À la Une: trois mois de mobilisation contre la réforme des retraites
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Des premiers cortèges, le 19 janvier, à ce jeudi 13 avril, 12e journée de mobilisation, Le Monde nous fait le récit de ces trois mois de lutte, « entre sentiment d’injustice et colère contre le 49.3 »
« Que restera-t-il de ces trois mois ?, s’interroge Le Monde. Bien qu’incapables de triompher, au terme de ce que certains voudraient ne voir que comme une première manche, les organisations syndicales semblent revivifiées dans le rôle de porte-parole des travailleurs. »
Reste que « malgré de nouveaux appels à la mobilisation pour ce jeudi, rares sont ceux qui croient encore que la victoire se jouera dans la rue. La plupart placent leur espoir dans l’arbitrage du Conseil constitutionnel, attendu demain vendredi. Alain Rei, secrétaire de la CFDT des Bouches-du-Rhône, compte bien mobiliser sur le RIP (le référendum d’initiative partagée) lancé par la gauche, si le Conseil l’autorise : 'Le militantisme que l’on a su développer pendant le mouvement, on va l’utiliser pour ça', affirme-t-il. »
Pour sa part, « le sociologue Karel Yon estime que la mobilisation sociale n’a pas suffi, il faut un relais politique. Mais, par leur endurance et leur cohésion, les syndicats ont tout de même permis à ce recours d’exister, souligne-t-il. Emmanuel Macron voulait aller vite. Il aura au moins buté sur la capacité des organisations syndicales à faire durer le mouvement. »
Vers une censure partielle du texte ?
Alors que vont décider les 9 Sages demain ? « La Croix s’interroge ».
« Censure partielle – le plus probable –, censure totale, validation, sans parler de la palette des réserves d’interprétation… Quel que soit le scénario, le Conseil n’échappera pas à des polémiques qu’on pourrait écrire à l’avance, estime le quotidien catholique. Chacun adoptera la perspective qui l’arrange :'Les juges ont dit le droit'. 'Non, ils ont fait de la politique'. Les mécontents seront tentés de remettre en cause l’impartialité du Conseil, d’insister sur sa composition ('Deux anciens Premiers ministres !'), sur les calculs, rancœurs ou haines recuites qui pourraient avoir pesé dans la décision. C’est le jeu. Mais c’est vain. (…) Le Conseil constitutionnel n’est là pour faire plaisir ni aux gouvernements, ni aux manifestants, relève encore La Croix. Il rend des décisions en droit dans un contexte toujours hautement politique. La suite du quinquennat se joue certes pour partie du côté de la rue de Montpensier. Mais il faut se garder de toute surinterprétation ou procès d’intention. Vu l’état du débat public, ce n’est vraiment pas le moment de tirer sur l’arbitre. »
Pour sa part, Emmanuel Macron « n’a coché qu’une seule case sur son agenda social cette semaine, pointent Les Dernières Nouvelles d’Alsace : celle de demain vendredi quand le Conseil constitutionnel rendra sa décision sur la conformité de cette loi qu’il peut valider sans réserve ou censurer en tout ou partie. C’est sur cette dernière option en effet la plus probable, que table l’exécutif. Elle lui permettrait, précise le quotidien alsacien, de promulguer sa réforme une fois celle-ci expurgée des éléments constitutionnellement problématiques, l’index senior notamment. Un scénario qui aurait l’immense intérêt de parer ce texte de la légitimité dont les débats contraints au Parlement et l’emploi du 49.3 l’ont privée. »
Le patronat très discret…
De son côté, Libération s’intéresse à l’attitude du patronat sur cette réforme des retraites… « Les grands patrons se font tout petits », titre Libération. En effet, prudence et discrétion… « Le malaise est palpable chez les chefs d’entreprise, pointe le journal, partagés entre un soutien très modéré à l’exécutif et une vraie opposition au texte. »
Libération précise : « dans les grandes entreprises, qui ont leurs propres négociations internes à mener, la CFDT, la CGT et consorts sont évidemment des interlocuteurs à ménager. Et dans les petites ou très petites entreprises, où les syndicats n’existent pas, le contexte tendu sur les salaires à cause de l’inflation a probablement été considéré comme le sujet de préoccupation numéro 1… À l’arrivée, conclut Libé, c’est au mieux une forme de soutien sans participation que les patrons ont inventée à l’occasion de cette crise des retraites. Une stratégie qui confirme un peu plus l’isolement politique du chef de l’Etat. »
Vers Jupiter !
Enfin « l’Europe part à l’assaut de Jupiter et de ses lunes glacées » : c’est le grand titre du Figaro. C’est en effet ce jeudi à 14 h 15, heure de Paris, que la sonde européenne Juice va partir de Kourou en Guyane « pour Jupiter, ses lunes gelées et leurs gigantesques océans d’eau liquide cachés sous une épaisse couche de glace. C’est LA grande mission d’exploration européenne de la prochaine décennie » pointe Le Figaro. « Après un périple de huit ans et deux milliards de kilomètres à travers le Système solaire, Juice se placera en orbite autour de Jupiter de telle manière à effectuer des survols rapprochés de ses principales lunes. » Objectif notamment : déceler d’éventuelles traces de vie…
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