À la Une: Paris encore et toujours dans le viseur de Bamako
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« L’annonce a été faite, hier soir au journal de 20h de la télévision nationale, par le porte-parole du gouvernement, relate Maliweb : un groupuscule de militaires a tenté un coup d’État contre le président de la transition, le Colonel Assimi Goïta. » C’était dans la nuit du 11 au 12 mai, dans le « dessein malsain de briser la dynamique de la Refondation du Mali ». Les auteurs présumés de la tentative de putsch étaient soutenus, selon le porte-parole du gouvernement, par un « État occidental ».
« Aucun pays n’est cité, mais les regards ont de fortes chances de se tourner vers la France dans les prochaines heures, relève pour sa part Jeune Afrique. Hier encore partenaire du Mali d’IBK, Paris est devenu l’ennemi juré du régime d’Assimi Goïta, constate le site panafricain. Vendredi dernier, une manifestation appelant à la fin de "la présence militaire française" – prévue pour dans quelques mois – était encore organisée dans la capitale malienne. »
Avant-hier, le Mali annonçait aussi qu’il quittait le G5-Sahel. Là encore, la France est visée. La France est accusée d’ingérence par le biais de cette organisation. C’est ce que pointe cette tribune publiée par Maliweb : le G5-Sahel, « c’est la fausse barbe de la France néocoloniale en Afrique. Le G5 Sahel, en tant qu’absurdité organisationnelle mort-née, était déjà mort de sa belle mort. L’escroquerie juridique à la base de son montage en fait une organisation fantomatique dans le sens d’une marionnette articulée depuis l’Élysée qui la soumet à toutes les contorsions néocoloniales. »
Une dynamique stratégique contreproductive…
Alors pourquoi cette poussée d’urticaire anti-française au Mali et même au-delà ? L’Institut français des relations internationales (IFRI), publie un rapport ce mardi 17 mai sur ce sujet. Élie Tenenbaum, directeur du Centre des études de sécurité de l’IFRI s’explique dans Le Point Afrique : « on a une dynamique stratégique qui produit le contraire de ce qu’elle était censée produire, affirme-t-il. Elle a cherché à faire du partenariat, elle a produit de la friction, notamment avec le Mali. Elle a cherché à endiguer la dégradation sécuritaire, elle n’y est pas parvenue. Elle a cherché à préserver les intérêts de la France et on a un sentiment antifrançais exacerbé. On s’est focalisé essentiellement sur la lutte contre le terrorisme, explique encore Élie Tenenbaum, qui a pris une place déterminante, presque aveuglante.
Il y a une divergence de priorités stratégiques avec des acteurs locaux qui peuvent être très opportunistes : un accord local avec les jihadistes peut être parfois moins inquiétant pour eux qu’une réforme du système électoral ou constitutionnel. Par ailleurs, la conditionnalité démocratique nous met en porte-à-faux avec des régimes qui sont en plein recul sur ce point et qui n’hésitent pas à faire valoir la concurrence avec des compétiteurs qui, eux, ne conditionnent leur soutien à aucun critère intérieur. C’est l’offre russe et il y en a d’autres pas loin, comme celles de la Chine ou de la Turquie. »
Mineurs de Perkoa : un miracle ?
À la Une également, sans doute bientôt l’épilogue dans le drame de la mine de Perkoa au Burkina Faso. Cela fait un mois que 8 mineurs sont coincés au fond de cette mine, à plus de 500 m de profondeur, suite à une inondation. Ont-ils pu se réfugier dans l’une des chambres de refuge ? Sont-ils encore vivants ? Hier, rapporte le site d’information WakatSéra, les sauveteurs sont arrivés à cette fameuse chambre de refuge. « Ils n’ont pas pu voir l’intérieur à travers la vitre à cause de la boue. Mais il ressort qu’elle est intacte, qu’elle n’a pas été emportée par les eaux. »
Toutefois, d’autres médias annoncent qu’il ne faut guère avoir d’espoir. D’après le site Le Faso.net, la chambre de refuge serait en fait inondée et elle ne serait plus reliée au système de ventilation.
Alors, « le miracle de Perkoa aura-t-il lieu ? », s’interroge L’Observateur Paalga. On le saura sans doute dans les heures qui viennent. « À ce moment crucial, à la fois tant attendu et tant redouté de l’opération de sauvetage, c’est toute la Nation qui retient son souffle. »
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