Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: le blues de la France

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La Première ministre, Élisabeth Borne et le président de la République, Emmanuel Macron, juin 2022.
La Première ministre, Élisabeth Borne et le président de la République, Emmanuel Macron, juin 2022. © AP/Gonzalo Fuentes
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Crise des retraites, inflation… Les Français broient du noir. Selon un sondage Ifop pour Le Journal du Dimanche, 72% des Français « sont pessimistes concernant l’avenir de la France » (c’est seize points de plus qu’il y a neuf mois, en pleine crise sanitaire) ; 56% des Français « sont pessimistes concernant leur propre avenir et celui de leurs proches » (dix points de plus en neuf mois) ; 7 Français sur 10 pensent que « leurs enfants vivront moins bien qu’eux » (treize points de plus sur la même période) ; et plus d’1 sur 2 pensent qu’eux-mêmes « vivront moins bien dans dix ans » (dix points de plus en neuf mois), rapporte Le JDD.

Déclassement ? Pessimisme ? Dans cet hebdomadaire, le ministre de l’Économie y voit « un décalage entre la perception et la réalité ». Et si Bruno Le Maire défend la réforme des retraites, il admet sur le site du Journal du Dimanche que « l’harmonie a été brisée ».

Aéroport flottant flambant neuf pour la Royale

Construction confirmée d’un nouveau porte-avions à propulsion nucléaire pour la marine française. Ouverture du chantier, fin 2025. Annonce faite dans Le Parisien Dimanche par le ministre des Armées. Sébastien Lecornu y confirme que la prochaine loi de programmation militaire, qui doit être présentée après-demain en Conseil des ministres - et dans laquelle sera actée la mise en chantier de ce navire, appelé à remplacer le porte-avions Charles-de-Gaulle - sera d’un montant de « 413 milliards d’euros », précise le ministre des Armées dans Le Parisien Dimanche.

Lessive de printemps chez les flics

Depuis le début de la mobilisation, 36 enquêtes judiciaires ont été ouvertes par l'IGPN, la police des polices, et 2 par celle de la gendarmerie. Information livrée au Journal du Dimanche par le ministre de l’Intérieur. Tout en apportant une fois encore son soutien aux forces de l'ordre confrontées à la violence de certains manifestants, Gérald Darmanin dit au JDD n'avoir « jamais eu la main qui tremble pour ceux qui déshonorent leur propre uniforme ». Dans cet entretien, le ministre de l’Intérieur affirme que « plus aucune ZAD » ne s’installera en France (étant rappelé que les ZAD sont ces zones dites « à défendre » occupées par des militants s’opposant à des projets d’aménagement qu’ils combattent).

La goule chinoise

Dans les kiosques, cette semaine, la Chine est présentée en vrai épouvantail. À la Une de l’hebdomadaire Le Point, la Chine est appelée « l'Empire du mensonge » ; à celle de L’Express, l’application chinoise TikTok, c’est « l'Ennemi public ».

Cette application a admis que ses salariés « avaient accédé de manière non conforme aux données personnelles de journalistes américains qui enquêtaient... sur elle », pointe L’Express.

Dans Le Point, la Chine est également pointée du doigt au sujet de l’origine du coronavirus. Bien que non encore prouvée, la piste suivie par ce magazine celle de l’accident de laboratoire, à Wuhan. Et pour faire bonne mesure, Le Point brosse du président chinois, Xi Jinping, le portrait d’un « architecte du nouvel ordre mondial ».

Conseiller pour l’Asie à l'Institut Montaigne, François Godement se veut, à l’inverse, plutôt rassurant. « On se fait peur, dit-il au Point, (…) la Chine revendique depuis un certain temps un ordre international à bas coût, aussi peu contraignant que possible, garantissant seulement des règles dans le domaine commercial. La vision chinoise est en réalité un émiettement complet dans lequel les gros poissons mangent les petits », estime ce sinologue dans Le Point.

Macron versus Kohler

En France, la tension politique et sociale est loin d’être retombée, cette semaine. Elle résonnerait jusqu’au sommet de l’État. Selon Le Point, ce que cet hebdomadaire appelle le « couple présidentiel », autrement dit le président, Emmanuel Macron, et son secrétaire général, Alexis Kohler… ce « couple », donc, « bat de l'aile ». Ce magazine assure que « l'épisode » des retraites a révélé au grand jour des « signes d'agacement réciproques ». Le Point rapporte qu’Alexis Kohler « a défendu le 49-3, cherché jusqu'au bout à maintenir la visite du roi Charles III »… À ce journal, un « familier du Palais » de l’Élysée dit que « Macron et Kohler sont comme Jean Gabin et Simone Signoret dans (le film) Le Chat [NDLR : d’après un roman de Georges Simenon]. C'est un vieux couple qui s'use ». Seulement voilà, complète un « stratège », le problème est que « ça peut durer encore longtemps comme ça. Alexis Kohler ne partira que quand il l'aura décidé ». Quant au président, il paraît ailleurs : « Son état d'esprit, c'est "advienne que pourra" »… On ne s’attendait guère à voir Simenon dans cette affaire. Mais après tout, le créateur de Maigret n’a-t-il pas écrit Le Président ?

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