
« Ali Bongo officiellement candidat à sa propre succession », constate ainsi le site d’information Gabon Review. « Élu en 2016, sur fond de protestations, et après un second septennat conduit en dents de scie, le président de la République Ali Bongo Ondimba a décidé hier de se porter candidat à sa réélection à la tête du Gabon. Cette annonce, pas surprenante pour les Gabonais, intervient à la veille du congrès d’investiture de son parti, le PDG, devant se tenir ce lundi. »
Le grand favori…
La Libreville, autre site d’information gabonais, nous livre les dix raisons, selon lui, pour lesquelles « Ali Bongo est d’ores et déjà considéré comme le grand favori de la présidentielle ».
On en cite quelques-unes : d’après La Libreville, « la majorité est unie autour d’Ali Bongo Ondimba. (…) L’opposition est divisée et entêtée. On dénombre d’ores et déjà pas moins de douze candidats et aucun leader rassembleur. (…) Le président gabonais a un bilan : il a mené à bien une importante réforme de l’éducation, il a surmonté avec brio la crise du Covid-19, il a redressé les comptes publics avec la montée en puissance du secteur minier, la mise en œuvre de projets emblématiques comme Belinga, un important gisement de fer, il a également relancé avec succès plusieurs projets d’infrastructures, notamment routières comme la Transgabonaise longtemps encalminée... »
Autres avantages, toujours La Libreville : « Le président Bongo incarne une figure paternelle aux yeux des Gabonais ». Et « les Gabonais sont à la recherche de stabilité et de continuité ».
Une opposition éclatée…
Pour sa part, relève Le Monde Afrique, « l’opposition s’avance, pour l’heure, en ordre très dispersé, avec une vingtaine de personnalités ayant déjà annoncé leur intention de se présenter contre Ali Bongo. Si elle ne s’unit pas derrière un candidat commun dans les sept semaines à venir avant l’élection, ils auront peu de chances de rivaliser avec le sortant dans un scrutin à un tour, qui décidera donc du vainqueur à la majorité relative dans ce petit État d’Afrique centrale riche, notamment en pétrole ».
Autant dire que le président sortant part grand favori du scrutin, qui doit se tenir le 26 août prochain. « La campagne électorale officielle s’étalera du 11 au 25 août à minuit, précise encore Le Monde Afrique, mais la plupart des candidats la mènent depuis un an dans tout le pays, Ali Bongo y multipliant ces derniers mois une intense "tournée républicaine" en distribuant les promesses. Une "pré-campagne" menée avec les moyens de l’État, dénonce l’opposition. »
« Bongo forever »
Cette troisième candidature d’Ali Bongo suscite bien des sarcasmes et des critiques dans la presse ouest-africaine. « Bongo forever », se gausse Wakat Séra au Burkina Faso. Bongo pour toujours… « La machine du changement dans la continuité s’est donc mise en branle à deux jours de la fin du dépôt des candidatures ! »
Aujourd’hui, toujours à Ouagadougou, se fait grinçant : « Il a été préparé par son père, le patriarche du Palais du bord de mer : Omar Bongo Ondimba. Il a été élu pour la première fois en 2009 après la mort de son père. Par deux fois, il a été élu dans des conditions très polémiques ; la dernière élection même fut très violente avec une crise postélectorale. Voilà quatorze ans qu’il dirige le pays (…). Au Gabon, le pouvoir rime avec la famille Bongo ».
Le Pays hausse le ton : « Encore un coup de poignard à la démocratie », s’exclame le quotidien ouagalais. « Après 55 ans de dynastie Bongo, le président à la santé chancelante devrait avoir le sens de l’histoire et quitter les choses avant que les choses ne le quittent. Même s’il a réussi à tripatouiller la Constitution de son pays en 2018 en faisant sauter le verrou limitatif du nombre de mandats, Ali Bongo devrait se convaincre qu’il y a une autre vie après le pouvoir. Il doit savoir que les cimetières sont remplis d’hommes indispensables. Il est indécent pour une famille de prendre la démocratie en otage dans un pays où le peuple aspire à la liberté. »
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