Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: comment débloquer le dialogue social ?

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La Première ministre française Elisabeth Borne quitte la scène après avoir présenté le plan du gouvernement pour une réforme des retraites lors d'une conférence de presse à Paris, France, le 10 janvier 2023.
La Première ministre française Elisabeth Borne quitte la scène après avoir présenté le plan du gouvernement pour une réforme des retraites lors d'une conférence de presse à Paris, France, le 10 janvier 2023. REUTERS - POOL
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« Comment s’entendre quand, sur le papier, la rencontre s’annonce déjà perdue d’avance ? », s’interroge Le Parisien. « C’est tout le paradoxe que va tenter de surmonter Élisabeth Borne, ce mercredi matin, en recevant les huit principales organisations syndicales à Matignon. La Première ministre, plus que jamais fragilisée depuis le passage de la loi retraites au 49.3, doit relever un double défi : renouer le dialogue avec les partenaires sociaux — à l’arrêt depuis la présentation du texte le 10 janvier —, et tenter d’avancer avec eux sur différents sujets liés au travail. »

Jouer la montre…

« L’exécutif a intérêt à faire parler les syndicats pour que sa réunion dure », pointent Les Echos. Mais ça va être difficile… « Si les syndicats ont de tout temps étiré le temps lorsqu’ils rencontraient un ministre, la durée de l’entretien étant le signe, pensaient-ils, de la considération qu’on leur portait, ils ont cette fois en tête d’écourter l’entretien au maximum, relève le quotidien économique. Surtout ne pas être dupes de la vraie fausse reprise du dialogue orchestrée par une Première ministre qui refuse de reculer sur les 64 ans. 'Le rendez-vous risque d’être très rapide', prévient Sophie Binet, la nouvelle secrétaire générale de la CGT. »

En effet, insiste Le Figaro, « plus que l’oreille attentive aux mots de ses interlocuteurs, la Première ministre aura l’œil rivé sur sa montre. Ayant fait son deuil de toute entente, elle veut au moins éviter le clash. Que les acteurs de l’intersyndicale aient accepté de s’asseoir à sa table est déjà une victoire. Que la réunion tourne court (…) serait une humiliation. Que tout le monde s’écoute jusqu’au bout et que le huis clos dure au moins une à deux heures permettrait à Borne de se réjouir de sortir du blocage total. À défaut d’avancée concrète, un soulagement symbolique suffirait à son bonheur. »

Que va faire la rue ? Que vont faire les Sages ?

En tout cas, relève Le Monde, « le gouvernement mise sur l’essoufflement du mouvement de contestation et sur une possible division entre organisations de salariés à propos de la sortie de crise. » Un pari audacieux… Demain jeudi, nouvelle journée d’action… Avec quelle participation ? Et puis autre étape : le 14 avril, avec la décision du Conseil constitutionnel sur la conformité de la loi sur les retraites. L’Humanité s’interroge : « les Sages sauront-ils être sensibles à la raison qui semble avoir déserté les bancs des ministres et prendre la décision que la sagesse impose en censurant la réforme des retraites ? »

Macron en Chine : le levier économique pour infléchir Pékin sur l’Ukraine ?

Pendant ce temps, Emmanuel Macron arrive en Chine ce mercredi… Deux grands sujets qui sont liés… Tout d’abord, l’Ukraine… « La paix en Ukraine ne se fera pas sans Pékin, affirme La Croix. Pour l’heure, il faut se rendre à l’évidence : la Chine, en un sens, n’y a pas intérêt. Le conflit focalise une part de l’attention américaine vers l’Europe et Moscou. Il détourne les États-Unis de leur duel avec le rival asiatique. La Chine, bien sûr, n’a pas souhaité cette guerre. Mais il serait naïf de considérer qu’elle fera le moindre effort pour y mettre fin, tant qu’elle tirera son épingle du jeu. »

Et puis autre grand sujet : l’économie. « La Chine ne peut se passer des marchés des pays développés, notamment européens, relève encore La Croix. C’est l’un des rares leviers dont disposent les Vingt-Sept pour tenter d’infléchir la position chinoise (sur l’Ukraine). Jouer de manière résolue de l’arme du commerce permet d’éviter que la Chine livre des armes à la Russie. C’est un minimum. » Toutefois, s’interroge La Croix : « pouvons-nous continuer d’échanger autant avec une puissance qui s’accommode si bien de la guerre sur le sol européen ? »

Les menaces terroristes de l’ultra-droite

Enfin, à lire dans Libération cette enquête sur « les menaces terroristes de l’ultra-droite : des groupes radicaux s’organisent sur les réseaux sociaux, affirme le journal, pour préparer des actions violentes contre des communautés, des élus ou des journalistes nommément ciblés. Un danger pris au sérieux par les services de renseignement mais passé sous silence par le gouvernement. »

Commentaire de Libération : « sur les dix derniers attentats politiques déjoués en France, sept étaient liés à l’ultra-droite. (…) Et le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pointe du doigt l’extrême gauche plutôt qu’une mouvance de plus en plus inquiétante, entretenant (ainsi) de façon dangereuse sa connivence avec l’extrême droite. »

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