Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: rideau de fer sur l’information en Russie…

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Les textes adoptés ce vendredi permettent aux autorités russes de renforcer leur arsenal pour contrôler le récit qu'elles font à la population russe de l'invasion de l'Ukraine.
Les textes adoptés ce vendredi permettent aux autorités russes de renforcer leur arsenal pour contrôler le récit qu'elles font à la population russe de l'invasion de l'Ukraine. AP - Alexander Zemlianichenko Jr
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L’information était déjà contrôlée en Russie depuis ces dernières années, elle est désormais totalement verrouillée… Depuis vendredi, en effet, relève La Croix, « un rideau de fer informationnel s’est abattu sur la Russie. Les restrictions adoptées par un vote unanime de la Douma ne s’appliquent pas seulement aux citoyens russes, mais à l’ensemble des correspondants de la presse étrangère. Tous risquent la prison – jusqu’à quinze ans – s’ils publient des informations relatives à une guerre qu’ils n’ont même pas le droit de nommer par son nom. (…) Dans cette guerre, poursuit La Croix, il y a un dirigeant qui a fait le choix du mensonge délibéré et de la force brute. Il y a un agresseur et un agressé. Il y a un régime qui, pour survivre, s’emploie depuis des années à museler sa presse et à fragiliser les démocraties occidentales de peur que leur esprit ne gagne ses concitoyens. Vladimir Poutine se trouve aujourd’hui obligé de cacher la guerre à son peuple. Ce genre de dissimulation résiste rarement au jugement de l’histoire. »

Trop risqué…

Alors, La Croix a fait le choix de suspendre les publications de son correspondant à Moscou. De même que d’autres journaux comme Libération : « travailler sous pseudonyme et rendre nos récits intraçables est trop risqué à l’heure actuelle, affirme Libé, face à un régime qui a décidé de faire de nos reporters les "criminels" d’une "guerre de l’information". Le courage, la détermination et le professionnalisme des journalistes sur place ne peuvent malheureusement rien face aux poursuites pénales encourues. Protéger nos équipes est une priorité. Mais cela ne veut pas dire que nous abandonnons notre mission d’information en Russie pour autant. Chaque jour que durera ce conflit, nous continuerons, poursuit Libération, avec nos experts de la région à vous faire part de la situation dans le pays, de la façon la plus juste possible. »

Anéantir toute velléité d’opposition

« Voilà ce qu’est une dictature, soupire La Charente Libre. Crimes de guerre, menaces atomiques, bombardements des populations, mépris du droit international, rien ne détourne Vladimir Poutine de son objectif, briser toute résistance à ses visées paranoïaques. Cette folie passe par le contrôle des esprits et des canaux d’information. Tout contrevenant au discours officiel encourt jusqu’à 15 ans de prison. Les étrangers prennent la porte. Quelques milliers de Russes vont payer de leur liberté l’outrage fait en manifestant leur opposition à cette guerre. Le système russe, hybride des anciens soviets et d’un capitalisme sauvage, n’invente rien, relève encore le quotidien charentais.

À Pékin, l’empire voisin ne fait pas différemment pour anéantir toute velléité d’opposition au clan qui tient le pouvoir. Les démocraties ont eu la faiblesse de croire que le dollar, Disney et leur supposée supériorité morale finiraient par faire tomber les murailles. L’atterrissage est brutal et va coûter cher. »

L’émotion a gagné la planète

En tout cas, pointe Le Parisien, « l’élan de solidarité pour l’Ukraine est mondial. (…) En France, les propositions d’accueil de réfugiés se multiplient. Ici, un bout de canapé, là, une chambre d’amis, parfois un appartement entier. Certains donnent de l’argent, d’autres emplissent d’immenses hangars de couvertures, de vêtements ou de produits d’hygiène. » Et « à travers le monde, des cortèges disent "stop" à la guerre, relève le journal. De Londres à Rome, de Zurich jusqu’à New York où, samedi, des milliers de manifestants ont envahi Time Square. C’est que l’émotion a gagné la planète, s’exclame Le Parisien. Il suffit de voir ces femmes et ces enfants à la frontière polonaise, épuisés et déchirés d’avoir laissé derrière eux mari et père, pour avoir le cœur serré. Ces immeubles éventrés par les bombes à Kharkiv, Kiev, Marioupol et demain Odessa. Ces colonnes de civils qui tentent de repousser avec courage et héroïsme les chars russes. Ce président ukrainien hors du commun, qui semble ignorer la peur et appelle tous les jours l’Occident au secours sur les réseaux sociaux. »

Et « au-delà de la compassion pour ces familles qui nous ressemblent, la peur aussi nous gagne, souffle Le Parisien. Avec son cortège de questions sans réponses : jusqu’où ira Vladimir Poutine ? Qui seront les prochaines victimes de son expansionnisme furieux ? Les Moldaves ? Les Polonais ? Les Hongrois ? Pourquoi pas nous ? Cela fait onze jours que l’offensive a démarré, et chaque jour qui passe renforce notre inquiétude. »

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