Revue de presse Afrique

À la Une: les journaux du continent regardent de près le Niger

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Une manifestation pro-junte devant une base de l'armée française à Niamey, le 11 août 2023.
Une manifestation pro-junte devant une base de l'armée française à Niamey, le 11 août 2023. © Stringer / Reuters
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Ce mercredi 16 août encore, les grands titres de presse consacrent leurs Une à la situation dans le pays, plus de deux semaines après le coup d’État contre le président Mohamed Bazoum. « Transition ou pas transition ? », Wakat Séra s’interroge. « La junte a amorcé le processus à en croire son Premier ministre » rappelle le journal, sauf que d’après une source politique « il ne sera pas question pour la Cédéao d’offrir, selon le package habituel concédé aux putschistes, une quelconque transition aux militaires nigériens ». Ce qui pourrait compliquer la tâche à ces derniers, déjà soumis à de larges sanctions. Pour l’instant donc, « le casse-tête chinois reste entier sur les bords du fleuve Niger ».

Casse-tête diplomatique pour les acteurs géopolitiques

La Cédéao, bien sûr, mais aussi les partenaires du Niger, du Nigeria aux États-Unis en passant par la Guinée et la France, chacun a sa propre ligne de conduite face à la situation, ce qui crée de potentielles divergences. Le Monde Afrique souligne par exemple que « Washington défend une ligne moins dure que Paris vis-à-vis des putschistes, notamment en ce qui concerne une éventuelle intervention militaire » de l’organisation ouest-africaine.

Des désaccords qui, selon le quotidien, s’expliquent par des « intérêts stratégiques » divergents : les Européens voient le risque sécuritaire et « perçoivent le Niger comme un carrefour de routes migratoires vers l’Europe », tandis que les Américains estiment que « le seul intérêt à rester au Niger serait d’empêcher la Russie de combler le vide ». Quoi qu’il en soit, pendant que les différentes diplomaties discutent de l’attitude à adopter – une nouvelle réunion de la Cédéao est d’ailleurs prévue les 17 et 18 août à Accra – le CNSP se frotte les mains. « Le temps est le meilleur allié des putschistes », assène Le Monde.

Un acteur silencieux dans la cacophonie géopolitique

Le Maroc, qui joue selon Jeune Afrique la carte de la « diplomatie du silence ». Alors que l’Algérie est « sur le qui-vive », qu’elle estime avoir « son mot à dire » selon le journal marocain Le 360, le royaume chérifien est lui resté « ​​​​​​​très en retrait », à l’exception d’une prise de parole le jour même du putsch. Une attitude similaire à celle adoptée lors des précédents coups d’État, « ​​​​​​​neutralité prononcée » mais surtout « ​​​​​​​pragmatique » d’après Jeune Afrique.

À terme donc, Rabat pourrait « ​​​​​​​composer avec le nouveau pouvoir en place si celui-ci venait à se maintenir ». Une position qui tranche avec celle de l’Algérie, qui, selon Le 360, « ​​​​​​​s’active contre les menaces d’intervention militaire de la Cédéao », menaces qui, si elles étaient mises à exécution, pourraient « ​​​​​​​plonger tout le Sahel dans le chaos », redoute Tout sur l’Algérie. Et comme chacun voit midi à sa porte, le journal algérien s’enorgueillit d’un « ​​​​​​​consensus » qui se « ​​​​​​​dessine » selon lui « ​​​​​​​autour de la position algérienne », position que la presse marocaine, elle, juge « ​​​​​​​stérile » et destinée à « ​​​​​​​jouer les proxis pour Moscou ».

Espoir contre le paludisme

L’Afrique reste de loin le continent le plus touché par la maladie avec 95 % des cas recensés. Mais un nouveau vaccin, le R21 homologué par le Burkina Faso, le Ghana et le Nigeria, pourrait changer la donne. D’après un expert interrogé dans les colonnes du Point Afrique, « ​​​​​​​on doit pouvoir, avec ce vaccin, réduire le paludisme de 75 % », une efficacité « ​​​​​​​jamais rapportée dans l’histoire » de la lutte contre la maladie.

Avec ce sérum, deux vaccins cohabitent désormais, ce qui devrait permettre, explique Le Point, de « ​​​​​​​combler la forte demande des pays africains » pour se rapprocher de l’objectif zéro paludisme à l’horizon 2030. Un véritable espoir de « ​​​​​​​changer le visage de la lutte contre » le paludisme, encore responsable de plus de 580 000 décès par an en Afrique.

Une success story panafricaine autour de la margarine

Jeune Afrique s’intéresse ce matin à un succès panafricain. « ​​​​​​​Au petit-déjeuner, en pâtisserie ou dans les plats mijotés, la margarine Jadida s’invite sur toutes les tables », salive le magazine. Au-delà des qualités gustatives de la marque, ce sont surtout ses succès « ​​​​​​​dans une vingtaine de marchés sur le continent » qui font briller les yeux de Jeune Afrique. « ​​​​​​​Progression annuelle moyenne de 20 % sur les dix dernières années », « chiffre d’affaires supérieur à 100 millions de dollars », le magazine égrène les réussites de l’entreprise, engrangées grâce à une stratégie combinant « capital humain, modernisation des équipements et qualité des produits ». Comme quoi, la tartine ne tombe pas toujours du mauvais côté !

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