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À la Une: la progression de l’armée malienne dans le nord du pays

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Des Famas lors d'une parade pour le 60e anniversaire de l'indépendance du Mali, le 22 septembre 2020.
Des Famas lors d'une parade pour le 60e anniversaire de l'indépendance du Mali, le 22 septembre 2020. © MICHELE CATTANI/AFP
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Il est toujours aussi difficile de vérifier les informations et les témoignages dans le Nord-Mali, où aucun journaliste indépendant n’est sur place. Il faut donc s’en tenir aux communiqués, toujours victorieux, des différents protagonistes.

Ainsi, les Fama, les Forces armées maliennes, annoncent la prise ce week-end de la ville d’Anefis, à 112 km de Kidal, leur objectif principal.

La presse bamakoise claironne : « la nouvelle de la reconquête de la ville d’Anefis par l’armée malienne a été accueillie avec enthousiasme par l’opinion publique nationale, lance Le Sursaut . Est-il besoin de rappeler que cela fait plus d’une dizaine d’années, depuis les événements de 2012, que l’armée malienne n’avait pas mis les pieds à Anefis. (…) Si la haute hiérarchie des Fama arrive à maintenir la même dynamique jusqu’à Kidal, la transition, qui traverse actuellement sur le plan social sa véritable épreuve de la gestion des affaires, entrera dans l’histoire. Elle fera démentir la meute de ses détracteurs qui la taxent de règne des 'colonels climatisés'. (…) Après cette victoire à l’arraché d’Anefis, tous les regards sont tournés vers Kidal, s’exclame encore Le Sursaut, qui sera reconquis par l’armée malienne, à coup sûr, avant le 31 décembre. Auparavant, il faudra passer par Agheloc et Tessalit. »

« Anefis : les terroristes battent en retraite devant la puissance des Fama », renchérit L’Essor, toujours à Bamako. Certes, la colonne a été « ralentie dans sa progression, suite à un accrochage avec les terroristes, concède le journal. Mais, face à la puissance de feu de nos vaillants soldats, les groupes obscurantistes n’ont eu d’autre choix que de se replier. Ce qui a permis au convoi des Fama de reprendre sa progression. »

Les Fama parviendront-elles à Kidal ?

Pour sa part, la CMA, la Coordination des mouvements de l’Azawad, conteste toute avancée des Fama à Anefis. « Ils sont plutôt cernés à 11 kilomètres de là », affirme un responsable de la CMA, cité par Jeune Afrique. « La rébellion avait affirmé plus tôt avoir stoppé l’avancée du convoi et avoir abattu un avion de l’armée à Tabankort, au sud d’Anefis. »

Encore une fois, rappelle Jeune Afrique, « les affirmations de tous les protagonistes sont difficilement vérifiables dans ces zones reculées, où l’accès à des sources indépendantes est compliqué. »

Le quotidien Aujourd’hui  au Burkina Faso voisin s’interroge : « Une centaine de kilomètres séparerait donc les Fama de Kidal, mais pourront-elles y entrer ? Car dans cette reconquête, beaucoup soupçonnent aussi beaucoup de propagande et ne croient guère à cette avancée des Fama. Et en l’absence de sources, on ne sait pas à qui se fier ! »

En tout cas, « la victoire sur la coalition rebelle qui joue son va-tout, est loin d’être acquise, estime pour sa part Le Pays, toujours à Ouagadougou, surtout si on pense aux différents revers subis par l’armée malienne dans plusieurs localités du Nord et du Centre depuis la reprise des hostilités le mois dernier. Il est peu probable, en effet, que les Touaregs des régions septentrionales du Mali déposent les armes, malgré la maîtrise du ciel et la puissance de feu des forces terrestres maliennes, et abandonnent du coup leur proto-État de l’Azawad dans les mains des autorités de Bamako. »

Une transition figée…

Enfin, retour à Bamako, où le site Maliweb s’inquiète à propos du processus électoral actuellement au point mort…

« La principale conséquence de la reprise de la guerre est le report de l’élection présidentielle prévue pour février 2024, pointe Maliweb. Cette décision annoncée récemment par le gouvernement de transition suscite des inquiétudes au sein des forces vives du pays. Plusieurs formations politiques estiment que ce report n’a fait l’objet d’aucune consultation avec la classe politique. Et certains acteurs sociopolitiques menacent même de descendre dans la rue, relève le site bamakois, pour contraindre le pouvoir à un remodelage de la Transition à compter de février 2024. "Nous ferons en sorte qu’un civil soit placé à la tête de la Transition à partir de cette date…", confiait la semaine dernière, un haut cadre de la CMAS, mouvement politique des proches de l’imam Mahmoud Dicko. Avec cette suspicion croissante, le pouvoir du Colonel Assimi Goïta pourrait se voir fragiliser au sein de l’opinion, estime encore Maliweb. Que deviendra alors l’impératif de l’union sacrée pour gagner la guerre contre les terroristes et leurs alliés ex-rebelles et contre l’hostilité de certains "partenaires occidentaux" ? Il appartient, conclut le site malien, aux autorités de la Transition d’ouvrir des concertations avec les forces vives du pays pour contribuer à lever tous les doutes. »

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