Revue de presse Afrique

À la Une: les premiers soldats français quittent le Niger

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Des soldats français au Niger, dans la base de Niamey, le 14 mai 2023.
Des soldats français au Niger, dans la base de Niamey, le 14 mai 2023. © ALAIN JOCARD / AFP
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L’armée française l’avait annoncé sur RFI. Les premiers mouvements de troupes et de matériels ont démarré hier. Les soldats français basés à Ouallam, dans l’ouest du Niger, ont quitté leur base, formant ainsi le premier convoi terrestre en direction du Tchad, « sous escortes de nos forces de défense et de sécurité », a précisé le régime de Niamey, dans un communiqué lu hier soir à la télévision nationale.

Les premiers départs ont même débuté lundi, affirme Le Sahel à Niamey. « 49 soldats français ont quitté le sol nigérien ce jour à bord d’un avion de transport de troupes. Et hier mardi, trois autres vols ont quitté Niamey avec des éléments des forces spéciales et du matériel. Ce départ des forces françaises se déroulera aussi par voie terrestre en direction de N’Djamena au Tchad, via Diffa. »

« Bon débarras… »

Le site d’information Mourya Niger crie victoire : « l’euphorie et l’émotion sont visibles et difficiles à contenir chez les Nigériens, à tel point que les leaders de la société en appellent au calme et au respect des consignes pour que les soldats français stationnés au Niger puissent quitter le pays de façon maîtrisée, ordonnée et sécurisée. Les populations y voient directement la victoire de leur franche mobilisation, qui mérite d’être célébrée comme telle et fêtée. »

« Bon débarras… », s’exclame Tamtam Info, autre site d’information nigérien. « C’est une très grande victoire pour le peuple nigérien et le CNSP. Après l’arrogance, le mépris et la condescendance du tristement célèbre président français, Emmanuel Macron, les forces d’occupation françaises quittent le Niger, la queue entre les pattes. »

L’Alliance des États du Sahel va-t-elle prendre le relais ?

Mali Tribune à Bamako s’interroge : « avec le retrait de la force française Barkhane du Niger, des questions se posent sur ce que sera la lutte contre le terrorisme au Sahel. (…) Pour bon nombre d’analystes sécuritaires, la France était censée être un acteur clé, voire principal, de cette lutte. Finalement, affirme le site malien, nous constatons que la menace, au lieu de diminuer, s’est considérablement aggravée dans l’ensemble de la région. »

Alors, rappelle Mali Tribune, ce sont les armées locales qui vont prendre le relais : « afin de donner un nouvel élan à la lutte contre le terrorisme, le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont signé le mois dernier la Charte du Liptako-Gourma, établissant une nouvelle alliance entre ces trois États du Sahel. Les parties prenantes de l’Alliance des États du Sahel s’engagent également à lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes et la criminalité en bande organisée dans l’espace commun de l’Alliance. »

Les juntes ont-elles fait mieux ?

C’est bien beau sur le papier, mais force est de constater que pour l’instant, « les juntes au pouvoir au Mali, au Burkina Faso et au Niger n’ont pas fait mieux que les pouvoirs qu’elles ont remplacés. » C’est du moins ce que note Le Monde Afrique.

En effet, précise-t-il, « plus de 210 personnes tuées dans des attaques terroristes au Niger depuis le putsch du général Abdourahamane Tiani, le 26 juillet ; 4 100 au Burkina Faso depuis celui du capitaine Ibrahim Traoré, en septembre 2022 ; près de 5 000 au Mali depuis le coup d’État de mai 2021, qui a consacré l’arrivée au pouvoir du colonel Assimi Goïta. Les bilans de l’ONG ACLED, Armed Conflict Location & Event Data Project, sont alarmants. »

En fait, pointe encore Le Monde Afrique, « la multiplication des attaques menées par le GSIM, affilié à Al-Qaida, et son concurrent de l’État islamique au Sahel contredit brutalement la propagande des putschistes sur la montée en puissance de leurs armées respectives et les place face à leurs promesses non tenues. »

Et finalement, croit encore savoir le Monde Afrique, « l’objectif réel (de l’alliance entre les trois États putschistes) est ailleurs. "Même si les juntes ont intérêt à mettre en avant leur coopération sur le plan sécuritaire et leurs avancées dans ce secteur, car leur légitimité en dépend, l’Alliance des États du Sahel a une visée plus politique que sécuritaire", estime la spécialiste du Sahel Anne Savey, interrogée par le journal. Selon elle, les trois juntes recherchent avant tout, dans un contexte de pressions régionales, à "montrer à la Cédéao qu’elles seront unies et feront front contre ses décisions, en étant capable de trouver des solutions pour les contrer". »

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