À la Une : la Birmanie face au spectre de la guerre civile
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C’est le grand titre du Figaro ce matin. « Parfum de terreur et de sang sur le macadam poussiéreux de Rangoun. Les tirs de fusils automatiques des soldats fusent à l’aveugle, fauchant les habitants "comme des poulets", témoignent les résistants au coup d’État du général Min Aung Hlaing. Deux mois après le putsch, "la situation est terrible. Ils tirent sur tout ce qui bouge, pour tuer, même des passants", confie cet entrepreneur de 27 ans à Rangoun, joint sur une messagerie cryptée. Comme nombre de manifestants, le jeune homme n’ose plus sortir sous la menace des rafales, mais sa colère grandit. "Nous n’allons pas renoncer, affirme-t-il crânement. La seule issue politique est que l’armée renonce au pouvoir, en se soumettant à une nouvelle Constitution". »
Malgré le climat de terreur, les partisans de la désobéissance civile organisent en effet la riposte politique, pointe Le Figaro. « Ils ont ainsi annoncé la formation d’un gouvernement d’unité nationale et prononcé l’abolition symbolique de la constitution de 2008 qui régissait le partage du pouvoir entre militaires et démocrates. Parallèlement, pointe le journal, de plus en plus d’organisations ethniques armées prennent position en faveur de ce mouvement anti-junte et servent de base arrière aux partisans d’Aung Sang Suu Kyi, renforçant les craintes de voir le face-à-face avec l’armée dégénérer dans le sang. »
Des Birmans bien esseulés… pour l’instant
Alors pour l’instant, commente Le Figaro, « les défenseurs de la démocratie au pays des Mille-Pagodes ont compris qu’ils étaient seuls. Les Occidentaux poussent des cris horrifiés devant le massacre de civils. De timides sanctions sont prises aux États-Unis et en Europe, sans pour l’instant remettre en cause les intérêts de grands groupes comme Total. L’époque ne se prête pas aux expéditions humanitaires : personne ne libérera les Birmans à leur place du joug de la dictature. »
Toutefois, les risques de guerre civile pourraient faire bouger la Chine et les États-Unis, relève Le Figaro : en effet, « en affaires avec les généraux, la Chine n’entend pas laisser une révolution démocratique triompher à ses frontières. Et les États-Unis seront motivés par le choix inverse. Prise dans la nouvelle guerre froide sino-américaine, la Birmanie risque d’entrer dans un long tunnel de lutte et de souffrance. »
Vaccins : la production en France s’accélère…
À la Une également : « La montée en puissance » : Le Parisien se félicite du début de la fabrication en France de vaccins contre le Covid-19… « CordenPharma fabrique à Chenôve, près de Dijon, des lipides pour le laboratoire Moderna. » Dans une semaine, « Delpharm fera de la mise en flacon du vaccin Pfizer-BioNTech sur son site de Saint-Rémy-sur-Avre (Eure-et-Loir). Recipharm devrait débuter celle du Moderna à Monts, en Indre-et-Loire, d’ici la fin du mois. Idem pour le Janssen sur le site de Sanofi à Marcy-l’Étoile, près de Lyon, à partir de septembre. »
Commentaire du Parisien : « C’est un tournant et un soulagement ! Notre tissu industriel reste un atout qui permet d’accélérer. Thierry Breton, le commissaire européen en charge des vaccins l’a répété : "l’immunité collective pourra être atteinte en Europe à la mi-juillet". Et il pense que l’Europe deviendra le premier continent producteur de vaccins au monde : trois milliards de doses par an contre deux milliards pour les États-Unis. »
Des restaurants privés sans masque ni distanciation…
Enfin, de hautes personnalités ont-elles participé à Paris à des fêtes ou à des déjeuners ou dîners privés, sans masques et sans gestes barrières ? Les images diffusées sur M6, vendredi dernier, semblent le montrer. Elles ont été tournées à Paris ces derniers jours. Et sont désormais l’objet d’une enquête. À la fin du reportage, pointe Libération, les journalistes interviewent la personne à l’origine d’une de ces soirées filmées, un « collectionneur renommé ». Celui-ci affirme pour sa défense : « J’ai dîné cette semaine dans deux ou trois restaurants qui sont soi-disant des restaurants clandestins, avec un certain nombre de ministres. Alors, ça me fait doucement rigoler… »
Émotion et tollé au sein du gouvernement qui a formellement démenti toute incartade de ses membres. Quant à l’auteur de ses accusations, rapporte Le Parisien, il a fait valoir par l’intermédiaire de son avocat, qu’il faisait seulement de l’humour en parlant de ministres… Apparemment, ça ne fait rire ni les intéressés ni la justice…
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