À la Une: France, après les manifestations, le temps de la réflexion
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La France est dans l'attente d'une décision du Conseil constitutionnel aujourd’hui, sur le référendum d’initiative partagée concernant la réforme des retraites. S’il était validé, ce dispositif permettrait aux oppositions, rappelle Le Parisien, de disposer « de 9 mois pour recueillir un peu moins de 5 millions de signatures. » Un dispositif certes « long et complexe » mais qui « donne des sueurs froides » au gouvernement et surtout qui l’empêche de « passer à autre chose. » Ce qui commence à taper sur le système macronien autant qu’un manifestant sur une casserole… « les oppositions veulent qu’on parle des retraites jusqu’à ce que mort s’ensuive » s’agace ainsi un cadre de la majorité.
Le Figaro veut toutefois se rassurer : le premier RIP avait été retoqué, « la réforme n’ayant pas été promulguée ni entrée en vigueur ». Et, « la deuxième demande de RIP ayant été déposée (…) la veille de la promulgation de la réforme (…), elle pourrait se heurter au même motif d’invalidation. » Auquel cas la question serait enterrée pour un moment.
Un gouvernement affaibli, des syndicats grandis
Pour Le Monde , les organisations syndicales sont gagnantes : en restant unies, elles ont su « s’adjoindre, dans la durée, le soutien de l’opinion. » Reste à savoir si cette idylle saura s'étaler au-delà de la simple page des retraites et s’installer pour tout le chapitre du quinquennat, car cette fois, « la situation politique et sociale leur laisse l’espoir de peser réellement. » Une seconde jeunesse, loin de « l’état crépusculaire dans lequel se trouve le gouvernement, qui continue de payer au prix fort l’usage du 49.3", résume le journal.
C’est d’ailleurs l’intersyndicale, que les leaders patronaux ont contacté « pour éviter la marginalisation. », d'après Les Echos. Le journal croit sentir une certaine fébrilité chez le patronat… de la « précipitation » même, « tout simplement, analyse-t-il, parce que le patronat [craint] que [l’exécutif] ne sache rien refuser aux syndicats après leur avoir imposé les 64 ans. » Bref, « trois tempos se heurtent », trois humeurs aussi : « le patronat a peur » d’après un responsable interrogé ; « le gouvernement est pressé » ; et les organisations de travailleurs veulent profiter de leur avantage.
L’exécutif à sec, les réserves d’eau aussi
La rosée du matin brille encore sur l’aube de ce mois de mai, et déjà 31 communes supplémentaires ont été contraintes à des restrictions d’eau hier. Pour le média en ligne Reporterre [CF1], le responsable se trouve du côté « des inégalités sociales », qui « contribuent aux pénuries ». Le site mentionne une étude scientifique selon laquelle « pour les plus riches, l’eau sert surtout aux besoins non essentiels : arrosage des jardins, piscines, fontaines, lavage des voitures… », auxquels il faut ajouter des alternatives que n’ont pas les groupes sociaux plus pauvres : « eau en bouteille, collecte d’eau de pluie, [et] forages privés. » Et si, nuance Reporterre, l’étude a été menée au Cap en Afrique du Sud… « le modèle est transposable à toutes les villes. »
L’inquiétude, toujours, autour du Soudan
Cette étude va donc dans le même sens que celle, publiée il y a quelques jours, selon laquelle le réchauffement climatique est largement responsable de la sécheresse en Afrique de l’Est.
Sécheresse inédite depuis 40 ans et dont souffre notamment le Soudan.
Mais pour l’heure l’inquiétude de la presse se porte surtout sur le conflit entre les généraux al-Buhrane et Hemedti : « qui peut accueillir les réfugiés ? » s’interroge La Croix… alors que « les combats ont déplacé plus de 330.000 personnes à l’intérieur du pays » et « 100.000 autres ont déjà fui dans d’autres pays de la région. »
En Égypte notamment où Libération salue « un élan de solidarité ». Un réfugié rencontré raconte que les habitants leur ont ouvert « leurs écoles, leurs mosquées et même leurs maisons pour dormir. » Mais d’après un volontaire « la plupart de ces réfugiés sont des nubiens », des « visiteurs aisés » analyse Libé, qui font « fonctionner les commerces locaux » et sont donc « plutôt bien perçus ».
Les plus précaires, eux, sont toujours bloqués au Soudan… un spécialiste interrogé par La Croix « ne croit [d'ailleurs] pas à un exode en direction des pays riverains », précisément car « il faut de l’argent » pour partir. Une autre chercheuse, estime quant à elle… que « les occidentaux vont sans doute investir massivement dans les pays » voisins afin qu’ils aident les réfugiés… peut-être pas tant par solidarité… que « dans la continuité de la politique européenne d’endiguement des migrations. »
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