Revue de presse Afrique

À la Une: le jour (de vote) sans fin en République démocratique du Congo

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Les agents de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) du Congo comptent les bulletins de vote lors de l'élection parlementaire et présidentielle dans un bureau de vote à Kinshasa, en République démocratique du Congo, le 21 décembre 2023.
Les agents de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) du Congo comptent les bulletins de vote lors de l'élection parlementaire et présidentielle dans un bureau de vote à Kinshasa, en République démocratique du Congo, le 21 décembre 2023. REUTERS - ZOHRA BENSEMRA
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Les opérations devaient s’achever avant-hier, mercredi, à 17 heures. Finalement, tard cette nuit, certains Congolais étaient encore au bureau de vote. Et pour cause, relate Jeune Afrique : depuis mercredi matin, « les retards n’ont fait que s’accumuler, alors même que l’affluence des électeurs était au rendez-vous. » Le Phare confirme que, d’après des agents de la Commission électorale, « certains ont voté [mercredi] au-delà de 20h ou encore près de 23h, (…) marqués à la culotte par les témoins des candidats, dont certains ont passé la nuit de mercredi à jeudi dans les bureaux de vote. » Une prolongation critiquée par l’opposition, pour qui ce délai supplémentaire est « hors-la-loi du vote » écrit Wakat Séra et qui « sauf miracle » rejettera les résultats du scrutin.

Mais ça y est ! Cette fois, c’est fini. Radio Okapi reprend cette phrase de la Céni hier : « vendredi, nous n’ouvrirons plus les bureaux de vote »… c’est désormais, comme l’écrit Le Phare, « l’heure du suspense. »

Dans certains bureaux de vote, le dépouillement a commencé

En raison des retards expérimentés par certains bureaux de vote, c’est un peu la « cacophonie » note Jeune Afrique, « chaque camp étant déterminé à faire circuler, au plus vite, sur les réseaux sociaux, les estimations en sa faveur. » Quant à la Céni, elle a promis de publier les premiers résultats dès aujourd’hui.

Wakat Séra fait la moue face à cette « précipitation qui peut paraître bien suspecte pour des élections aussi laborieuses dans leur organisation. »

Une circonspection que JA tient à calmer d’entrée de jeu : « l’affichage des résultats bureau par bureau était l’une des exigences de l’opposition, seule manière selon elle de juger de la transparence du processus. » Le Phare de son côté s’enthousiasme même de cette rapidité, une première puisque « dans le passé, on prenait deux semaines pour publier les premiers résultats de manière brute. »

L’attente des résultats succède donc à l’attente devant les bureaux de vote… encore un peu de patience !

Également à la Une, les suites de l’affaire Norbert Zongo au Burkina Faso

On l’a appris jeudi : la France a abrogé le décret d’extradition concernant François Compaoré, principal suspect dans l’assassinat du journaliste burkinabè Norbert Zongo, il y a 25 ans.

Pour rappel pourtant, signale Wakat Séra, c’est bien la France qui, en 2020, « avait autorisé l’extradition de François Compaoré vers le Burkina Faso. » Sauf qu’entre-temps, Paris a « embouché la même trompette que la Cour européenne des droits humains » selon laquelle une extradition exposerait François Compaoré à la violation de ses droits fondamentaux.

De quoi ajouter de l’eau « au moulin des contempteurs de la France », grimace Aujourd’hui au Faso, car « beaucoup, qui auraient aimé le voir menotté et se défendant devant la justice à Ouagadougou, ne [seront] pas satisfaits. » Les deux pays sont désormais « en quasi divorce », leurs relations se sont gravement dégradées cette dernière année… et, prévoit le journal, la décision de ne pas extrader François Compaoré « rend encore plus corsées les relations France-Burkina. » Mais attention : cette décision ne signe pas la fin du procès. Car même si c’est « le clap de fin du chapitre de l’extradition », ce n’est pas « celui du jugement par contumace. »      

Une question : comment Vladimir Poutine reprend-il en main Wagner sur le continent ?

Question à laquelle Jeune Afrique tâche de répondre ce vendredi au travers d’une longue enquête. On se souvient de cette image du drapeau du groupe de mercenaires russes, hissé haut sur le fort de Kidal au Mali. « Un symbole de victoire », un « message » adressé aux détracteurs des groupes, mais aussi un avertissement clair, estime JA : « Wagner est indispensable, et entend le montrer. » Une façon aussi de dire que malgré la mort de son chef historique, Evgueni Prigojine, cet été, le groupe paramilitaire n’a pas dit son dernier mot.

En fait, au Mali, « le nombre de mercenaires présents a même légèrement augmenté depuis août », expose le magazine. Et puis, surtout, le groupe sort de l’ombre : terminées, « les missions et réunions secrètes à Moscou, Bamako ou Bangui. » Désormais, les responsables russes se déplacent au grand jour sur le continent. Là encore, assène JA, « le message est clair » : le Kremlin a repris les rênes et veut le faire savoir.

Changement de visage donc, mais pas de méthodes ; ni au Mali, ni en Centrafrique, où le magazine constate que « le dispositif mis en place par Wagner (…) n’a quasiment pas changé » depuis la mort de son cofondateur. « La tête a été coupée, mais le corps fonctionne encore », raconte une source au magazine. Dit autrement : tout change pour que rien ne change.

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