les pays ayant de nombreux ressortissants concernés, il y a le Maroc : Près de 12.000 Marocains vivaient en Ukraine avant le début des combats. Le Desk suit leur périple, ils seraient déjà plus de 2000 à avoir fui l'Ukraine selon les chiffres officiels. Principalement en Pologne, mais aussi en Roumanie, en Hongrie ou en Slovaquie...
Sur le site du magazine Telquel, on apprend que la solidarité s'organise. Une association de juristes franco-marocains s’est ainsi déplacée à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne « pour assister juridiquement les ressortissants marocains ». Ils se sont fixés pour mission de faire respecter la convention de 1951 relative au statut des réfugiés, particulièrement son article 33 qui dispose qu'une personne voyant sa vie menacée ne peut être refoulée « en raison de sa race, de sa religion, ou de sa nationalité ».
« La femme la plus haïe du Sénégal »
Acculée, elle c'est un combat personnel qu'elle livre au Sénégal. Adji Sarr « la femme la plus haïe du Sénégal », « la paria de Dakar », comme la présente Le Monde Afrique. « Depuis qu’elle a accusé l’opposant Ousmane Sonko de l’avoir violée », il y a près d’un an, elle vit « sous protection policière », « dans un endroit tenu secret ». « En liberté surveillée », « comme une prisonnière dans son propre pays », écrit Le Monde. « Ses détracteurs la considèrent comme l’agente d’un complot au service du pouvoir sénégalais ».
Adji Sarr veut à nouveau livrer sa version des faits alors qu’elle est jugée, par beaucoup, responsable des morts survenus dans les manifestations qui ont suivi l’arrestation d’Ousmane Sonko. Lui a toujours clamé son innocence, l’enquête piétine précise Le Monde mais « la jeune femme dit souffrir de stress post-traumatique consécutifs aux viols présumés et affirme avoir fait plusieurs tentatives de suicide ». Elle assure vivre « recluse avec une tante maternelle », dans un quotidien rythmé par « de courtes siestes agitées, l’écriture d’un livre et la prière ». « Dieu est mon seul espoir », dit Adji Sarr et elle souhaite désormais quitter le Sénégal, où elle ne peut même plus « sortir sur son balcon ». Elle souhaite « devenir une féministe engagée pour défendre les victimes comme [elle] qu'on ne croit pas », confie-t-elle enfin au Monde Afrique.
NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail
Je m'abonne