Revue de presse Afrique

À la Une: la majorité présidentielle au Sénégal tente de resserrer les rangs

Publié le :

Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko (à gauche) remet au président sénégalais Bassirou Diomaye Faye (à droite) le rapport officiel sur le massacre de Thiaroye lors d'une cérémonie au palais présidentiel à Dakar, le 16 octobre 2025.
Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko (à gauche) remet au président sénégalais Bassirou Diomaye Faye (à droite) le rapport officiel sur le massacre de Thiaroye lors d'une cérémonie au palais présidentiel à Dakar, le 16 octobre 2025. AFP - PATRICK MEINHARDT
Publicité

« Signe de dégel », s’exclame le site d’information Seneweb. « Le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a rencontré avant-hier les membres du Bureau politique de Pastef, son parti, pour aborder, entre autres, sa relation avec son Premier ministre Ousmane Sonko et les récentes nominations contestées, notamment celle d’Aminata Touré. »

En effet, rappelle Le Monde Afrique, « le 11 novembre dernier, Bassirou Diomaye Faye avait précipité la crise en annonçant retirer à Aïda Mbodj, une proche du Premier ministre, la direction de la coalition “Diomaye président“. Et nommer à sa place Aminata Touré, sa conseillère spéciale, elle aussi une femme politique expérimentée, plusieurs fois ministre. »

Une éviction et une nomination qui n’ont pas été, du tout, du goût du Premier ministre qui avait alors rué dans les brancards…

« Dans le viseur du Premier ministre également, pointe Le Monde Afrique : le ministre de l’Environnement, Abdourahmane Diouf. Réputé proche du président Faye, à la tête d’un petit parti allié au Pastef, Abdourahmane Diouf avait récemment appelé à se montrer clément à l’égard des cadres en poste du temps de l’ancien président Macky Sall. Un propos qui va à l’encontre des positions défendues par Ousmane Sonko. »

Et déjà, rappelle encore Le Monde Afrique, « dès juillet, une première divergence était apparue entre les deux dirigeants. Le Premier ministre, violemment attaqué par l’opposition, s’était publiquement demandé alors pourquoi son camarade ne se montrait pas plus ferme avec cette dernière. »

Réconciliation de façade ?

Avant-hier, donc, le président Diomaye Faye a joué l’apaisement… « Je ne ferai jamais de mal à Ousmane Sonko, et je sais qu’il ne me fera jamais de mal », a-t-il notamment déclaré.

Des propos repris par toute la presse sénégalaise, à l’instar du site Dakar Matin qui estime qu’il s’agit là d’une « phrase lourde de sens, destinée à couper court aux rumeurs de froid, de rupture ou de prises de distance entre les deux figures majeures du parti. »

Commentaire d’Afrik.com : « si les tensions persistent, le rapprochement affiché entre Diomaye et Sonko marque un moment important. En réaffirmant leur cohésion au cœur de la tempête, les deux figures fondatrices de la majorité envoient un message qui peut ainsi être décrypté : malgré les divergences, l’ossature du pouvoir reste solidaire. »

Reste, tempère Seneplus que « le président a confirmé qu’il campait sur sa position de maintenir Aminata Touré à la tête de la coalition “Diomaye président“. Cette nomination apparaît désormais comme un fait accompli. »

En attendant les élections…

Et pour une partie de la presse sénégalaise, rien n’est réglé…

« Diomaye intraitable », s’exclame WalfQuotidien en première page. « La crise est loin de s’estomper au sein de la majorité présidentielle, affirme le journal. Malgré l’implication du Bureau politique de Pastef, le Président Diomaye semble inflexible face aux exigences du chef de file du parti, le Premier ministre Ousmane Sonko. »

Pour l’analyste politique, Ibrahima Bakho, interrogé par Walf, « les deux leaders sont dépassés par les violences verbales des deux camps. Il faudra du temps pour régler cela. Et ce temps, regrette l’analyste, on ne l’a pas, parce que les élections, c’est en 2027 pour les locales et en 2029 pour la présidentielle. Toutefois, souligne-t-il, cette période au Sénégal a toujours été marquée par des campagnes électorales déguisées. »

Alors, résume Le Quotidien, toujours à Dakar, « si l’élection de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko a été perçue comme un geste de décrispation majeure, le processus de réconciliation politique reste délicat. Le dialogue s’étend aux anciens adversaires, mais les défis persistent, y compris au sein de Pastef, la coalition au pouvoir, où il y a des divergences sur l’exercice de l’autorité. La mission reste d’éviter que les querelles politiciennes n’entravent le projet de transformation du pays et de maintenir le cap sur les attentes du peuple. »

En effet, prévient Le Monde Afrique, « d’ici à l’élection présidentielle de 2029, la recomposition du paysage politique sénégalais pourrait se concentrer essentiellement à l’intérieur même du Pastef, au risque de voir ce parti, autrefois capable de réunir des sensibilités différentes de la gauche jusqu’aux libéraux, finir par se scinder. »

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mail

Suivez toute l'actualité internationale en téléchargeant l'application RFI

Voir les autres épisodes
  • 04:15
  • 04:11
  • 04:45
  • 04:20
  • 04:20