Revue de presse Afrique

À la Une: retour sur la suspension de RFI au Burkina Faso

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Micro RFI.
Micro RFI. © RFI/Sébastien Bonijol
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C’était samedi. La junte militaire au pouvoir au Burkina Faso ordonnait « la suspension immédiate et jusqu’à nouvel ordre » de RFI, lui reprochant notamment d’avoir relayé un « message d’intimidation » attribué à un « chef terroriste ». Les autorités militaires reprochaient également à RFI d’avoir repris « une information mensongère, indiquant que le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré, assurait qu’une tentative de coup d’État avait visé son pouvoir. »

La direction de la radio mondiale indiquait quelques heures plus tard « déplorer vivement cette décision et s’élever contre des accusations totalement infondées mettant en cause le professionnalisme de ses antennes. »

Que dire et que ne pas dire ?

La presse burkinabé, connue pour son indépendance et son franc-parler, s’interroge ce matin à l’instar de L’Observateur Paalga : « avait-on besoin d’en arriver là ? (…) Sur le plan déontologique, tout esprit de corporatisme mis à part, il n’est pas évident que notre confrère ait commis un manquement à la règle qui gouverne le métier de journaliste, estime le quotidien ouagalais. Tout au plus, peut-il être question d’éthique ou d’opportunité de la diffusion de l’information, toutes choses étant laissées à l’appréciation de la rédaction. Or, de ce point de vue, et au-delà de cette station audiovisuelle publique française, relève L’Observateur Paalga, il y a bien longtemps que les médias locaux ne savent plus ce qu’il faut dire ou ne pas dire, sans être accusés de saper le moral des troupes combattantes ou de faire l’apologie du terrorisme. Vue sous un autre angle, cette sanction sonne comme un coup de semonce adressé à toute une confrérie qui ne sait plus à quelle encre tremper la plume, à qui tendre le micro, et sur quoi braquer sa caméra. À tout le moins donc, conclut le quotidien burkinabé, cette censure contre RFI est à la fois symptomatique d’une certaine frilosité gouvernementale, disproportionnée, inopportune et contreproductive. »

Et le CSC ?

Se pose également la question du droit, pointe pour sa part le quotidien Aujourd’hui, toujours à Ouagadougou : « c’est directement le gouvernement qui a 'frappé' RFI, remarque Aujourd’hui. La loi a ainsi été écornée, car c’est le CSC, le Conseil supérieur de la communication, qui est qualifié pour gérer une telle question. Les conventions des médias sont signées avec cet organe de régulation. C’est le CSC qui attribue les fréquences. C’est lui qui les suspend ou qui les retire. » Et pas le gouvernement. Les tribunaux administratifs pourraient donc faire annuler cette décision, estime encore Aujourd’hui. Le quotidien ouagalais fait aussi remarquer que cette « suspension prive certes ceux qui ont le transistor comme objet de chevet, qui dorment et se réveillent avec RFI, mais elle n’empêchera pas de suivre ce média via Internet et tous les autres canaux technologiques. »

« Fossoyeur de la liberté de la presse »

Le site d’information Mourya, au Niger voisin, hausse le ton : « Qu’on ne se voile pas la face, le Burkina Faso est dirigé aujourd’hui par la main de fer d’une junte militaire parvenue au pouvoir par la force des armes et non par celle des urnes ! Les institutions démocratiques sont maintenues comme telles, mais vidées de leur contenu pour exposer et entretenir leur image de façade. (…) Aujourd’hui, les antennes de radio France internationale et le capitaine Ibrahim Traoré, le président de la transition, tous souffrent, conclut Mourya : la fréquence de RFI est coupée et le capitaine Ibrahim Traoré est vu sous les traits d’un fossoyeur de la liberté de la presse. »

Mondial : les Lions croqués par Les trois Lions…

À la Une également, l’élimination du Sénégal à la Coupe du monde… Les Lions de la Téranga battus sèchement 3 à 0 par les Anglais.

« Triste fin pour les Champions d’Afrique », soupire WalfQuotidien. « Personne ne s’attendait à un tel score fleuve, poursuit le quotidien dakarois. 3-0, la note a été salée pour les Champions d’Afrique. La marche était très haute. Et pourtant les Three Lions n’ont pas eu besoin de forcer leur talent. Ils ont juste eu du métier et beaucoup de justesse dans les transitions rapides qui ont fait mal à la défense sénégalaise, souvent aux abois et tardive dans son replacement. »

« Le Sénégal violemment éjecté… », renchérit Afrikfoot. « Le Sénégal a été surclassé par le réalisme de l’Angleterre. (…) C’est désormais le Maroc, opposé demain mardi à l’Espagne, qui porte les espoirs de tout un continent. »

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