
Oui et ce n’est pas au Mali comme certains le pressentaient… ni à Istanbul, Chypre ou Dubaï. Alors, Le Monde Afrique ironise : « Guillaume Soro serait-il devenu le furet de la politique ivoirienne ? » En réalité, c’est au Niger que l’ancien chef rebelle, ancien Premier ministre ivoirien a trouvé refuge, comme son parti l’a annoncé hier, lundi, dans un communiqué – sans exclure des escales au Burkina Faso, au Mali ou en Guinée-Bissau.
Silence radio de la part de la presse ivoirienne… les titres burkinabè eux ne se privent pas ! Ainsi de Wakat Séra qui s’amuse de « l’importance de ce nouveau citoyen nigérien », reçu par le président de transition, le général Tiani, dès son arrivée, témoignage aussi de « l’intérêt » que peut revêtir Guillaume Soro pour les putschistes.
Une fois de plus, l’ancien protégé d’Alassane Ouattara se drape dans « un sens de la mise en scène dont il a le secret et une faconde qu’il apprécie », mais surtout, il multiplie les actions. Aujourd’hui au Faso ne dit pas autre chose et souligne, d’entrée de jeu, que « les choses sont allées vite et s’enchaînent », tandis qu’en parallèle, « les images sont largement commentées sur les réseaux sociaux. » Tout en réussissant à cultiver une forme de silence.
Peu de précisions sur la suite
Cette installation au Niger est-elle « définitive » ? Ou bien est-ce une simple « escale avant de continuer dans la capitale économique ivoirienne », poursuit L’Observateur Paalga qui décidément a une litanie d’interrogations : « Qu’est-ce que les deux hommes [Soro et Tiani] se sont dit exactement ? Qu’a-t-on promis au président de Générations et peuples solidaires ? » Force est de constater qu’à ce stade, c’est toujours « mystère et boule de gomme. »
Mais le point d’interrogation principal se trouve dans les colonnes de Wakat Séra : « Pourquoi Guillaume Soro a-t-il jeté son dévolu sur des pays voisins de la Côte d’Ivoire, et dont certains sont en froid avec les autorités ivoiriennes ? » Aujourd’hui au Faso esquisse un début de réponse : hormis la Guinée-Bissau, les pays d’accueil choisis ont « deux dénominateurs communs : ils sont frappés par le terrorisme et les rébellions ; et leurs relations avec la Côte d’Ivoire sont cordiales » - façon de dire que ces rapports sont froids depuis l’accession au pouvoir de la junte nigérienne car, pointe L’Observateur Paalga, Alassane Ouattara faisait partie des « tenants de la ligne dure de la Cédéao, qui ont poussé à la prise de sanctions politiques, économiques, commerciales et financières » particulièrement sévères. Pour le journal burkinabè, il n’y a donc pas lieu de chercher plus loin que cet adage : « l’ennemi de mon ennemi est mon ami. »
Claude Pivi toujours introuvable
Les forces de l’ordre guinéennes n’ont pas réussi à mettre la main sur l’ancien capitaine, près de deux semaines après l’attaque contre la prison centrale de Conakry. C’est donc sans cet accusé de premier plan que s’est rouvert, hier, le procès du massacre du 28-septembre. Jamais absent n’aura été aussi présent : en fait, « l’ombre de ‘Coplan’ plan[ait] sur le tribunal », juge Aujourd’hui au Faso. Et elle devrait continuer de hanter les débats, prédit le journal, « tant qu’on ne le retrouvera pas. » D’abord car, « il constitue une des boîtes noires du massacre et des viols du 28 septembre. »
Mais aussi, car chacun s’inquiète pour sa sécurité, les témoins évidemment, raconte L’Observateur Paalga, mais aussi les avocats eux-mêmes. Des hommes en robe noire bien en peine de faire leur travail car ils subissent, détaille Jeune Afrique, des « difficultés » pour accéder à la prison de Conakry – conséquence des « mesures prises pour sécuriser les lieux », entre la présence de gendarmes à la Maison centrale et les rondes effectuées de nuit autour des domiciles de certains avocats de la défense, dénonce l’un d’entre eux dans les pages du magazine.
Quelles options pour la suite ?
Il y a bien ce que suggère Jeune Afrique : « prendre des mesures pour garantir la sécurité des différents acteurs. » Mais sur ce point, les avis divergent, certains avocats cités par le magazine craignant d’être espionnés par les gardes du corps qui pourraient leur être affectés.
En attendant, « Pivi court toujours »… on ne sait où il se trouve… « une question dont la réponse vaut de l’or » aux yeux du pouvoir, littéralement ou presque : environ 55.000 euros sont promis à ceux qui donneront « toute information permettant la capture » de l’ancien proche de Moussa Dadis Camara.
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