À la Une: le sommet de la Ligue arabe à Alger boudé par les rois
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Constat établi par Le Matin d’Algérie : « les membres les plus influents de la Ligue arabe sont absents à Alger. Le sommet [qui démarre ce mardi 1er novembre, ndlr] ne réunira au final que des ministres et quelques chefs d’États de peu d’influence. Loin, note le journal, des déclarations prometteuses et emphatiques du président Tebboune et ses relais. L’Arabie saoudite, le Koweït, les Émirats arabes unis, la Jordanie et le Maroc seront (en effet) représentés par de simples ministres. (…) En attendant l’annonce de la venue ou pas du président autocrate égyptien Abdel Fattah al-Sissi, note encore Le Matin, Abdelmadjid Tebboune peut se contenter de l’arrivée de Ghazali Othmani, président de la République fédérale islamique des Comores et de Mohamed Younis El-Menfi, le président du Conseil présidentiel libyen. Est présent, également, le président du Conseil de souveraineté de transition de la République du Soudan, Abdel Fattah Al-Burhan, celui-là même qui réprime dans le sang les protestataires soudanais. »
Divisions persistantes
Certes, constate Le Point Afrique, « c’est la première fois depuis trois ans que les membres de la Ligue arabe se réunissent. La dernière fois, c’était à Tunis en mars 2019. Ce sommet d’Alger a lieu, aujourd’hui, dans un contexte jugé favorable pour le pays hôte – avec la crise du gaz, l’Algérie est plus courtisée que jamais – et le président algérien Abdelmadjid Tebboune s'efforce de redonner de la visibilité à son pays sur la scène diplomatique internationale ».
Seulement voilà, relève Le Point Afrique, « en coulisses, les dirigeants arabes se réunissent sur fond de divisions persistantes sur les conflits qui agitent la région, notamment la Syrie et la Libye, et le rapprochement entre certains États avec Israël ». Comme Les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Maroc et le Soudan. Un « rapprochement d’autant plus significatif dans le contexte du sommet que son hôte algérien est un farouche soutien des Palestiniens. Alger a parrainé à la mi-octobre un accord de réconciliation entre factions palestiniennes rivales, même si les chances de le voir se concrétiser sur le terrain paraissent faibles ».
Bref, conclut Le Point Afrique, « si le conflit israélo-palestinien et la situation en Syrie, en Libye et au Yémen figurent bel et bien à l’ordre du jour du sommet, les dirigeants arabes et leurs collaborateurs devront se livrer à de véritables acrobaties diplomatiques dans la formulation des résolutions finales – adoptées à l’unanimité – pour éviter de froisser tel ou tel poids lourd de l’organisation ».
Le sommet « algérien » du monde arabe
Il n’en reste pas moins, affirme pour sa part Jeune Afrique, que « ce 31e sommet de la Ligue arabe marque le retour de la diplomatie algérienne sur la scène internationale. C’est d’autant plus vrai que Bouteflika avait brillé par son absence à tous les sommets arabes et africains depuis qu’un AVC l’avait cloué sur un fauteuil roulant, en 2013. Une situation qui avait provoqué la paralysie – voire le délitement – de l’appareil diplomatique algérien ».
En fait, rapporte Jeune Afrique, « ce 31e sommet est le sommet algérien du monde arabe, se plaisent à dire les Algériens. Il est en effet le premier grand rendez-vous international auquel participe Abdelmadjid Tebboune. C’est que, depuis son élection en décembre 2019, le chef de l’État algérien a peu voyagé, aussi bien à l’étranger que dans le pays. "L’enjeu de ce sommet, avance un diplomate, est aussi de reprendre la place laissée vide par la maladie et l’éclipse de son prédécesseur" ».
La présidentielle au Brésil : un scrutin à l’africaine ?
À la Une également, l’élection de Lula au Brésil… « Une élection à… l’africaine ? », s’interroge Aujourd’hui à Ouagadougou. En effet, pointe le journal, « la campagne musclée faite d’insultes et d’invectives n’a rien à envier à ce qui se passe sur le continent. Le président sortant a été traité de "cannibale pédophile" et Lula de "roi des voleurs" par les partisans de chacun des deux duellistes. On n’est pourtant pas en Afrique, mais bien en Amérique… du Sud. (…) Ensuite, note encore Aujourd’hui, le vainqueur Lula a dû nouer des alliances avec neuf partis pour s’en sortir, y compris avec d’anciens adversaires comme son vice-président. Ça ne sent pas l’Afrique ça ? Enfin, la corruption est un fait incontestable dans ce pays, affirme le quotidien burkinabè. Et l’argent a circulé à flot. Par exemple, 7 milliards ont été prévus dans le budget pour les députés afin d’obtenir des majorités à l’hémicycle. Au moins, là-bas, c’est officiel ».
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