À la Une: le coup de force des Bolsonaristes au Brésil
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« Comme une impression de déjà-vu, s’exclame Libération. Le 6 janvier 2021, des milliers de fanatiques de Donald Trump, galvanisés par un discours de l’ex-président d’extrême droite qui refusait d’admettre sa défaite, entraient de force dans le Capitole à Washington. Les réseaux sociaux étaient rapidement inondés d’images de ses partisans, assis dans le fauteuil d’un élu ou fanfaronnant dans les couloirs de l’imposant bâtiment. Hier dimanche, la scène a semblé se répéter en tous points, relève le journal, à quelques milliers de kilomètres au sud de Washington. Un peu avant 15 heures au Brésil (19 heures à Paris), un cortège de bolsonaristes, convaincus que l’élection qui s’est tenue fin octobre 2022 leur a été volée, a envahi le Palais présidentiel, le Congrès et la Cour suprême. [...] Il faudra plus de quatre heures aux forces de l’ordre pour achever de reprendre le contrôle de l’ensemble des édifices gouvernementaux. La police a procédé à quelque 400 arrestations. »
Trop clément…
Le Figaro précise que « Lula, le président brésilien, s’est empressé hier soir de décréter une intervention fédérale des forces de l’ordre dans la capitale jusqu’à fin janvier, qualifiant les manifestants de "vandales fascistes". [...] "Il n’y a pas de précédent pour ce qu’ils ont fait et ces gens doivent être punis", a-t-il déclaré. [...] Le gouverneur de Brasilia a, lui, limogé le secrétaire à la sécurité publique de Brasilia et ancien ministre de la Justice de Bolsonaro, Anderson Torres. Torres est accusé d’avoir été trop clément envers les manifestants d’extrême droite, précise Le Figaro. De nombreux Brésiliens questionnaient en effet hier la présence limitée de la police militaire dans la capitale alors qu’une grande manifestation pro-Bolsonaro était prévue ce jour-là et que plusieurs bus avaient fait le voyage en direction de la capitale ».
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Complicités avec les trumpistes ?
Pour sa part, Le Monde s’interroge sur la proximité des pro-Bolsonaro et des trumpistes aux États-Unis : en effet, pointe le quotidien du soir, « pour les trumpistes, l’affrontement Lula-Bolsonaro a été l’occasion cet automne d’exporter les méthodes de contestation de la présidentielle de 2020, aux États-Unis : mensonges sur les machines à voter, accusations contre la justice, appels à la mobilisation dans la rue des partisans… Deux ans après l’assaut contre le Capitole, à Washington, les événements d’hier à Brasilia offrent un décalque saisissant, posant la question de la nature de cette désacralisation des lieux de pouvoir : quelle part de spontanéité, de vandalisme improvisé, et quelle préméditation ? »
Et Le Monde de pointer les liens étroits entre « la galaxie trumpiste et la famille Bolsonaro », établis notamment par le troisième fils de l’ex-président brésilien, Eduardo Bolsonaro qui a noué « des liens personnels avec les Trump, et en particulier avec Ivanka, fille et conseillère du président américain ».
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Retraites en France : une réforme controversée
À la Une également, la réforme des retraites en France… Et on reste avec Le Monde qui s’interroge : « Le curseur sera-t-il poussé de 62 ans à 64 ans ou jusqu’à 65 ans, conformément à un engagement de campagne du chef de l’État ? Cette inconnue devrait être levée, demain mardi, lorsque le gouvernement dévoilera les grandes lignes de son projet. Mais l’option, qui sera finalement choisie, suscite déjà – et va continuer de susciter – la controverse, tous les syndicats et les partis de gauche y étant hostiles, ainsi que l’extrême droite et quelques individualités de droite. Les opposants à la réforme reprochent, en substance, à Emmanuel Macron et à Élisabeth Borne de noircir le tableau pour justifier des mesures douloureuses, qui pénalisent les plus modestes et ne mettent à contribution que les actifs, alors qu’il y a d’autres solutions. »
Il y a d’autres solutions, en effet, s’exclame Libération. « Améliorer l’emploi des seniors, mettre à contribution les entreprises, payer à égalité femmes et hommes… » Libération fait l’inventaire des alternatives au report de l’âge de départ à la retraite défendues par les syndicats et qui sont restées lettre morte. Des alternatives, estime le journal, « bien plus justes et équitables ».
En tout cas, note La Charente Libre, « il n’y aura pas de cadeau du côté des syndicats, en ordre de bataille pour s’opposer à la réforme. Sous quelle forme et de quelle ampleur l’opposition remontera des profondeurs jusqu’à la surface ? C’est la grande inconnue des prochaines semaines et le vrai combat qui s’annonce pour le pouvoir en place ».
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