À la Une: Macron attendu au tournant…
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La question est sur toutes les lèvres : que va dire Emmanuel Macron aux Français tout à l’heure à 13h ? Les suppositions vont bon train. Déjà, on sait ce qu’il ne va pas dire, pointe Le Figaro. « Pressé de toute part de trouver une issue à la crise sociale et politique engendrée par sa réforme des retraites, le président a multiplié les rencontres hier. Avec ses ministres et les chefs de sa majorité le matin, avec les présidents de l’Assemblée et du Sénat pour le déjeuner, avec les députés et sénateurs de son camp le soir. Après avoir vu son gouvernement échapper de peu à la censure lundi, à neuf voix près, il a assuré, relève Le Figaro, qu’il excluait de recourir à chacun des scénarios évoqués pour sortir de la crise : ni dissolution, ni remaniement, ni référendum. Le chef de l’État a demandé à ses troupes de faire "d’ici deux à trois semaines maximum" des "propositions" en vue d’un "changement de méthode et d’agenda des réformes". »
Débloquer le quinquennat !
On est loin du compte, s’exclame Libération. « Emmanuel Macron aurait tort de considérer que le pire est derrière lui maintenant que la réforme est adoptée. (…) Le mieux serait qu’il reconnaisse son erreur, mais c’est peu probable. Alors quoi ? Que dire à des Français qui n’y croient plus ? Deux thèmes, estime Libération, peuvent lui permettre de tenter de sauver ce deuxième quinquennat si mal parti : l’environnement et les services publics, deux chantiers urgentissimes dont nous documentons au quotidien la dégradation et l’importance et qui détermineront nos conditions de vie futures. Emmanuel Macron doit montrer et prouver, affirme encore Libé, qu’il n’est pas mû uniquement par les logiques financières et la feuille de route de la droite. »
Que peut dire Emmanuel Macron ? Pour Le Parisien, il faut qu’il « lâche un peu prise » pour « débloquer le quinquennat » : « peut-être la bonne idée, pour le président, est-elle d’en faire… moins, affirme le journal. Puisque le vote des lois se complique encore, se tourner plutôt vers les partenaires sociaux pour avancer sur l’emploi des seniors ou le compte épargne-temps universel (…). Mais aussi lâcher la bride à chaque maire, accorder des marges de manœuvre aux enseignants de chaque école pour relever l’éducation, donner de la souplesse à chaque directeur d’hôpital pour surmonter avec "ses" médecins la crise du système de santé… Ce n’est sans doute pas non plus dans le tempérament d’Emmanuel Macron. Mais, estime encore Le Parisien, ce serait conforme avec les promesses originelles du macronisme : "libérer les énergies", s’appuyer sur la société civile, valoriser l’initiative. Et refuser la sclérose du pays. »
Peine perdue ?
Pour La Charente Libre, cette interview ne calmera pas les esprits… « Ce qui est révélateur de ce décalage entre la vision présidentielle et la manière dont le pays est secoué, c’est de voir à quel point ses opposants n’attendent rien de l’interview d’Emmanuel Macron. Comme il l’a déjà annoncé, il ne cédera rien : pas de remaniement, de dissolution et encore moins de référendum. Quant à l’Assemblée nationale, faute de majorité absolue, il s’en passera. Il a demandé de réformer avec moins de lois et plus de réglementaire. Parce qu’il a fait le choix de passer au plus vite à autre chose. Comme si de rien n’était. »
Enfin Les Dernières Nouvelles d’Alsace renchérissent : « imperméable à la fronde populaire qui se radicalise, étranger à l’angoisse socio-économique de ses concitoyens, le chef de l’Etat choisit le statu quo à l’heure où le pays a besoin de perspectives, de sécurité et d’oxygène. (…) Après la matraque, Emmanuel Macron va chercher à diviser l’opinion publique, s’exclame encore le quotidien alsacien. Son intervention de ce mercredi vise à conforter l’électorat retraité qui lui est encore acquis et à rassurer la France périphérique et laborieuse qui appréhende autant sa réforme que la chienlit. Une stratégie aussi incertaine que dangereuse, concluent Les DNA, bien loin de son dernier slogan de campagne : "nous tous". »
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