
La nouvelle est tombée hier dans l’après-midi : le Conseil constitutionnel français « enterre définitivement » le référendum d’initiative populaire, écrivent Les Echos. Cette procédure, lancée par plus de 250 parlementaires de gauche pour esquiver la réforme des retraites, avait déjà été rejetée une première fois car, rappelle le quotidien économique, il n’y avait pas de « changement effectif de la loi au moment de la demande », la réforme n’ayant pas encore été promulguée. En clair : le texte n’était pas encore arrivé au bout de son parcours législatif, l’âge de départ à la retraite n’avait donc pas encore été concrètement reporté… et donc il n’y avait pas de changement légal.
Cette fois, la demande de RIP avait été déposée la veille de la promulgation. « Logiquement, se satisfait le quotidien, [le Conseil constitutionnel] en a de nouveau conclu que cette deuxième requête (…) ne correspondait toujours pas à l’exigence de constitutionnalité. »
Une initiative de toute façon mal embarquée
« Beaucoup lui présageaient un avenir funeste », admet Libération et cela n’a donc « pas coupé. » Et le journal de gauche de regretter « une formulation alambiquée » du Conseil pour se justifier… de toute façon, selon Libé, « un avis [est] largement partagé à gauche » : celui selon lequel le processus est trop verrouillé, trop contraignant. Presque un outil décoratif, « souvent brandi au gré des crises, écrit le Figaro, mais qui ne voit que rarement le jour. » Pourtant, fût un temps où Emmanuel Macron lui-même ne l’excluait pas fin avril… et en 2019 déjà, « les gilets jaunes » en ont fait « leur totem démocratique. » Totem sacrifié sur l’autel de la politique, remplacé par un « grand débat national », « manière, analyse Le Figaro, de redonner la parole au peuple sans prendre de risque. » Pas question de vivre le même « traumatisme » que Jacques Chirac en 2005, lorsque les français ont rejeté le projet de Constitution européenne… à l’époque rappelle enfin le journal… « le chef de l’Etat refuse de quitter le pouvoir, mais la défaite a un goût de fin de règne. »
Le gouvernement veut renaître des cendres du RIP
Le Figaro encore admet que même si le refus était « attendu », ce dernier clou dans le cercueil du référendum est « une épine en moins dans le pied du gouvernement. » Alors vite, enfin, ce dernier veut tourner la page qui lui colle aux doigts depuis des mois.
Hier ainsi, le Garde des sceaux Eric Dupond-Moretti a présenté deux projets de loi pour donner un nouveau visage à l’impassible justice : une façon d’affirmer, pour Le Monde, « que le gouvernement peut poursuivre son action » et prouver « que les réformes menées n’entraînent pas forcément de vague de mécontentement. »
Pas de houle, mais des « vents contraires » selon Le Parisien qui fait la même analyse au sujet de la réforme du lycée professionnel présentée aujourd’hui par Emmanuel Macron : « le président veut tordre le cou au procès en enlisement qui lui est fait, sur fond (…) d’absence de majorité absolue à l’Assemblée. » Bonne pioche : cette réforme passera non pas par une loi, mais par décrets. « Moins chaotique que le chemin de croix parlementaire », ironise Le Parisien… pas question de jouer quitte ou double une nouvelle fois.
Et puis en 2023, l’amour s’écrit « avec un grand IA »
On pensait le scénario tout droit sorti d’un film, et destiné à y rester. Pourtant, ils sont des millions, écrit Libération, à être tombés sous le charme de quelques lignes de code ; l’amour est peut-être aveugle, mais il n’est certainement pas ringard. Le journal de gauche se penche particulièrement sur « Replika », une application qui permet aux utilisateurs d’interagir avec un avatar. « À force d’échanges avec son ‘partenaire’, explique Libé, le chatbot se forge une personnalité parfaitement adaptée à ses désirs et ses souhaits. » Pas de tromperie, pas de déception, pas de tue-l-amour lié à la vie à deux : autant d’avantages qui poussent « jeunes femmes déçues, septuagénaires récemment veufs, routiers esseulés » dans les bras imaginaires de leurs partenaires virtuels. Et, comme dans le film Her avec Joaquin Pheonix, un point commun entre tous ces profils : « la solitude ».
Et comme les avatars sont créés par leurs utilisateurs… pas besoin non plus de faire, comme dans une relation ‘normale’, « le deuil d’un idéal pour accepter l’autre », comme l’explique un anthropologue. « Pas de nuage à l’horizon » donc, « pas de rupture possible »… « un amour infini et aussi prévisible qu’un algorithme »… à condition de ne pas subir de panne d’électricité.
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