À la Une: la vaccination contre le Covid-19 doit-elle être obligatoire ?

Unes des quotidiens Le Parisien et Libération. 5 juillet 2021. © Le Parisien et Libération

Le débat est lancé. Et « la pression se fait de plus en plus forte », relève Le Parisien. Dimanche, « François Bayrou, le Haut-commissaire au Plan, a plaidé pour la vaccination obligatoire pour toute la population. Le gouvernement, lui, reste sur sa ligne de ne contraindre que les soignants. Mais Olivier Véran, le ministre de la Santé, a prévenu qu’une quatrième vague était possible dès la fin du mois de juillet ».

Certes, pointe Le Parisien, « une mesure de contrainte pour tous serait délicate et risquée, car on touche aux libertés individuelles. Elle pourrait susciter des oppositions vives, voire violentes ».

Reste qu’« on n’en a pas fini avec le Covid ! (…) Et une +union sacrée+ s’ébauche pour convaincre tous les Français de se faire vacciner et éviter ce dernier recours de l’obligation générale. L’appel conjoint lancé hier aux salariés dans le JDD par les patrons du MEDEF et de la CFDT en est une manifestation forte ».

Pour les soignants, oui…

En attendant, l’obligation de se faire vacciner pour les soignants est bien sur la table : « La vaccination obligatoire des soignants se rapproche », titre Le Figaro. « Hier, une centaine de médecins ont demandé au gouvernement de rendre la vaccination obligatoire pour les soignants et les personnels en Ehpad "avant le début du mois de septembre". (…) Le ministre de la Santé, Olivier Véran, y est désormais favorable, pointe encore Le Figaro. Il avait promis mardi dernier que si l’objectif de 80 % des soignants vaccinés n’était pas atteint en septembre, le vaccin contre le Covid s’ajouterait aux autres obligations déjà en place pour ces personnels (hépatite B, tétanos, poliomyélite). Trois jours plus tard, il a décidé d’accélérer, avec une loi qui pourrait être examinée par le Parlement "dès le mois de juillet" ».

Nécessité sanitaire

Pour Les Dernières Nouvelles d’Alsace, il n’y a pas à hésiter : « avant que de vouloir sauver, il faut veiller à ne pas nuire. Se porter au chevet de patients sans s’être protégé contre une maladie évitable et de plus en plus contagieuse est un écart éthique tel qu’il ne relève plus du seul débat scientifique. C’est devenu une responsabilité juridique et sociale alors que menace une quatrième vague. Chacun reste libre de ses croyances, voire de ses envies de ne pas suivre la troupe, à moins qu’il ne s’agisse d’adhérer aux théories du complot pharmaceutique. D’ailleurs, peu de gouvernants dans le monde imposent la piqûre à tous, pour l’instant. Mais, s’interroge le quotidien alsacien, jusqu’à quel point l’intime conviction peut-elle contrecarrer la nécessité sanitaire ? »

L’autre crise…

« C’est l’autre crise », s’exclame La Croix. « Le monde s’embrase. Partout, dans un contexte de canicule extrême et de sécheresse sans précédent, l’arrivée de l’été signe le retour des incendies. Au Canada et en Californie, où des centaines de morts sont à déplorer ; à Chypre, où la chaleur attise les flammes qui ravagent le poumon vert de ce petit pays d’Europe ; plus près de nous, dans l’Aude, où le feu a déjà détruit plusieurs centaines d’hectares de végétation… Et, tout autant lié au réchauffement climatique, les coulées de boue meurtrières ont surpris un Japon asséché, dont les récentes pluies torrentielles viennent subitement dévaster les sols. » Et La Croix de s’interroger : « Quel sera le point de rupture de ce crescendo dramatique ? Jusqu’où faudra-t-il nous faire peur pour considérer l’urgence climatique dans toute son ampleur et sa complexité ? (…) Quel sera l’électrochoc qui opérera la bascule vers "le monde d’après" en matière environnementale ? »

Bezos, l’hypocrite ?

Justement, Jeff Bezos part en guerre contre le réchauffement climatique. Le patron d’Amazon quitte la direction de son groupe ce lundi. « L’homme aux 200 milliards de dollars, as de l’optimisation fiscale et incarnation d’un capitalisme prédateur, se pique désormais de lutter contre le dérèglement climatique », pointe Libération.

Mais quelle hypocrisie, lance le journal : « Bezos a réussi en moins de trente ans à bouleverser la planète : changer notre relation à la consommation, détruire les commerces de proximité aux États-Unis et au-delà, affaiblir le monde de l’édition, épuiser ses salariés, ébranler le cinéma, la télévision et le sport, menacer le patrimoine naturel en France et en Europe, et surtout terriblement aggraver à lui tout seul le dérèglement climatique. En 2019, d’après ses propres calculs, Amazon était directement responsable d’émissions de dioxyde de carbone à hauteur de 51 millions de tonnes, plus que la Suède ».