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À la Une: bilan des élections générales en RDC

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Des électeurs font la queue devant un bureau de vote lors des élections présidentielles à Kinshasa, en République démocratique du Congo, le mercredi 20 décembre 2023.
Des électeurs font la queue devant un bureau de vote lors des élections présidentielles à Kinshasa, en République démocratique du Congo, le mercredi 20 décembre 2023. AP - Mosa'ab Elshamy
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Après un scrutin où rien ne s’est déroulé exactement comme prévu, chacun voit midi à sa porte : l’opposition veut rejouer le vote alors que les observateurs, pointe Jeune Afrique, voient « le verre à moitié plein » et « tentent de relativiser l’impact des nombreux dysfonctionnements constatés lors des opérations de vote ».

Des dysfonctionnements assez importants pour que le vote se poursuive lundi 25 décembre, cinq jours après la date prévue du scrutin. Mais là encore, les autorités choisissent d’y voir du positif, puisque, comme le raconte Actualite.cd, « pour Denis Kadima, président de la Céni, le vote au-delà du calendrier électoral permet à tout Congolais de voter », ce qui explique que les opérations « se poursuivr[ont] jusqu’à ce que toutes les circonscriptions électorales aient voté ». Le même Denis Kadima qui, apprend-on un peu plus loin, dans Actualite.cd toujours, « a (…) salué l’esprit démocratique du peuple congolais » et a appelé ce dernier à « ne pas céder aux manipulations ».

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L’opposition mécontente

Une contestation « peu surprenante » selon Jeune Afrique de l’opposition qui, tance Objectif Infos, « ne jure que par l’annulation du scrutin ». Moïse Katumbi, principal candidat d’opposition, a ainsi rejoint Denis Mukwege ou Martin Fayulu, lui qui, au départ, « revendiquait la victoire en dépit des irrégularités constatées » rappelle Jeune Afrique. Quant à la Commission électorale, elle n’est pas épargnée : on apprend ainsi, dans les colonnes d’Objectif Infos toujours, que la Lucha, mouvement d’opposition, « appelle (…) à la démission du président de la Céni Denis Kadima », qu’elle aimerait par ailleurs voir traduit en justice pour « amateurisme, incompétence et entrave au processus électoral ».

Pourtant, les diverses missions d’observation déployées sur tout le territoire sont beaucoup plus mesurées : toutes « confirment les dysfonctionnements » mais « paraissent déterminées à relativiser leurs conséquences sur la crédibilité des résultats », entre la mission de l’Union africaine qui « estime que les élections se sont terminées sur une note positive », les observateurs de l’Afrique australe qui saluent une atmosphère « calme et paisible », et certaines missions religieuses qui jugent que « les irrégularités constatées le jour du vote ne sont pas de nature à ''affecter la poursuite des autres étapes liées aux opérations'' ».

Quant à la mission d’observation menée par la Cenco et l’Église du Christ au Congo, elle « refuse à ce stade de se prononcer ». Une prudence de mise… vu l’influence de ces deux organisations.

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Sénégal: en vue des élections, Ousmane Sonko contourne l’administration

Le chef du Pastef, leader de l’opposition, toujours derrière les barreaux, a fait déposer lundi 25 décembre sa candidature à la présidentielle auprès du Conseil constitutionnel. Une façon de contourner les obstacles rencontrés auprès des autorités – l’impossibilité, notamment, d’obtenir les fiches de parrainage requises. « Une étape cruciale » et surtout « un acte audacieux », estime Senego, intervenu à la dernière minute, puisque ce mardi 26 décembre 2023 marque le dernier jour pour déposer son dossier. Bref, l’histoire, qui dure depuis des mois, va « de rebondissement en rebondissement », soupire Wakat Séra, ce dernier événement en date représentant, en « ce lundi [25 décembre 2023] de Noël, (…) un cadeau pour les partisans de l’opposant ».

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Un geste qui soulève de nombreuses questions

D’abord parce qu’on ne sait pas exactement comment ce dossier a pu être déposé, les proches d'Ousamne Sonko « refusant de divulguer [qui] a effectué cette démarche, gardée depuis dimanche [24 décembre 2023] dernier ». Une discrétion « délibérée », croit savoir Senego, « pour détourner l’attention de l’administration centrale », que le camp Sonko accuse d’obstruction.

Et puis, il y a les questions d’ordre juridique, que rappelle Wakat Séra : « Quelle sera la portée de ce dribble magistral (…) ? Le Conseil constitutionnel est-il en droit de recevoir un dossier qui n’a pas obtenu l’aval de l’administration ? » Et, dans la mesure où la justice doit encore se prononcer au sujet de la radiation d’Ousmane Sonko des listes électorales, « qu’en sera-t-il de cet autre blocage ? »

Bref, malgré cette étape, « le chemin (…) est encore bien long pour Ousmane Sonko », conclut Wakat Séra. Alors que les élections, elles, approchent : ce sera le 25 février 2024.

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