À la Une: un nouveau rideau de fer à l’Est
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« La tension à la frontière entre la Biélorussie et l’Union européenne est montée d’un cran hier, pointe Le Monde, alors que la Pologne a annoncé qu’elle commencerait, en décembre, à ériger un mur à sa frontière avec la Biélorussie. '"C'est un investissement absolument stratégique et prioritaire pour la sécurité de la nation et de ses citoyens", a déclaré le ministre de l’Intérieur polonais, Mariusz Kaminski. L’ouvrage, qui devrait être livré au premier semestre de l’année prochaine, coûtera environ 353 millions d’euros et devrait s’étendre sur 180 kilomètres – soit environ la moitié de la longueur totale de la frontière séparant la Pologne de la Biélorussie. »
« Les tensions à l’est dressent un nouveau rideau de fer », s’exclame en Une Ouest France.
Dans le même temps, les Européens vont durcir leurs sanctions contre la Biélorussie. De même que les Américains.
Loukachenko recule
Du coup, « Loukachenko rebrousse chemin », lance Libération. « Le président biélorusse a mis de l’eau dans son vin et propose maintenant de "ramener les migrants à la maison"… Une inflexion surtout due à l’action européenne pour tarir les arrivées de migrants à Minsk depuis les pays moyen-orientaux, notamment la Turquie. »
Reste que « démarrée dans l’indifférence l’été dernier, la "guerre hybride" menée par la Biélorussie aux frontières orientales de l’UE s’installe dans un rude hiver, soupire La Charente Libre, avec des centaines de migrants dupés, pris au piège et par tous abandonnés. Depuis des mois, rappelle le quotidien charentais, Filippo Grandi, commissaire de l’ONU aux réfugiés, met en garde l’UE contre les errances d’une politique migratoire inexistante et la propension de ses pays "de première ligne" à ériger murs et barricades. (…) En priant fermement les uns et les autres de ne pas oublier qu’on parle ici "de quelques milliers de personnes" et que tout cela devrait être "gérable" dans les conditions d’humanité souscrites par les signataires de la Charte de l’ONU. »
Europe forteresse
Tout cela en vain, pointe La Charente Libre : « Ces rappels utiles ne troublent guère les partisans d’une Europe forteresse contre des migrants pris dans leur ensemble, réfugiés des guerres et dictatures compris, comme une menace existentielle génératrice de toutes les peurs et replis. De Budapest à Paris, d’Oslo à Rome, ils monopolisent sans états d’âme les estrades politiques. Le dernier débat des postulants de la droite "républicaine" à l’Elysée en a fourni l’image édifiante d’un concours de surenchères sécuritaires avec l’épouvantail de l’immigration en étendard. Aucun des postulants, relève encore le quotidien charentais, n’a eu un mot sur le sort des familles prises en étau dans les frimas biélorusses, comme si le droit d’asile et ses devoirs avaient disparu dans le trou noir de l’obsession migratoire. »
Covid : l’Europe face à la 5e vague
À la Une également le Covid qui contre-attaque en Europe… « La 5e vague de Covid qui balaye actuellement le continent semble se répandre d’est en ouest à mesure que les températures chutent », relève Le Figaro. « Mais la météo n’explique pas à elle seule toutes les disparités entre les pays » : faible taux vaccinal en Russie, relâchement des mesures barrières en Allemagne ou aux Pays-Bas…
En France, on n’en est pas là, ou pas encore là…
Chez nous, « l’épidémie repart, constate Le Figaro, mais grâce au millefeuille de protections que constituent les vaccins, les doses de rappel, les masques, les gestes barrières et le passe sanitaire, le gouvernement a toutes les cartes en main pour éviter le pire : un reconfinement dû à une saturation des services hospitaliers. C’est pour éviter cette terrible privation de liberté que les Français ont accepté cet été la contrainte que constitue le passe sanitaire. » Et Le Figaro de prévenir : « ils n’accepteraient pas qu’on revienne sur la promesse qui leur a été faite. »
En tout cas, en Autriche, les autorités ont serré la vis : « se vacciner ou se confiner », s’exclame Libération. Un confinement qui concerne les 2 millions d’Autrichiens qui ne sont pas vaccinés, sur une population totale de près de 9 millions. » Le but, bien sûr, est d’inciter fortement les non-vaccinés à aller se faire vacciner…
Mais, ça n’est pas gagné, pointe Libération : « selon une étude préliminaire de l’Institut allemand Max-Planck, l’Autriche se distinguerait en Europe de l’Ouest par sa proportion importante d’adversaires inflexibles au vaccin anti-Covid. »
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