« Comme une impression de revoir inlassablement le même film, soupire Le Monde. Après plusieurs semaines d’accalmie sur le front de la crise sanitaire, la France doit faire face à une nouvelle recrudescence de l’épidémie de Covid-19. Si le pays ne connaît pas une flambée de grande ampleur, il n’échappe pas pour autant au retour en force du virus dans plusieurs pays européens, en particulier ceux de l’Est, durement touchés par la cinquième vague. (…) Lentement mais sûrement, le virus regagne du terrain. Au point que la France est aujourd’hui 'en état d’alerte', a indiqué avant-hier le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, en soulignant que le nombre de nouveaux cas 'augmentait très fortement'. Une évolution qui a de quoi inquiéter, sans pour autant susciter la panique au sommet de l’Etat, pointe encore Le Monde. Si l’heure est à la 'vigilance', Emmanuel Macron estime que 'la situation n’est pas hors de contrôle', indique son entourage. En attendant le prochain conseil de défense sanitaire, prévu le 24 novembre autour du chef de l’Etat, l’exécutif estime que la France ne se trouve pas dans une situation aussi alarmante que certains de ses voisins, grâce à 'un taux élevé de vaccination de la population' et à la mise en place 'très tôt' du passe sanitaire. »
Vivre avec le virus…
Reste que « le danger est bien réel », estime Libération. Et il faut d’attendre à « un rebond des contaminations dans les semaines à venir. A cela, plusieurs explications, avance le journal : le relâchement évident des gestes barrières, la chute des températures qui pousse à moins aérer les intérieurs, la persistance de la défiance vaccinale, et la baisse progressive des anticorps chez celles et ceux qui ont eu leur deuxième injection il y a six mois ou plus, notamment les plus âgés. Le chef de l’Etat a donc eu raison, le 9 novembre dans son allocution, d’encourager les plus de 50 ans à effectuer leur dose de rappel. Mais, relève Libération, en diluant ce court propos dans un long discours de campagne électorale, il a semblé minimiser un danger qui risque de devenir bien réel si chacun n’y met pas du sien. Cette nouvelle alerte montre que nous allons bel et bien devoir vivre avec ce virus et ses différents variants dans les années à venir, voire avec d’autres qui risquent d’émerger. »
Alors attention, prévient Libération : « l’investissement dans la recherche et surtout le renforcement de l’hôpital public doivent devenir des priorités absolues. On voit bien que celui-ci craque de tous côtés et qu’il ne pourrait pas, en l’état, faire face à une vague comparable à celle que nous avons connue en 2020. »
Encore un Noël de gâché ?
Du coup, Le Parisien s’interroge : « la cinquième vague de Covid-19 va-t-elle gâcher Noël ? Alors que se profilent les fêtes de fin d’année, nombreux sont ceux qui préfèrent ne rien prévoir, résignés et inquiets de ce nouveau rebond de l’épidémie. D’autres se veulent toutefois résolument optimistes après des fêtes 2020 perturbées et sans vaccin. »
En fait, impossible de prédire ce qui se passera fin décembre…
Le Parisien a interrogé le professeur William Dab, épidémiologiste et ancien directeur général de la Santé : « je ne tire pas par principe la sonnette d’alarme, affirme-t-il. Je liste les facteurs de fragilité. Quel sera le taux de vaccination à ce moment-là ? Quelle sera l’intensité de circulation des autres virus ? Dans quel état sera l’hôpital ? Il y a trois incertitudes. Cela pourrait très bien se passer, comme très mal se passer. Il est donc absolument indispensable de prendre des mesures maintenant qui seront un peu contraignantes, plutôt que de se retrouver dans une situation dramatique qui forcerait à prendre des mesures beaucoup plus dures. »
Inflation : le retour
Autre vague qui prend de l’ampleur, cette fois sur le plan économique : c’est le retour de l’inflation…
« Partout dans le monde, la vaguelette annoncée prend une ampleur inattendue, s’inquiète Le Figaro. Énergie, céréales, matières premières, industrie, services, transports… tout flambe bien au-delà de ce qu’on imaginait. Sans surprise, les salariés réclament leur dû. Lentement mais sûrement, l’engrenage de l’inflation, cette maladie éradiquée au milieu des années 80 après tant de ravages, se met en place. Cette nouvelle donne a tout d’une bombe à retardement, s’exclame encore Le Figaro. Autrefois pompières, les banques centrales deviennent pyromanes: les tombereaux de monnaie qu’elles déversent dans l’économie pour soutenir l’activité alimentent désormais la flambée des prix. Et encourage l’aveuglement d’une finance débridée. »
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