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À la Une: Mahamat Déby s’installe au pouvoir

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Mahamat Idriss Déby lors de son investiture comme président de la transition du Tchad, le 10 octobre 2022.
Mahamat Idriss Déby lors de son investiture comme président de la transition du Tchad, le 10 octobre 2022. © AFP / DENIS SASSOU GUEIPEUR
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« "Nous, président de transition, jurons de remplir avec loyauté les hautes fonctions que la nation nous a confié, respecter et défendre la forme républicaine de l’État, préserver l’intégrité territoriale de la nation, garantir la justice à tous, respecter et défendre les droits et libertés des individus" : c’est en ces termes, pointe le Journal du Tchad, que Mahamat Idriss Déby a prêté serment hier au Palais de la culture de N’Djamena. »

« Une étape cruciale a (donc) été franchie au Tchad, relève Le Point Afrique. Le dialogue national souverain et inclusif a définitivement désigné le général Mahamat Idriss Déby – 38 ans et cinq étoiles – président d’une transition prolongée de deux ans avant des élections. (…) Il faut souligner que le temps était compté pour les autorités avant la fin de la transition, prévue normalement le 20 octobre. Il fallait à tout prix éviter un vide institutionnel. Le dialogue national a donc connu un coup d’accélérateur ces derniers jours. Un dialogue boycotté, rappelle Le Point Afrique, par une très grande partie de l’opposition et de la société civile, qui dénoncent une "succession dynastique" au pouvoir, ainsi que par certains des plus puissants mouvements rebelles armés. »

La dynastie des Déby

En fait, analyse Le Monde Afrique, « c’est à lui-même plutôt qu’à son pays que Mahamat Idriss Déby a offert un nouveau départ » avec ce titre de président de transition. « Un simple changement de titre pour celui qui occupait jusqu’ici la fonction de président du Conseil militaire de transition, organe dont la dissolution est destinée à donner une apparence plus civile à son régime, mais qui lui permet de se maintenir aux commandes bien au-delà de la période initialement promise. »

En effet, précise Le Monde Afrique, « au moment où il aurait dû rendre le pouvoir et organiser des élections, si les engagements d’avril 2021 avaient été tenus, Mahamat Idriss Déby s’est vu confier les commandes de l’État pour vingt-quatre mois supplémentaires et surtout accorder le droit de concourir à la prochaine élection. Ce reniement de la parole donnée à l’Union africaine et aux chancelleries occidentales, France en tête, qui avaient approuvé, au regard de "la situation particulière" du Tchad, la succession du père par son fils en dehors de toute légalité institutionnelle, ce reniement est la principale conclusion du "dialogue national inclusif et souverain" ».

Ce qui fait dire au quotidien Aujourd’hui au Burkina Faso que « l’on s’achemine tout droit vers une dynastie des Déby : ouvertes en août après de multiples reports, les concertations ont uniquement servi à élargir les prérogatives du chef de l’exécutif, pointe le quotidien ouagalais – qui obtient désormais le droit de révoquer le Premier ministre – et à entériner son apparente volonté de conserver le pouvoir. Et on comprend les remous qui ont caractérisé la tenue de ces Assises qui ont vu plusieurs entités quitter la salle ». Notamment l’Église catholique et divers groupements de l’opposition et de la société civile. Et Aujourd’hui de s’interroger : « Que pourront ces voix discordantes face à la ténacité des Déby et de l’armée acquise à sa cause ? Les appels de l’Union africaine seront-ils entendus ? Pas sûr ! Voilà donc Déby-fils sur les traces de son père Itno dont il est le digne légataire ! »

Un autre pays en transition : le Burkina Faso…

Le nouvel homme fort du pays, le capitaine Ibrahim Traoré, a annoncé la tenue des Assises nationales pour les 14 et 15 octobre à venir, en vue de l’adoption de la Charte de transition suivie de la désignation du président de la transition. « Le capitaine Ibrahim Traoré aurait voulu aller vite qu’il ne s’y serait pas pris pas autrement, commente Le Pays. Et c’est tant mieux, car tout est prioritaire au pays des hommes intègres, dont une bonne partie est sous contrôle terroriste. » Et « il lui appartient de savoir faire le bon choix des personnes qui auront la lourde mission d’examiner et d’adopter la Charte de la transition et de désigner ensuite le futur président du Burkina. Et s’il tient à éviter le sort qui a été réservé à son prédécesseur, il doit se garder de céder au clientélisme (…). Le capitaine Traoré doit savoir qu’il joue sa crédibilité, conclut Le Pays. Autant dire qu’il a tout intérêt à ne pas décevoir car il constitue, à bien des égards, l’espoir de tout un peuple qui n’aspire qu’à la sécurité et à la paix ».

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