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À la Une: guerre froide…

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Le 21 février, à 3 jours du premier anniversaire du début de la guerre en Ukraine, le président Poutine s'est adressé à la nation russe, tandis que son homologue américain Joe Biden s'est exprimé depuis Varsovie.
Le 21 février, à 3 jours du premier anniversaire du début de la guerre en Ukraine, le président Poutine s'est adressé à la nation russe, tandis que son homologue américain Joe Biden s'est exprimé depuis Varsovie. © AFP/Sergei Bobylyov - Reuters/Evelyn Hockstein - Montage RFI
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C’est le grand titre des Échos avec ce montage photo montrant Joe Biden et Vladimir Poutine dos à dos. « Guerre froide » mais aussi « Duel à distance » pour Libération. « Le choc de deux mondes », s’exclame Le Figaro. « Escalade verbale avant escalade tout court ? », s’interroge Le Parisien.

En effet, précise le journal, « déni, menace et chantage nucléaire, le tout nimbé d’un certain mysticisme. Ainsi pourrait-on résumer le discours de Vladimir Poutine d’hier [21 février, NDLR] à trois jours du premier anniversaire de l’invasion de l’Ukraine. Déni, pointe Le Parisien, parce que malgré les revers à répétition et les immenses pertes humaines subies par son armée, le chef du Kremlin martèle qu’il poursuivra "pas à pas, soigneusement et méthodiquement" les objectifs de ce qu’il persiste à appeler son "opération spéciale" en Ukraine. Menace d’extension de la guerre, lorsqu’il avertit qu’il est "impossible de battre la Russie sur le champ de bataille" : manière de rappeler qu’il est doté de l’arme nucléaire et qu’il n’hésiterait pas à l’utiliser, en Ukraine voire ailleurs contre l’Otan, si la situation devenait hautement critique pour lui. Chantage, relève encore Le Parisien, quand il suspend en direct le traité russo-américain New Start sur le désarmement nucléaire, un accord certes déjà mal en point, mais qui avait le mérite d’exister. Sa dénonciation acte la rupture avec l’Occident, renforce l’idée qu’il veut imposer une guerre par procuration entre la Russie et les États-Unis ».

Fuite en avant

Pour La Croix, c’est « une fuite en avant : sur le champ de bataille, cela se traduit depuis l’automne par le harcèlement incessant de la population ukrainienne et le bombardement d’infrastructures civiles. Sur le champ rhétorique, le président russe s’embourbe dans les obsessions délirantes qui ont servi de prétexte au lancement de la guerre : l’Ukraine "néonazie", l’Occident "décadent", ou la pédophilie qui serait devenue "une norme" en Europe. Cette posture n’est pas nouvelle, relève La Croix. Depuis qu’il est revenu au Kremlin en 2012, Vladimir Poutine se fait le procureur de l’Occident. Il se présente comme le chantre de valeurs traditionnelles fantasmées, dont la nation russe serait, selon lui, une gardienne privilégiée. En septembre dernier, il est allé jusqu’à parler de la "mission libératrice de la Russie". Il connaît les failles des sociétés européennes, les doutes qui les traversent, leurs inquiétudes identitaires ou culturelles. Mais il a sous-estimé leur capacité à se ressouder, dès lors qu’un régime hostile menace leurs libertés ».

Des décennies ?

Alors « est-il nécessaire d’annoncer que ce conflit va durer ?, s’exclame Le Figaro. Quelles que soient les nouvelles du front ukrainien, il faudra des décennies, peut-être des générations, pour épuiser cette nouvelle guerre froide, ponctuée de points chauds comme le Donbass. La question pour les mois à venir est de savoir où tombera le prochain rideau de fer, pointe encore Le Figaro : sur le territoire amputé de l’Ukraine ou aux frontières reconnues de la Russie. La seconde option scellerait la "victoire" de Kiev. Mais pas la fin de la guerre ».

« Vite de l’eau ! »

À la Une également, la France qui a soif. « Vite de l’eau ! », lance La Provence. « Le chiffre semble incroyable mais il est vrai : il n’a pas plu depuis 31 jours sur la région, constate le quotidien marseillais. Les précipitations attendues dans les prochaines heures ne changeront pas la donne. »

Même constat plus au nord : « La Picardie à sec ! », s’alarme Le Courrier picard. « Chantons… sans la pluie », ironise Libération Champagne.

« Canaux vides à Venise, Garonne à sec à Toulouse, lac au plus bas en Autriche, relève Libération : Comme une partie de l’Europe, la France connaît un déficit record de précipitations. Une aussi longue période de disette hydrique n’avait jamais été enregistrée dans le pays à cette saison. »

Pour Matthieu Sorel, climatologue à Météo-France, interrogé par Le Monde, « ce record est d’autant plus préoccupant qu’il est enregistré en plein dans la "période de recharge", de septembre à mars, lors de laquelle les précipitations doivent normalement assurer la réalimentation en eau des nappes souterraines. […] Cette saison hivernale sèche risque de vite se payer cher, affirme encore Matthieu Sorel, avec des problèmes d’alimentation en eau dans l’ensemble de notre société. Particuliers, entreprises, agriculteurs : personne ne sera, à terme, épargné en cas de généralisation des épisodes de sécheresse. Des régions, comme dans le Var, se voient déjà imposer des restrictions d’eau. »

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