Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: les retraites, le gouvernement change de ton mais pas d’objectif

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 Olivier Dussopt, le ministre du Travail. « La réforme des retraites sera présentée ce lundi 23 janvier, en Conseil des ministres ». (Image d'illustration)
Olivier Dussopt, le ministre du Travail. « La réforme des retraites sera présentée ce lundi 23 janvier, en Conseil des ministres ». (Image d'illustration) © LUDOVIC MARIN/AFP
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C’est ce que constate la presse ce matin, notamment Le Parisien.

« La réforme sera présentée ce lundi en Conseil des ministres. L’exécutif ne cherche plus à nier l’ampleur de la contestation face à sa réforme des retraites. Mais s’il est prêt à quelques évolutions lors du débat au Parlement, il reste ferme sur le report de l’âge légal à 64 ans. »

En effet, précise Libération, le gouvernement tente de rassurer : « Olivier Dussopt, le ministre du Travail, explique que dans cette réforme 'redistributive' et destinée à 'rétablir un maximum d’égalité', 'il n’y a pas de perdants'. Et son collègue chargé des Comptes publics, Gabriel Attal, d’ajouter : 'pourquoi on fait cette réforme ? Pour sauver notre système. Pour qui on la fait ? Avant tout pour ceux qui triment et n’ont d’autre richesse que le fruit de leur travail'. »

« Sauf que depuis deux semaines, s’exclame Libération, 'ceux qui triment', justement, font leurs calculs. D’un côté, ils voient le report de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans d’ici 2031. De l’autre, l’accélération de la réforme Touraine qui obligera, dès 2027, à avoir cotisé 43 annuités pour partir à taux plein. Cette double mesure bouleverse les plans de nombreux Français, notamment ceux nés dans les années 60, pour qui la retraite devenait un horizon de plus en plus concret. Certains ont calculé que cela impliquerait de travailler presque une année supplémentaire pour arriver au même résultat, ou bien d’accepter une décote. »

Revoir sa copie ?

Et Libération de s’interroger : « comment expliquer à un ouvrier du bâtiment qui travaille dans des conditions météo parfois extrêmes et en portant de lourdes charges, ou à une caissière qui passe des heures devant sa caisse dans un bruit permanent qu’ils vont devoir travailler plus longtemps mais qu’ils ne sont pas perdants ? Et tous ces seniors éjectés des entreprises ou ne parvenant plus à trouver un emploi après 60 ans, et qui devront attendre 64 ans au moins pour toucher leur retraite, seraient des gagnants ? Bref, ça ne colle pas. S’il veut convaincre les Français, l’exécutif ne peut se contenter d’éléments de langage, il va lui falloir revoir sa copie. »

Tenir sa ligne ?

Non, le gouvernement doit tenir, estime pour sa part Le Figaro : « les concessions s’accumulent et l’addition se corse, au point de remettre en question l’équilibre financier de départ. (…) Pour l’heure, cela donne surtout des encouragements aux syndicats (…). Cette marche en crabe gouvernementale rend les choses plus difficiles encore qu’à l’accoutumée. Mais ne doit pas faire perdre de vue l’essentiel, affirme encore Le Figaro : sous réserve d’être vidée de sa substance, cette réforme des retraites demeure indispensable si l’on veut sauver notre système par répartition. »

France-Allemagne : un couple en panne

A la Une également, soixante ans d’amitié franco-allemande… Hier, à l’occasion du 60e anniversaire du traité de l’Élysée qui avait scellé la réconciliation entre les deux pays, « Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont fait assaut de symboles, pointe Le Monde, mais ils n’ont accouché d’aucune proposition forte sur le soutien à l’Ukraine, l’Europe de la défense ou la crise énergétique. (…) Des discours lyriques, de belles images, une déclaration conjointe pleine de bonnes intentions, mais aucune percée sur les sujets chauds du moment », donc.

La Croix tempère… « De part et d’autre, on trouvera toujours de bonnes raisons de critiquer le déséquilibre de cette relation. Ici pour considérer que Berlin impose ses vues. Là pour regretter le manque de fiabilité de Paris sur les questions budgétaires. Le couple franco-allemand – 'machine de compromis', selon la formule du chancelier Scholz – manque peut-être d’éclat à l’ère de la politique spectacle, reconnait La Croix, mais c’est encore ce qu’on a inventé de plus efficace et de plus robuste pour contrecarrer les fatalités de la géopolitique en Europe. »  

Le PS écartelé

Enfin, le Parti socialiste s’enfonce dans la crise… Et on revient au Parisien qui constate qu’ « après un interminable recomptage des voix, la direction du parti a confirmé la réélection d’Olivier Faure au poste de premier secrétaire. Mais son concurrent, Nicolas Mayer-Rossignol, conteste toujours. »

Commentaire de Sud-Ouest : « s’il veut survivre à l’étau qui le compresse entre Macron et Mélenchon, le PS a besoin d’idées et de meneurs. Aujourd’hui, il roule vers une voie de garage, sinon pire… »

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