Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: dépasser la crise des retraites…

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Le président français Emmanuel Macron photographié au palais de l'Élysée, à Paris, le 24 mars 2023.
Le président français Emmanuel Macron photographié au palais de l'Élysée, à Paris, le 24 mars 2023. © AP - Thomas Padilla
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C’est apparemment l’objectif d’Emmanuel Macron qui va tenter, selon l’expression du Monde, « d’enjamber la réforme des retraites. Le chef de l’État présente ce jeudi, près du lac de Serre-Ponçon, dans les Hautes-Alpes, le "plan eau" du gouvernement, relève le quotidien du soir. En s’emparant de la question écologique, il espère être entendu de la jeunesse et dépasser ainsi la crise des retraites. (…) Alors que les syndicats ont annoncé une nouvelle journée de mobilisation jeudi prochain, le chef de l’État espère trouver un espace pour aborder d’autres thématiques. Au risque d’ouvrir un nouveau débat sur la gestion de l’eau, cinq jours après les violents affrontements entre les forces de l’ordre et des militants radicaux autour du projet de méga-bassine à Sainte-Soline. Ce choix n’est pas anodin, remarque encore Le Monde. Pour sortir du bourbier de la réforme des retraites, le président de la République veut, dans les mois à venir, se concentrer sur des chantiers qui lui permettent de se projeter vers l’avenir et d’évoquer la vie quotidienne des Français, une des obsessions de la communication de l’exécutif. La planification écologique, l’un des grands enjeux du second quinquennat, permet aussi de parler à une partie de la jeunesse, très préoccupée par ce "combat du siècle". »

« Macron à la recherche du terrain perdu »: titre Le Parisien. « "Il doit montrer qu’il n’est pas bunkérisé", affirme un poids lourd de la majorité. "Il a besoin d’aller au réel pour sortir des affrontements qui sont largement caricaturaux. Il doit se confronter à la réalité de la terre, du climat, de l’eau, de tout ce qui fait la vie des gens en ce moment". D’où ce premier déplacement dans les Hautes-Alpes, qui devrait être suivi d’autres après son retour de Chine d’ici à dix jours. »

50 mesures pour améliorer la gestion de l’eau

Sur le fond, « Emmanuel Macron dévoilera lui-même les quelque cinquante mesures pour améliorer la gestion de l’eau, pointe Libération. Attendues depuis deux mois, elles sont censées permettre de faire face à la sécheresse chronique. En faisant "mieux avec moins". Car les difficultés d’approvisionnement en eau potable dans des centaines de communes en août dernier et la bataille autour de la méga-bassine de Sainte-Soline ne sont peut-être qu’un avant-goût de l’avenir. Dans un contexte de raréfaction de l’eau, agriculteurs, industriels ou particuliers doivent composer avec un gâteau dont la taille rétrécit, sans spolier les milieux aquatiques. »

Sainte-Soline : les ambulances interdites d’accès…

Sainte-Soline justement : Libération revient ce matin sur l’affaire de la prise en charge tardive des blessés samedi dernier lors des affrontements entre manifestants écologistes et forces de l’ordre. Deux manifestants sont toujours entre la vie et la mort… leurs parents ont porté plainte pour "tentative de meurtre" et "entrave aux secours". (…) Notre enquête détaillée et minutée démontre la grande confusion des services de secours, affirme Libération, atteignant son apogée tragique dans la décision de ne pas permettre l’accès à des ambulances à la zone de la manifestation pendant près de deux heures, en dépit de diagnostics d’urgence absolue, alors que chaque minute compte en cas d’atteinte cérébrale de cette gravité. Nous y avons joint une chronologie des communiqués officiels, précise encore Libération, témoignant des incohérences, voire des mensonges, dans la communication du gouvernement. La justice est désormais saisie. On ose espérer que des leçons seront tirées de ce fiasco d’État. 

La meilleure réponse ?

Par ailleurs, suite à ces affrontements samedi dernier, le ministre de l’intérieur a engagé la dissolution du mouvement écologiste des Soulèvements de la terre. « Est-ce la meilleure réponse ? », s’interroge La Croix. « Sans doute pas, alors que deux manifestants sont encore dans un état grave, et qu’une série d’enquêtes administratives et judiciaires doivent déterminer si l’usage de la force publique n’a pas été disproportionné. Sur le fond, on peut s’interroger sur la pertinence du gouvernement à vouloir à tout prix criminaliser les mouvements écologistes, dans un rapprochement très discutable entre écologie et terrorisme. (…) Devant une jeunesse désespérée par l’inaction des pouvoirs publics et le non-respect de leurs engagements par les agriculteurs, alors que les méga-bassines sont critiquées pour leurs effets sur l’environnement, la réponse du gouvernement ne peut être seulement sécuritaire, pointe encore La Croix. L’écologie doit être traitée par le ministre de l’Environnement. Non par celui de l’Intérieur. »

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