Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: face à la mobilisation contre la réforme des retraites, «le Décrochage» pour Emmanuel Macron

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Des manifestants ont incendié des poubelles lors d'affrontements au onzième jour de la grève et de manifestations nationales contre la réforme des retraites du gouvernement français, à Paris, France, le 6 avril 2023.
Des manifestants ont incendié des poubelles lors d'affrontements au onzième jour de la grève et de manifestations nationales contre la réforme des retraites du gouvernement français, à Paris, France, le 6 avril 2023. REUTERS - SARAH MEYSSONNIER
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C'est ce qu'annonce Libération après un jeudi qui a réuni entre 575.000 et près de 2 millions de personnes. Quoi qu’il en soit, affirme le quotidien, sondage ViaVoice à l'appui, « l’image de Macron est à la rue » après trois mois de mobilisation. Quelque 65% des personnes interrogées ont une vision négative du président. « Une évolution inquiétante [du] chef de l’État », d’après le journal qui pointe que 60% des sondés trouvent aussi sa gestion « ‘plus autoritaire’ que lors de son dernier mandat ». Et de proposer le diagnostic suivant : « le président de la République paye cash sa gestion de la crise des retraites, l’absence de dialogue avec les syndicats (…) [et] l’utilisation bien sûr du 49.3 ».

Aujourd’hui en France, plus nuancé, estime que le gouvernement tâtonne encore, qu’il « cherche le bon ton »… avec cet aveu de la Première ministre Elisabeth Borne : « évidemment que ça fait se poser des questions, quand une partie des Français manifeste et dit que cette réforme est injuste. » Mais le gouvernement « demeure inflexible sur le fond » rappelle la publication, au risque de fâcher ses propres ouailles, entre d’un côté des sorties publiques provocatrices (« on a dit qu’il fallait calmer le jeu ! ça ne sert à rien d’en rajouter » s’agace à ce sujet un ponte de la majorité cité par le journal) et de l’autre la « fermeté brandie par Gérald Darmanin », le ministre de l’Intérieur, qui « compte des partisans mais a aussi tendance à ' tend[re] et clive[r]' ».

Gérald Darmanin qui « enflamme la gauche » selon Le Figaro

En ligne de mire : ses propos sur la Ligue des droits de l’Homme. Après l’intervention des forces de l’ordre à Sainte-Soline, cette organisation historique a dénoncé « un usage immodéré et indiscriminé de la force. »  Réaction de Gérald Darmanin : des interrogations sur les subventions versées à la LDH. Et Le Figaro de citer « la classe politique de gauche » qui « fustige », « critique » et « surenchérit » sur le sujet. Et le journal de reprendre les propos d’un haut fonctionnaire resté anonyme, qui observe lui « un lent dévoiement des missions originelles de la LDH. »

En fait, rien de nouveau sous le soleil pour Libération

Le journal rappelle que « la croisade de Darmanin contre la LDH ne date pas d’hier. » Même si, souligne Libé, les attaques politiques contre la LDH sont « rarissimes » et relèvent plutôt « des élus d’extrême droite », le ministre de l’Intérieur avait déjà adopté ce combat en 2015, quand il était jeune élu de Tourcoing, dans le Nord. Libé refait la chronologie : après s’être félicité du maintien des subventions municipales pour la LDH (« 250 euros pour l’année », raille le journal, Gérald Darmanin « annonçait vouloir finalement sucrer la [somme] en conseil municipal » pour « empêcher » qu’elle soit reversée au collectif Roms citoyens et solidaires. Et le quotidien de conclure avec ironie : « l’opposition de l’actuel ministre de l’Intérieur à la LDH vient d’aussi loin que son rapport contrarié avec la vérité. »

La politique française traverse « une crise existentielle » 

Pour Le Figaro encore, « ce n’est pas une crise démocratique qui frappe la France », mais bien « un mal beaucoup plus profond. » Finalement, les événements récents n’ont été, pour le journal, « que le déclencheur d’une défiance collective" qui bouillonnait depuis longtemps.

Crise politique aussi en Israël

Le Premier ministre Benyamin Netanyahu y frise « la guerre civile. » Les mots sont forts ; ce sont ceux du Monde qui dit « risque[r] une hypothèse » : et si « le gouvernement de Benyamin Netanyahu [était] incompatible avec la poursuite de la normalisation israélo-arabe » ? Une évolution entamée en 2020 et qui exige selon le journal, « sinon une ouverture, du moins une manière de retenue dans les territoires [palestiniens] occupés ». Or, pointe Le Monde, « la retenue n’est pas la caractéristique (...) de la majorité du gouvernement de Netanyahu. » ni des « partisans d'une colonisation accélérée [qui] se sentent pousser des ailes ». Allant jusqu'à embarrasser Washington où, rappelle le quotidien, « à court terme, Joe Biden n’envisage pas de recevoir le chef du gouvernement israélien. »

Et, comme le met en évidence La Croix, « le calendrier religieux fait (…) craindre le pire ».Le journal catholique souligne que  « la fête juive de Pessah, qui coïncide avec le week-end de Pâques pour les chrétiens, survient au milieu du mois de Ramadan ». Des incidents ont eu lieu cette semaine : tirs de roquettes et intervention au forceps du maintien de l’ordre israélien. Bref, La Croix est pessimiste : « un cycle de violences et de représailles s’amorce » prédit la publication... avant de terminer sur une note d’espoir : « Puisse Jérusalem mériter son surnom de ‘ville de la paix ! »

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