Revue de presse Afrique

À la Une: les affrontements ont commencé à Kidal

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Des Casques bleus patrouillent dans les rues de Kidal, au nord du Mali. [Image d'illustration]
Des Casques bleus patrouillent dans les rues de Kidal, au nord du Mali. [Image d'illustration] AFP/KENZO TRIBOUILLARD
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L’armée a eu recours hier à des frappes de drones sur cette ville du nord du Mali, objet depuis des semaines de tensions entre le gouvernement et la rébellion du CSP. « Tous (…) la redoutaient. (…) La guerre de Kidal aura donc lieu. » constate, fataliste, Wakat Séra au Burkina Faso. Il faut dire, admet le titre, que personne n’avait « véritablement le moindre espoir qu’elle soit évitée. » Et pour cause, explique Le Pays : « les groupes rebelles du Nord, qui ont toujours mis un point d’honneur dans la défense de leur citadelle, n’ont jamais fait mystère de leur opposition à la rétrocession des camps de la Minusma. »

Analyse partagée par Jeune Afrique  qui rappelle que Kidal est le « berceau des différentes rébellions touarègues. » Hors de question donc pour ces dernières de perdre leur fief ; mais cet enjeu rencontre celui, contraire, de l’armée et de « la junte d’Assimi Goïta, qui a promis de reconquérir [la ville]. »

Aujourd’hui au Faso  résume ainsi les choses : « d’une part, on a les FAMa et les walkyries de Wagner qui veulent prouver qu’ils vont vaincre le CSP sans aide extérieure, et que de vide sécuritaire il n’y aura point. De l’autre côté, un CSP qui est en terrain connu, et même conquis » puisqu’au départ des Casques bleus, les anciens rebelles ont pris le contrôle du camp de la Minusma.

Jusqu’où les forces en présence iront-elles ?

Dans ces affrontements, Aujourd’hui au Faso reconnaît « un air de reconquête » teinté de « la peur d’un nouvel échec, » d’où, croit savoir le journal, « ces frappes de drones, quasi à l’aveuglette. » On apprend en effet dans les colonnes de Jeune Afrique qu’un premier bombardement a touché le camp militaire ; un second proche d’une école ; et un dernier enfin, a touché une réunion de notables. Bref, les victimes sont essentiellement, voire exclusivement civiles – l’armée n’a pas communiqué et le CSP assure qu’il n’y a aucune perte dans ses rangs. 

Wakat Séra prévoit qu’il ne s’agit là que d’un début : « le camp de la Minusma, estime le journal, n’a certainement pas fini d’être pilonné et sera (…) le théâtre d’un conflit dans lequel périront de nombreuses victimes collatérales innocentes. »

Préoccupation partagée par Aujourd’hui au Faso, pour qui ce qu’il appelle des « bavures » de l’armée « risquent de se démultiplier, à force de vouloir coûte que coûte déloger le CSP du camp. » Pour cette base et pour l’aéroport, « jusqu’où iront les FAMa ? » Le journal burkinabè va plus loin encore et s’interroge : l’armée serait-elle prête à « détruire carrément Kidal ? »

La Minusma, arrivée à Gao

Il aura fallu une semaine de trajet au départ de Kidal, puisque les autorités ont refusé de permettre un pont aérien. Un véritable « périple, agité et (…) fait de rationnement d’eau et de nourriture » rapporte Wakat Séra. Mais les mésaventures ne sont peut-être pas terminées pour les hommes de la mission onusienne, « loin d’être en terre amie », rappelle le titre… d’abord chassés par la junte, les casques bleus sont maintenant empêchés de partir, faute des autorisations de vol nécessaires. A défaut d’avancées concrètes, Wakat Séra ne peut donc qu’espérer : « vivement qu’un modus vivendi soit trouvé entre chasseurs et chassés pour faciliter le départ de ces derniers. »

Le cacao ivoirien dans la presse

Le Monde Afrique  se penche sur ces producteurs qui souhaitent « décoloniser le cacao » c’est-à-dire, rendre le pouvoir aux pays producteurs sur ce marché. Pour donner un ordre d’idées, la Côte d’Ivoire fournit près de la moitié de la production mondiale de cacao. Pourtant, le pays ne compte que 24 chocolatiers – mondialement, c’est l’Allemagne qui remporte, non pas la médaille, mais la fève.

Un « paradoxe connu » auquel quelques producteurs ont décidé de mettre fin. Le pari ? Il s’agirait, raconte Le Monde, « d’acheter aux agriculteurs ivoiriens les cabosses fraiches (…) pour pratiquer soi-même l’écabossage, la fermentation et le séchage. » En clair : tout est fait sur place, et le chocolatier « garde le contrôle sur sa matière première. » Objectif affiché : « transformer le caillou en diamant » selon le producteur à l’origine de cette initiative et rencontré par le quotidien. Et l’initiative est déjà sur les rails puisque courant 2024, raconte Le Monde, aura lieu « un nouveau concours de chocolaterie spécifiquement africaine. » Pas de doute, j’en serai !

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