Revue de presse Afrique

À la Une: le jour de ses 70 ans, Vincent Bolloré annonce la vente à MSC de ses activités en Afrique

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Le groupe Vincent Bolloré (notre photo) a été condamné pour «procédure abusive» contre France télévision par le tribunal de commerce de Paris.
Le groupe Vincent Bolloré (notre photo) a été condamné pour «procédure abusive» contre France télévision par le tribunal de commerce de Paris. © Eric Piermont / AFP
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Cette fois-ci, « c’est officiel », signale Jeune Afrique. Par voie de communiqué, hier soir, le groupe Bolloré a confirmé avoir vendu la totalité de ce que l’on présentera ici comme sa filiale africaine, au groupe MSC, soit 16 terminaux portuaires, trois lignes ferroviaires et « tout un réseau logistique composé de ports secs et d’entrepôts de stockages installés à travers le continent », énumère ce journal panafricain. Lequel précise que le prix de cette vente a été fixé à 5,7 milliards d’euros.

Même si « la concrétisation » de cette opération est encore « conditionnée à l’obtention d’autorisation réglementaire et à l’avis des autorités de la concurrence compétentes », Jeune Afrique souligne que c’est « une page qui se tourne pour la famille Bolloré », à l’heure où MSC, s’apprête à devenir « leader du secteur portuaire en Afrique, où le groupe gère déjà deux terminaux, à Lomé au Togo et à San Pedro en Côte d’Ivoire ».

En Afrique, Dakar Actu traduit en monnaie locale le montant de la cession des activités logistiques continentales de Bolloré, branche du groupe Bolloré que ce site sénégalais qualifie d’« emblématique ». Résultat arithmétiquement irréprochable : « 3738 milliards de francs CFA » ! Tout aussi pertinemment, Dakar Actu souligne que cette activité « concerne plus de 20 pays sur le continent africain ».

Au Sénégal encore, le quotidien 24 Heures a pris le temps de publier cette information tardive et rappelle notamment que le groupe MSC est « basé à Genève » et qu’il appartient « à la famille italienne Aponte », tout en pointant le fait que MSC « revendique une flotte de 560 navires et plus de 100 000 employés, avec la gestion de terminaux à Singapour, Long Beach (Californie) ou Rotterdam ».

Vente à terme incertain

Bolloré peut-il à bon droit vendre des actifs africains dont il dispose de l’usage via des délégations de service public ? Justement, « cette vente en question ne sera finalisée qu’en 2023, précise Actu Cameroun. Elle sera soumise à l’obtention de plusieurs autorisations, comme celle de l’autorité française de la concurrence, instance indépendante qui veille au respect des passations du marché. En Afrique, ces dernières années, le groupe français était confronté à la grande concurrence chinoise. Bien plus encore, Bolloré est au cœur d’une affaire de corruption en Guinée et au Togo », complète ce site camerounais.

Bolloré peut-il vraiment vendre ? Sans répondre directement à cette question, plusieurs journaux français, tels que Ouest-France… ou le magazine économique Challenges rappellent tout de même que « Cyrille Bolloré, qui a succédé à son père comme PDG du groupe en 2019, accompagné de Philippe Labonne, directeur général de Bolloré Ports, et de l'ex-président de la République Nicolas Sarkozy, proche de la famille, s'étaient rendus en début d'année à Abidjan pour convaincre les autorités ivoiriennes d'autoriser la vente d'actifs stratégiques ».

Enfin, pour rappel, le site du quotidien les Échos souligne qu’en finalisant cette transaction, Vincent Bolloré, « qui fête ses 70 ans (aujourd’hui) 1er avril et vient de transmettre le pouvoir à son fils Cyrille Bolloré, clôt un chapitre important de l'histoire du groupe familial en Afrique, entamé en 1986 avec le rachat à Suez de la SCAC (Société commerciale d'affrètement et de combustibles). La branche de logistique africaine génère désormais un chiffre d'affaires d'un peu plus de 2 milliards d'euros et emploie plus de 28 000 personnes », complète Les Échos.

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