Revue de presse Afrique

À la Une: en Afrique, réactions en demi-teinte après l’accord à la COP28

Publié le :

Des militants tiennent des pancartes et crient des slogans lors d'une manifestation, lors de la COP28 de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Dubaï, aux Émirats arabes Unis, le 6 décembre 2023.
Des militants tiennent des pancartes et crient des slogans lors d'une manifestation, lors de la COP28 de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Dubaï, aux Émirats arabes Unis, le 6 décembre 2023. REUTERS - Thaier Al-Sudani
Publicité

L’accord a été arraché hier matin, mercredi, de haute lutte, et a été salué par de nombreux observateurs : pour la première fois, le texte final parle d’énergies fossiles, de transition hors de ces systèmes… mais pour beaucoup de journaux du continent, c’est insuffisant. « Ces sommets sur le climat finissent toujours, comme des montagnes, par accoucher de petites souris » maugréée Le Pays, qui en veut pour preuve que le texte final « ne parle plus de ‘sortie’ du pétrole, du gaz, et du charbon, un thème qui a été des mois durant le leitmotiv de plus d’une centaine de pays. »

La question des énergies fossiles a tout de même été au cœur des discussions, au détriment du continent, dénonce Le Monde Afrique. D’abord, car ce sujet soulève des inégalités : « si dans les débats tendus des dernières heures, l’attention s’est focalisée sur l’hostilité des gros pays producteurs, analyse Le Monde Afrique, la présidence émiratie a aussi dû entendre le refus du continent de ne pouvoir utiliser ses ressources naturelles, alors que la moitié de sa population reste privée d’accès à l’énergie. »

Le sujet des responsabilités passé à la trappe

Ainsi de « l’impact disproportionné de la crise climatique sur l’Afrique », qui devait, souligne Le Monde Afrique, être « ‘explicitement’ reconnu dans l’accord final. » Conclusion : « il n’en a rien été. » Pourtant, « les émissions historiquement cumulées de gaz à effet de serre du continent représentent 3 % » seulement du total mondial. Aujourd’hui au Faso détaille : « l’Afrique affiche la plus faible consommation d’énergie primaire par habitant dans le monde » avec des chiffres près de 20 fois moins élevés que ceux des États-Unis.  

Reprenant les termes d’un document envoyé par le groupe Afrique au patron de la COP, Sultan al-Jaber, Jeune Afrique pointe de son côté qu’il est « non seulement irréaliste, mais aussi injuste, d’attendre des pays en développement qu’ils supportent le fardeau de [la] transition » hors des énergies fossiles, alors même que de nombreux pays africains font face à des dettes extrêmement élevées.

Quelques dispositifs de compensation

D’abord avec la mise en œuvre du fonds pertes et dommages ; ensuite, car les participants ont donné leur feu vert pour tripler la capacité de production mondiale d’énergies renouvelables. Des compensations donc « promises au pays pauvres (…) qui subissent de plein fouet l’appétit d’ogre des nations riches » éructe Wakat Séra, pour qui cela reste une absurdité : « l’essentiel n’est-il pas, plutôt, d’arrêter l’émission des gaz à effet de serre ? » Bref, pour le journal burkinabè, cette COP de Dubaï n’est « qu’une foire de plus. » En témoigne, ironise-t-il, la quantité d’énergie dépensée pendant ce sommet, « à travers la meute d’avions qui a traversé la planète, (…) les climatiseurs et cuisines des hôtels et des lieux de réunion qui ont tourné à plein régime, etc. »

Il semblerait presque, conclut le journal, que tout soit fait « pour que les mots des COP ne puissent jamais venir à bout des maux de la terre. »

En RDC, le compte à rebours s’accélère avant les élections générales

Plus que six jours avant ce scrutin d’envergure ! Sur la façade de la Commission électorale à Kinshasa, le décompte s’affiche en grand… et dans le pays, les candidats s’affairent. Sauf qu’à moins d’une semaine du scrutin, demeure cette interrogation, formulée par Jeune Afrique : les 44 millions d’électeurs du pays « pourront-ils tous voter ? »

Le magazine se fait l’écho de l’inquiétude, qui, croit-il savoir, « ne cesse de croître dans les rangs de la Ceni, du gouvernement, et de la communauté internationale. » En cause : les problèmes logistiques qui entravent la livraison du matériel dans les bureaux de vote.

Machines à voter, procès-verbaux, bulletins de vote : autant d’outils qui risquent de ne pas arriver à destination à temps, en raison particulièrement « de moyens aériens très limités », raconte Jeune Afrique.

Pour faire face, apprend-on, l’exécutif pourrait donc se tourner vers un appui pourtant sur le départ : la Monusco, la mission de l’Onu dans le pays. Encore déployée dans trois provinces de l’est, cette force pourrait élargir son aide… elle a en tout cas « été informée des difficultés de la Céni. » Céni qui, de son côté, continue de faire façade et l’assure : « les élections auront bel et bien lieu le 20 décembre. »

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
  • 04:00
  • 04:05
  • 04:14
  • 04:37
  • 04:21