À la Une: le malaise chez les Verts
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« On est tous dans une psychanalyse de groupe, on a tous besoin de se poser et de réfléchir » : témoignage anonyme d’une dirigeante écologiste publiée ce mercredi 5 octobre par Le Parisien. En effet, il y a un vrai malaise au sein d’Europe Écologie-Les Verts.
L’affaire a éclaté au grand jour le 19 septembre dernier. En direct à la télévision sur France 5, la députée de Paris, Sandrine Rousseau accuse son collègue, Julien Bayou, de « violences psychologiques » envers son ex-compagne, sans toutefois apporter de faits précis. L’intéressé démissionne quelques jours plus tard de la direction d’Europe Écologie-les Verts et de la présidence du groupe écologiste à l’Assemblée nationale. Et le 4 octobre au matin, dans une interview au Monde, il affirme : « Sandrine Rousseau est allée trop loin. Et tout le monde le mesure. Pour moi, il ne faut pas confondre féminisme et maccarthysme. »
Une longue relation conflictuelle
Commentaire du Figaro : « ces mots sont lourds d’histoire. Ils viennent parachever une relation qui n’a jamais cessé d’être conflictuelle. Entre les deux Verts, l’entente a toujours été impossible. Les origines remontent au quinquennat Hollande, relate Le Figaro, dans l’arrière-cuisine d’EELV. À l’époque, Sandrine Rousseau et Julien Bayou sont tous les deux porte-parole. Déjà, des disputes éclatent. » Et Le Figaro de détailler toutes les passes d’armes auxquelles se sont livrés les deux rivaux.
« Sandrine Rousseau et Julien Bayou se retrouveront face à face au congrès d’EELV en décembre, note encore Le Figaro. Le premier soutient Marine Tondelier, issue de sa motion, et la seconde est derrière Mélissa Camara, élue écologiste de Lille. Cette nouvelle campagne interne comporte un risque : l’élargissement du conflit au-delà des deux protagonistes pour aboutir sur une véritable fracture au sein du parti. »
Le Monde renchérit : « la torpille Rousseau fait d’autant plus mal qu’elle percute un parti brutalement ramené à ce qu’il est : une coquille fragile qui, en dépit de ses succès locaux, n’a su ni grandir ni se professionnaliser et reste en proie à des haines tenaces et à des règlements de comptes peu ragoûtants. »
Pas un regard…
Le 4 octobre, présents sur les bancs de l’Assemblée, « l’une et l’autre sont à moins de deux mètres de distance mais ne s’échangent pas un regard », relève Le Parisien.
Et Libération relate l’épisode suivant : « alors que la présidente du groupe Renaissance, Aurore Bergé, dénonce dans une allusion claire au député Adrien Quatennens qui a reconnu avoir giflé sa femme, les "hommes qui frappent leurs femmes", Sandrine Rousseau se démarque de son groupe. Pendant que les députés de la Nupes, notamment les insoumis, conspuent la macroniste, l’éco-féministe se lève en collant ses index et ses pouces pour représenter un vagin, geste emprunté à un mouvement féministe pro-IVG des années 1970. Histoire de montrer, pointe Libération, que malgré la contestation de ses méthodes au sein même de son parti, son engagement sur les questions féministes, lui, ne bouge pas. »
Le cinéma français dans la tourmente
On reste avec Libération qui fait sa Une sur la crise du cinéma français : « la maison brûle et nous regardons Netflix », titre le journal. En effet, « baisse de fréquentation des salles, concurrence des plateformes, "laisser-aller du Centre national du Cinéma", pointe Libé. En difficulté, une partie du secteur souhaite interpeller les pouvoirs publics. Une réunion est prévue demain à Paris. »
Quelles solutions ?, s’interroge le journal : « avant tout, réinventer le modèle d’excellence française au lieu d’essayer de singer le modèle américain, et promouvoir le cinéma d’auteur, qui conquiert le monde entier. (…) Ensuite, poursuit Libération, sauver la redevance télé, qui finançait indirectement bon nombre de ces films. Et enfin, comprendre qu’il ne servira à rien de se presser à imiter un modèle de plateformes des années après que les producteurs américains l’ont conquis et perfectionné. Il nous faut inventer notre propre modèle, pousser nos créations originales, faire fleurir des idées qui n’auraient pu être réalisées à Bollywood ou à New York. La mobilisation pour des états généraux du cinéma est un premier pas aussi encourageant que nécessaire. »
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