Revue de presse Afrique

À la Une: la junte malienne décide de rompre les accords de défense avec la France et ses partenaires européens

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Le président malien par interim, le colonel Assimi Goïta, lors d'une revue des forces armées, le 7 juin 2021 à Bamako.
Le président malien par interim, le colonel Assimi Goïta, lors d'une revue des forces armées, le 7 juin 2021 à Bamako. AFP - ANNIE RISEMBERG
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L’annonce a été faite dans la soirée par le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga dans un communiqué lu à la télévision. Maliweb détaille cette prise de parole : « La détérioration des relations entre les deux pays est qualifiée de « profonde » par Bamako ». Parmi les « incidents relatifs à la coopération militaire » avec Paris, sont évoqués « la décision "unilatérale" des autorités françaises de suspendre des opérations conjointes avec les militaires maliens » mais aussi de « multiples violations de l’espace aérien malien opérées par des aéronefs militaires français » ces derniers mois et le fait que « les autorités maliennes n’arrivent pas à obtenir la révision des accords [de Paris] malgré les multiples relances ». Bamako parle donc « d’atteintes flagrantes à sa souveraineté ». « Le Rubicon a été finalement franchi » pour le quotidien burkinabè Aujourd’hui au Fasoqui estime que « la glace qui sépare le Mali et la France vient encore de s’épaissir avec ce gros pavé militaro-diplomatique que vient de jeter le Mali dans la Seine ».

Netafrique  pour sa part s’interroge sur « des répercussions sur le retrait en cours de Barkhane (…). La question se pose alors que ce retrait (…) est censé s’échelonner sur quatre à six mois. »

Aujourd’hui au Faso va plus loin encore avec cette inquiétude soulevée en fin d’article : « Wagner a-t-il maintenant le champ libre pour la sécurité au Mali ? La Russie officielle va-t-elle réchauffer des rapports vieux de plusieurs décennies ? »

La junte militaire malienne s’affirme encore davantage et ce alors qu’Antonio Guterres appelle justement à un retour du pouvoir aux civils

Le secrétaire général des Nations unies est en tournée en Afrique de l’Ouest et le site Sahel Intelligence revient sur sa prise de parole de dimanche. Il souhaite que « les juntes militaires au Burkina Faso, en Guinée et au Mali s’effacent au plus vite » ; tout en disant son attachement « à des opérations africaines de paix et de lutte antiterroriste robustes mises en œuvre par l’Union africaine et appuyées par l’ONU, sur le modèle de plusieurs opérations en cours en Afrique, au Mali notamment. »

Cette déclaration du chef de l’ONU s’est faite de Dakar ce week-end, mais depuis il a quitté le Sénégal. Lundi, il était au Niger, à Niamey, où il a rencontré le président Mohamed Bazoum. Tamtam info détaille les paroles du chef de l’État. Il a évoqué le problème du terrorisme ainsi que « les effets du changement climatique notamment les sécheresses récurrentes » qui ont pour conséquence « un déficit alimentaire "très fort" ». Sur le site Le Sahel, on peut lire la réponse d’Antonio Guterres : « On voit qu’il y a un gouvernement et des institutions qui ont une vision claire de ce qu’il faut faire pour répondre au besoin sécuritaire du pays et lancer les bases d’un développement soutenable et inclusif. »

La liberté d’informer sur le continent africain

C’est ce mardi la journée mondiale de la liberté de la presse. L’occasion pour Mediacongo de citer les chiffres de l'ONG Journaliste en danger, selon laquelle « au moins 75 cas d’atteintes à la liberté de la presse ont été documentés en RDC ». Le site rappelle que trois mois après les états généraux de la presse dans le pays « aucune de ses 80 résolutions n’a connu un début d’exécution » « Les journalistes et les médias congolais restent exposés aux diverses pressions et censures, aux arrestations arbitraires et aux menaces directes et indirectes, particulièrement dans les provinces de l’est du pays sous état de siège, à savoir le Nord-Kivu et l’Ituri. »

De manière plus générale, le site burkinabè Le Pays dresse un tableau assez sombre de la liberté de la presse sur le continent et estime que les « régimes kaki font preuve d’une grande frilosité à chaque fois qu’une critique objective contrarie leurs sombres desseins de manipulation du peuple », évoquant notamment la situation au Mali.

Une éclaircie toutefois grâce à Voice of Africa qui s’intéresse à la situation de la presse en Namibie, décrite comme un « havre de paix pour les journalistes ». C’est d’ailleurs dans la capitale namibienne que l’ONU a conçu cette journée mondiale de la liberté de la presse en 1991. Aujourd’hui, toutefois, « des voix s'élèvent pour dire qu'il faut aussi une loi sur le "droit à l'information" garantissant à tous les citoyens l'accès aux informations publiques ».

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