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À la Une: «le jour d’après», suite à l’attaque de la prison centrale de Conakry

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Des forces de l'ordre dans une rue de Conakry, capitale de la Guinée. [Image d'illustration]
Des forces de l'ordre dans une rue de Conakry, capitale de la Guinée. [Image d'illustration] AFP - JOHN WESSELS
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Trois jours après l’opération commando qui a permis l’évasion de 4 détenus de haut rang, tous impliqués dans le procès du massacre du 28-septembre – dont l’ancien chef d’Etat Moussa Dadis Camara -, de nombreux journaux s’interrogent sur la suite. Le cours du procès justement, va-t-il être modifié par cet événement ?

Sur Guinée Matin, les divers interlocuteurs rencontrés sont unanimes : « cette évasion va impacter le déroulé normal du procès ». Pourtant, dans Guinée 7, l’avocat de Moussa Dadis Camara l’assure : « le procès du 28 septembre ne doit pas s’arrêter. » Et ce conseil va même plus loin… certain que « c’est le vœu le plus ardent [de l’ex-chef d’État] que la lumière soit faite sur ces événements. »

Mais ces vœux pieux ne rassurent pas vraiment la presse ; surtout que, s’inquiète Guinée Matin, « il y a lieu de craindre pour la sécurité des autres accusés » dans ce dossier. D’autant, rappelle un professeur de droit rencontré, que « les victimes constituées parties civiles étaient très réticentes » et « ont mis du temps » à accepter d’être exposées à la barre.

Même analyse, toujours dans les colonnes de Guinée Matin, avec l’organisation guinéenne de défense des droits de l’Homme : « la question de la sécurité a toujours été redoutée. (…) Nous avons toujours dit aux autorités de créer ce climat qui permet de renforcer la sécurité des victimes, des magistrats… », s’inquiète ainsi un porte-parole.

Claude Pivi toujours en cavale

Des quatre évadés de samedi, il est le seul à être encore dans la nature – un interlocuteur rencontré par Le Djély  croit savoir que « si Claude Pivi (…) ne s’est pas encore rendu, cela serait lié à la crainte qu’il éprouverait pour sa vie. » Rappelons que la théorie la plus répandue veut que ce soit son fils, Verni Pivi, qui a orchestré les opérations de samedi.

En attendant d’y voir plus clair sur cet événement – qui sont les commanditaires ? les personnes impliquées ? et même, se demande Le Djély, « les objectifs » allaient-ils « au-delà du désir de faire évader des prisonniers » ?En attendant donc d’y voir plus clair, le colonel Mamadi Doumbouya, chef de la transition, « n’a pas fait dans la dentelle » juge Le Pays, en radiant de l’armée plusieurs dizaines de soldats.

À juste titre, à en croire le journal : « Sans aucun doute, des complicités, il y en a eu » assène-t-il. « Sinon, il est inconcevable qu’un commando vienne de l’extérieur (…) dans une prison considérée comme la plus grande du pays et la mieux surveillée. » Mais le titre burkinabè prévient : alors « qu’il y a des divisions au sein de l’armée guinéenne, pour ne pas parler de clans, » « attention à l’effet boomerang ! »  

Les 41 bougies de Paul Biya

Ce lundi 6 novembre marquait l’anniversaire de ses 41 ans… à la tête du Cameroun. Quarante et un ans « de progrès et d’échecs » si l’on en croit le Journal du Cameroun – qui met toutefois largement l’accent sur les premiers, pas vraiment sur les seconds. Le journal estime notamment que Paul Biya a « sem[é] le pluralisme politique et la démocratie » — et s’il admet bien que les partis du pays « font parfois face » à des interdictions de manifester, cet argument est vite balayé par le journal. Et de saluer encore « l’homme du 6 novembre », qui, « au lieu de la répression de la subversion, […] préfère la liberté. »

Un ton pour le moins mélioratif, bien loin de celui employé par Le Pays. Le journal burkinabè n’a pas de mots assez durs contre « la boulimie du pouvoir » du chef d’État. C’est bien simple, ironise de son côté Wakat Séra, Paul Biya n’est plus le locataire mais « le propriétaire du palais présidentiel d’Etoudi. »

Une longévité encore prolongée ?

Le Pays prévoit déjà une candidature de Paul Biya à la présidentielle de 2025 – en tout cas, « ce ne serait pas une surprise » constate le journal. D’ailleurs, abonde Wakat Séra, une partie de la population « a déjà commencé à réclamer sa candidature pour la prochaine élection. »

Mais attention, prévient le titre : « tous les autres longs règnes sur le continent noir » se sont « mal terminés. » Et, ajoute encore Le Pays, ces mandats à répétition « pose[nt] la problématique de l’avenir politique du Cameroun. » « Paul Biya forever » oui, ironise Wakat Séra, « surtout avec une opposition quasi inexistante. » Il n’empêche : « la perspective de l’après-Biya » doit être envisagée. Et Le Pays enfonce le clou : « le seul combat qui vaille aujourd’hui » pour le président, « c’est de réussir sa succession. »

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