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À la Une: le Burkina Faso, avec les appels du pied de la Russie…

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Des supporters du capitaine Ibrahim Traoré brandissent des drapeaux russe et burkinabè dans les rues de Ouagadougou, le 2 octobre 2022.
Des supporters du capitaine Ibrahim Traoré brandissent des drapeaux russe et burkinabè dans les rues de Ouagadougou, le 2 octobre 2022. © AP/Kilaye Bationo
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Encore des drapeaux russes le 4 octobre dans la manifestation hostile à la venue de la Cédéao… C’était devant l’aéroport de Ouagadougou. En effet, « les envoyés spéciaux de l’organisation sont arrivés dans la capitale dans un climat plutôt hostile, pointe L’Observateur Paalga. Ils ont été accueillis comme des chiens dans un jeu de quille (…). Situation qui a contraint les émissaires de la Cédéao à tenir la rencontre avec le capitaine Ibrahim Traoré dans les locaux de l’aéroport. »

En tout cas, hier, relève le quotidien Aujourd’hui, « le fondateur de Wagner, Evgueni Prigojine s’est fendu d’un communiqué pour soutenir le nouvel homme fort du Burkina, gratifiant le capitaine Traoré, de "lutteur pour la justice", et flétrissant Damiba de n’avoir pas pu "justifier la confiance" de ses jeunes tombeurs. Pour le patron de Wagner, les Africains en ont ras-le-bol du "joug des colons" et les putschistes ont fait le nécessaire. »

Alors, s’agit d’un appel du pied de Moscou en direction des nouvelles autorités burkinabè ?

« On sent l’effet domino en provenance du Mali, s’exclame Aujourd’hui. On flaire, pour ne pas dire plus, qu’on pousse à la roue le capitaine Traoré dans les bras de Wagner. Et Prigojine aurait voulu envoyer une offre de service au capitaine Traoré qu’il ne s’y serait pas pris autrement. Reste à savoir, s’interroge le quotidien ouagalais, si le Burkina va tomber dans le giron russe, sous le fallacieux argument que la France a failli au Sahel dans sa lutte contre le terrorisme et que l’Afrique, et en particulier le Sahel, a marre de la France ? »

Ne pas quitter un maître pour s’assujettir à un nouveau…

« Burkina : les nouveaux maîtres dans les bras de Wagner ? », s’interroge en écho le site d’information WakatSéra. « La société de sécurité privée russe ne fait aucun mystère de son amour soudain pour le Burkina, constate WakatSéra. Le boss du groupe, Evgueni Prigojine, n’est pas passé par quatre chemins pour apporter son soutien aux hommes du MPSR II. Il n’en n’est pas à son premier coup, s’étant déjà signalé suite au premier coup d’État du 24 janvier dernier qui avait renversé le président élu Roch Marc Christian Kaboré. »

Et WakatSéra de s’interroger encore : « le Russe, dit très proche de Vladimir Poutine, aura-t-il plus de succès avec le capitaine Ibrahim Traoré, dont les soutiens paradent dans leurs manifestations, drapeaux russe et burkinabè en l’air et rugissant des appels aussi hostiles à la France qu’amicaux à la Russie ? En tout cas, relève le site burkinabè, comme son prédécesseur Damiba, le capitaine Traoré a promis de diversifier les partenariats du Burkina sur le plan international. Tous les pays, la France et la Russie compris, sont donc les bienvenus à Ouagadougou. Ce qui est loin d’être une mauvaise option, estime WakatSéra, tant qu’on ne quittera pas un ancien "maître" pour s’assujettir à un nouveau ! »

La Cédéao rassurée ?

Quant aux émissaires de la Cédéao, ils ont de quoi être rassurés, estime Le Pays, autre quotidien ouagalais. « La Cédéao ne devrait pas avoir d’inquiétudes à se faire, affirme le journal, puisque le nouvel homme fort du Burkina a non seulement donné des gages concernant le respect des engagements de son prédécesseur par rapport au calendrier établi, mais il a été on ne peut plus clair sur ses intentions de ne pas conduire lui-même la transition déjà en cours. Il s’est ainsi engagé à transmettre le pouvoir au président qui sera désigné par les Assises nationales qui ne tarderont pas à être convoquées. Il ne reste donc plus à la Cédéao qu’à prendre le jeune capitaine au mot. »

En effet, renchérit L’Observateur Paalga, « on ne voit pas comment, avec la nouvelle donne burkinabè, Umaro Sissoco Emballo, Alassane Ouattara et leurs homologues pourraient ne pas accompagner la saison 2 de la Transition burkinabè, dont le tournage devrait reprendre très tôt avec un président civil ou militaire choisi par les forces vives de la Nation. Qui plus est, le capitaine Traoré a d’ores et déjà promis de retourner dans sa caserne dès que le nouvel exécutif sera mis en place. »

Et L’Observateur de conclure : « passez donc mesdames et messieurs de la Cédéao, il n’y a rien à voir. »

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