Revue de presse Afrique

À la Une: l’ANC sur la corde raide…

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Un partisan tient le drapeau du Congrès national africain (ANC) tandis que le président sud-africain Cyril Ramaphosa (non représenté) s'exprime lors du dernier rassemblement du parti avant les prochaines élections au stade FNB de Johannesburg, en Afrique du Sud, le 25 mai 2024.
Un partisan tient le drapeau du Congrès national africain (ANC) tandis que le président sud-africain Cyril Ramaphosa (non représenté) s'exprime lors du dernier rassemblement du parti avant les prochaines élections au stade FNB de Johannesburg, en Afrique du Sud, le 25 mai 2024. REUTERS - James Oatway
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On vote aujourd’hui en Afrique du Sud. Près de 28 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour des élections législatives très indécises… Au pouvoir depuis trente ans, l’ANC pourrait bien payer ses erreurs de gestion.

Dans une tribune publiée par le quotidien sud-africain Cape Times, l’analyste politique, chercheur et militant des droits de l'homme Nyembezi estime que le temps du changement est venu. « Nous sommes maintenant dans ce qui pourrait être la scène finale de la période de domination de l’ANC, affirme-t-il. Le président Ramaphosa a réussi à stabiliser le navire, mais sans rien faire pour rendre le parti plus attrayant aux yeux des électeurs. (…) La plupart des gouvernements s’essoufflent après une si longue période au pouvoir. S’il y a quelque chose qui propulse les arrangements de coalition, c’est ce sentiment politique irrésistible : il est temps de changer. »

Hier et avant-hier, déjà, plus de 1 million 600 000 électeurs ne pouvant se déplacer le jour J - invalides, personnes âgées, détenus, policiers ou journalistes - ont pu voter de manière anticipée. Et la commission électorale a relevé quelques irrégularités. C’est que pointe The Star : « attaques, intimidations et vols de matériel électoral : deux personnes ont été arrêtées pour avoir falsifié des urnes. (…) Des incidents toutefois isolés. »

La Commission électorale précise que tout est prêt pour le vote de ce mercredi, pointe encore The Star : le matériel électoral est installé, la météo est clémente et la compagnie d’électricité Eskom a donné l’assurance qu’il n’y aurait aucun délestage… Les coupures d’électricité sont en effet régulières dans le pays…

Un vote « électrique » !

Justement, « l’électricité, grande électrice du jour ! », ironise le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou. « Le courant est l’un des enjeux de cette élection. La Nation arc-en-ciel est fréquemment plongée dans le noir, l’ANC promet de résoudre le problème. Pourquoi maintenant ? clament ses adversaires. »

« Depuis quelques semaines, constate Le Point Afrique, l’Afrique du Sud profite d’un répit et ne subit presque plus de délestages électriques. Le gouvernement l’assure, cette amélioration n’est pas liée à l’agenda électoral. Mais les Sud-Africains restent sceptiques et suspicieux. Ils sont bien trop habitués depuis 30 ans aux promesses de campagne qui s’évanouissent une fois la date du scrutin passée. »

En tout cas, il n’y a pas que les coupures de courant à mettre au passif de l’ANC. « Les Sud-Africains, constate Le Pays, au Burkina, sont confrontés à une économie en difficulté, à un taux de chômage galopant qui a atteint le chiffre vertigineux de 59 %, à la corruption des dirigeants du parti, à une hausse des crimes violents et à une pauvreté généralisée. »

Vers une alliance avec l’opposition ?

Alors l’ANC va-t-elle perdre ce scrutin ? Le Monde Afrique nous livre quelques repères : « Tous les sondages sont formels : l’Afrique du Sud s’apprête à vivre une élection historique. De plus en plus contesté, l’ANC pourrait perdre sa majorité à l’Assemblée nationale pour la première fois depuis la fin de l’apartheid. Une voie ouverte pour son principal adversaire ? Pas si simple, répond le journal. Car si l’Alliance démocratique passe pour un modèle de gestion locale de nature à rassurer des électeurs exaspérés par la déliquescence des services publics et le chômage massif, le principal parti d’opposition peine encore à convaincre une majorité d’électeurs de la communauté noire, qui représente 81 % de la population. »

L’écrivain sud-africain Sihle Khumalo, interrogé par Le Monde Afrique explique : « En Afrique du Sud, les questions raciales sont encore centrales, ça fait partie de notre lutte. Et que ce soit un mythe ou une réalité, certaines personnes noires perçoivent encore l’Alliance démocratique comme un parti de Blancs, alors aller aux élections avec un leader blanc, ça n’aide pas. »

Côté sondage, poursuit le journal, « l’Alliance démocratique recueille entre 20 % et 25 % des intentions de vote. Bien loin de la majorité parlementaire qui lui permettrait d’élire seule le président. Conscient du chemin à parcourir, le parti a créé une coalition avec une dizaine d’autres formations quelques mois avant les élections. (…) L’ANC, elle, est crédité de 40 % à 45 % des intentions de vote ; ses chances d’emporter une majorité de voix paraissent toujours bien maigres. » Alors, s’interroge Le Monde Afrique, « à défaut de victoire, l’Alliance démocratique serait-elle prête à faire une alliance de gouvernement avec l’ANC ? »

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