Revue de presse Afrique

À la Une: la présidentielle française vue d’Afrique

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Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'affronteront le 24 avril lors du deuxième tour de la présidentielle française.
Emmanuel Macron et Marine Le Pen s'affronteront le 24 avril lors du deuxième tour de la présidentielle française. © AFP
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Pour WalfQuotidien au Sénégal, les jeux sont faits… « Macron vers un second mandat historique », titre le journal. « Avec Macron, l’histoire ne va pas bégayer. Si ses prédécesseurs, Hollande et Sarkozy, n’ont pas réussi à renouveler leur mandat, lui, est bien parti pour en avoir un second. Une première, depuis l’instauration du quinquennat. » Le site algérien TSA remarque pour sa part la « percée inquiétante de l’extrême-droite, avec deux candidats dans les cinq premières places au premier tour. » En effet, précise TSA, « Marine Le Pen et Eric Zemmour totalisent ensemble 30% des voix exprimées ce dimanche 10 avril, soit plus que le score du président sortant Emmanuel Macron (28%). »

Macron – le Pen au second tour, donc… Qui sortira vainqueur ? Rien n’est encore fait pour le président sortant, estime Le Matin, toujours en Algérie : « Emmanuel Macron veut rejouer l’épisode de 2017. (…) Le président sortant veut se montrer en rassembleur. Paradoxal, estime le quotidien algérien, pour celui qui se fait appeler Jupiter refusant de descendre dans l’arène durant son mandat et la campagne électorale. Aujourd’hui il se fait rattraper par les réalités des petites gens à bout. En colère. Et extrêmement déçus. (…) Emmanuel Macron devra donc rassembler un électorat fracturé pour espérer être réélu. »

L’Afrique, c’est si loin…

En tout cas, remarque Mourya La Voix du Niger, « l’Afrique n’aura pas été particulièrement présente dans la campagne électorale française. Ce qui, en soi, n’est pas vraiment nouveau, sauf que, cette année, l’absence s’est accentuée avec la guerre en Ukraine et ses répercussions socio-économiques sur le Vieux continent, bouleversant de ce fait des joutes électorales plus que jamais tournées vers les préoccupations domestiques : prix du gaz, de l’essence et de l’électricité, retraites, bref, pouvoir d’achat. L’Afrique, c’est si loin, soupire le site d’information nigérien, et le thème des relations franco-africaines (…) ont souvent été appréhendées sous le prisme réducteur de l’immigration, dont les extrémistes de tous poils, de Marine à Nicolas Dupont-Aignan en passant par Eric Zemmour ont fait leurs choux gras, agitant comme à l’accoutumée l’épouvantail des migrants, accusés de tous les péchés de France, pour mieux vendre leur camelote politique. »

L’Afrique absente de cette campagne, mais aussi du quinquennat qui s’achève, note encore Mourya la Voix du Niger : « il y a cinq ans, on avait pensé que l’arrivée à l’Élysée du presque quadragénaire, né après la décolonisation, allait apporter une indispensable cure de jouvence à une relation franco-africaine qui en avait bien besoin. Hélas, pointe le site nigérien, les belles promesses du quinquennat, portées notamment par les échanges sans tabou ni filtre que le président frais émoulu avait eu avec les étudiants de l’université de Ouagadougou en novembre 2017, se sont envolées. Le désamour est si profond qu’il faut changer de paradigme, que ce soit sur les questions (d’accords) de défense, de migration ou du Franc CFA. »

Macron ou Le Pen, bonnet blanc ou blanc bonnet pour le continent ?

WakatSéra au Burkina Faso renchérit : « si le continent noir ne s’est guère enthousiasmé pour cette élection présidentielle française, c’est tout simplement l’un des signes tangibles de la fin de la lune de miel entre les Africains et la France. La France qui traîne le péché originel de l’ancien colonisateur et à qui colle le Franc CFA, monnaie de plus en plus contestée et cheval de bataille des panafricanistes. »

Des propos relayés par Le Pays, toujours au Burkina : « la politique africaine de la France ne changera pas fondamentalement, et cela, quel que soit le candidat qui sortira victorieux de cette présidentielle. Macron ou Le Pen, ce sera bonnet blanc ou blanc bonnet en ce qui concerne les intérêts de la France. Tout au plus, c’est l’enveloppe qui changera. »

En effet, insiste L’Observateur Paalga, « pour l’Afrique et l’insécurité au Sahel, le franc CFA et son avenir, la lutte contre la pauvreté, il faudra repasser ou plutôt attendre que le nouveau locataire ou le reconduit à l’Élysée se paie une visite d’affichage diplomatique sous nos tropiques pour nous rejouer le disque rayé des promesses d’une rupture avec le paternalisme français. »

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