À la Une: le pire drame dans un naufrage au large de Calais
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Au moins 27 migrants sont morts hier alors qu'ils tentaient de traverser la Manche. Et la presse est en émoi. « Chronique d'un naufrage redouté » titre Aujourd'hui en France. « L'horreur » pour la Voix du Nord, « un cauchemar », « la France est sous le choc » dit le quotidien régional. « Ce drame qui donne à la Manche un air de mer méditerranée dans ce qu'elle a de plus terrible ». « L'embarcation a été vraisemblablement percutée par un cargo », détaille la voix du Nord. « Puis à 14 heures, un pêcheur sonne l'alerte », lit-on dans Aujourd'hui en France. « Il repère les premiers corps... ». « Un drame sans précédent au large de calais, nous dit Le Monde. « Un tel bilan est inédit ». La reporter du journal hantée par cette image - « ces corbillards entrant l'un après l'autre dans la zone portuaire de Calais ». « La plupart des victimes étaient kurdes, originaires d'Irak ou d'Iran, souligne Le Monde. Seuls deux ont survécu. « Deux ombres dans la nuit vêtues d'une couverture de survie » écrit sur place la Voix du Nord.
Un drame qui suscite une onde de choc en France et en Grande Bretagne...
Emmanuel Macron, le premier, annonce que « la France ne laissera pas la Manche devenir un cimetière ». Et pourtant la Manche est déjà un cimetière. La Voix du Nord rappelle « qu'avant cette catastrophe, dans la région de Calais, 308 migrants sont pourtant déjà morts à la frontière. Noyés, renversés, écrasés, assassinés. » Mais l'heure chez les politiques n'est pas à compter, mais à chercher un coupable idéal... les passeurs. « Ces criminels » pour Gérald Darmanin dépêché sur place nous apprend le Figaro. A couteaux tirés sur le dossier des migrants, Paris et Londres seraient sur la même longueur d'onde. Bojo, Boris Johnson prêt à travailler avec la France pour « mettre fin à ces gangs de passeurs meurtriers » lit-on dans le Monde. « Sauf qu'il n'y avait pas de passeurs avant que la frontière ne soit verrouillé » indique un chercheur dans le quotidien du soir. « Mais nos dirigeants fuient leurs responsabilités » s'emporte François Guennoc dans la Voix du Nord. Depuis des années, le président de l'auberge des migrants aide sur place les exilés. « La France bloque la frontière et oblige les exilés à risquer leur vie pour passer, et les autorités britanniques qui ont supprimé les voies légales et la possibilité de rapprochement familial ». D'ailleurs, Libération relève qu'un député britannique ne dit pas moins : « nous devons rétablir des voies légales plus sûres ». « Car cette année entre 23000 et 25000 personnes ont atteint le sol britannique, souligné Libé, c'est trois fois plus qu'en 2020 ». Sauf que Londres accorde beaucoup moins l'asile. « Et en militarisant la frontière, les autorités poussent en réalité les gens dans les bras des passeurs » finit de dénoncer un autre militant de l'auberge des migrants dans Aujourd'hui en France. « De fait, le phénomène des traversées de la Manche est apparu concomitamment au tarissement des passages en camion et à ces ceintures de barbelés et de barrières qui ne cessent de fleurir à Calais » conclutLe Monde.
Et ça se militarise aussi à l'Est
Le Figaro revient sur la protection des frontières extérieures de l'Europe. « Plus de 1000 km de barrières, l'équivalent de six murs de Berlin », affirme le Figaro dans un dans une référence à l'histoire pas si anodine. « La chute du Mur épilogue de la guerre froide, cette parenthèse est refermée » continue le journal ultra conservateur. « Ces murs de béton, ces barbelés coupants ont à nouveau le vent en poupe à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie ». « En Lettonie on prend même les devants », ajoute le Figaro, « avec 33 km en cours de construction ». « L'Europe devenue forteresse mais dont ces murs ne sont plus tabous » relève encore le Figaro. Qui note « que 14 pays de l'UE, soit plus de la moitié des pays membres de l'UE soutiennent le financement de ces murs par l'Union européenne ».
On passe des murs aux murmures
« Les murmures ne les dérangeaient pas, mais les #MeToo en cascade ont réveillé la vague » tempête l'Humanité. Le journal fondé par Jean Jaurès s'arrête sur cette déferlante salvatrice de mouvements de libérations de la parole en France. « Me#Too Inceste, Me#Too Gay, Me#Too théâtre, Me#Too bar, Me#Too politique, des témoignages qui font bouger les lignes, entraîner des débats, changer les lois, permis une commission au sein de l'Eglise catholique, mais maintenant » lance l'Huma. « Il est temps de former dans les écoles, les commissariats, les tribunaux, les bureaux, car ces violences ne sont pas un virus mais le résultat d'un système patriarcal »
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