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À la Une: dix jours de combats au Soudan

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Une vue de l'aéroport de Khartoum, le 20 avril 2023.
Une vue de l'aéroport de Khartoum, le 20 avril 2023. © AFP
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« Au dixième jour des affrontements entre armée et forces paramilitaires qui ont fait plus de 400 morts et près de 4.000 blessés, le pays sombre de plus en plus dans le chaos », constate Libération.

Les appels au cessez-le-feu se succèdent. Le dernier en date émane des États-Unis. Les belligérants se disent prêts à le respecter. Mais on attend encore le silence des armes.

Alors comment sortir de ce conflit ? s’interroge le journal. Ce pourrait être long, très long…

En effet, « les deux chefs de guerre à la tête de puissantes forces militaires sont engagés dans un combat existentiel qu’ils sont déterminés à poursuivre, pointe Libération. Le général al-Burhane dit vouloir continuer jusqu’à la défaite des FSR du général Hemedti, tandis que ces dernières affirment vouloir se battre jusqu’à contrôler totalement l’armée. La confrontation pourrait donc durer des mois, voire des années, selon certains experts. Toutefois, relève le journal, des pressions extérieures pourraient amener les belligérants à suspendre les affrontements pour négocier. D’autant que le Soudan a besoin des pays occidentaux pour lever les sanctions qui frappent son économie et obtenir une aide financière de la part des institutions internationales. »

Situation « très mouvante »

Une coordination internationale, pointe Libération, avec les forces régionales qui ont de l’influence sur l’une ou l’autre des parties, Égypte, Émirats arabes unis ou Arabie saoudite notamment, pourrait peser sur les deux chefs militaires. C’est le sens du mécanisme de coordination mis en place sous l’égide de l’Union africaine, de la Ligue arabe, de l’Union européenne et des Nations unies auquel la France a déclaré apporter son total soutien. Mais les moyens de pressions pour être entendus par les belligérants manquent, constate encore Libé. « La situation reste encore très mouvante, estime l’analyste égyptien Mahmoud Salem. 'L’évolution vers une guerre existentielle entre les deux bras armés du Soudan pourrait entraîner des souffrances inimaginables et une escalade du conflit ferait passer la guerre en Syrie pour une promenade de santé'. En tout cas, conclut Libération, les chances d’une relance d’un processus de transition et de dialogue pour le rétablissement d’un pouvoir civil et démocratique au Soudan semblent très lointaines. Au grand dam de la majorité des Soudanais. »

Or et pétrole…

« Les Soudanais sous le feu », soupire pour sa part Ouest France. Le quotidien du grand ouest n’est pas non plus très optimiste… « Alors qu’un répit s’est installé au Yémen, à la suite du rapprochement irano-saoudien, un nouveau conflit majeur est en train de poindre au Soudan, troisième pays africain par son extension. Menaçant de raviver, au Darfour, un nouveau drame humanitaire. Les motifs des convoitises étrangères sont connus, pointe Ouest France. Outre le pétrole et le positionnement stratégique, le Soudan est devenu le deuxième pays producteur d’or du continent. Et toutes ces richesses sont captées essentiellement par des acteurs étrangers et les forces de sécurité. Pas par les Soudanais, épuisés par leur propre pays qui a connu dix-sept coups d’État depuis son indépendance, en 1956. »

L’Inde en « régression démocratique »

On reste dans l’international avec cet éditorial du Monde sur la situation politique en Inde… « La régression démocratique de l’Inde », constate le quotidien du soir. « Classée parmi les 'autocraties électorales' par l’institut indépendant suédois V-Dem spécialisé dans l’étude des régimes politiques, l’Inde multiplie les signaux inquiétants », affirme Le Monde. Rahul Gandhi, le principal opposant au Premier ministre, Narendra Modi, a été écarté de la course électorale, en raison de sa condamnation prou diffamation. « Les opposants politiques ne sont pas les seuls concernés. Intellectuels, journalistes, organisations non gouvernementales, activistes sont la cible des agences gouvernementales. (…) Cette dérive autoritaire est renforcée par une offensive inquiétante lancée contre l’histoire du pays et par la volonté de redéfinir l’Inde en tant que nation purement hindoue. »

Bref, conclut Le Monde, « tentation de mise au pas des médias, harcèlement des opposants et des minorités, instrumentalisation de la justice, révisionnisme : le bilan de Narendra Modi parle de lui-même. Cela est d’autant plus regrettable que les pays qui prétendent défendre les valeurs démocratiques préfèrent garder le silence, pour ne pas contrarier un régime qui s’affirme dans la nouvelle donne géopolitique mondiale. »

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