Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: Sarkozy hanté par le fantôme Kadhafi

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Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi rend visite au président Nicolas Sarkozy en France, le 25 juillet 2007.
Le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi rend visite au président Nicolas Sarkozy en France, le 25 juillet 2007. © Patrick Kovarik/AFP
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Dans l’affaire des présumés financements libyens de la campagne électorale victorieuse de Nicolas Sarkozy, en 2007, le Parquet national financier demande le renvoi devant un tribunal correctionnel de l’ancien président de la République ainsi que celui de trois de ses ex-ministres aussi, Claude Guéant, Brice Hortefeux et Éric Woerth, plus celui de l’homme d’affaires Thierry Gaubert ou encore les intermédiaires Ziad Takieddine et Alexandre Djouhri. En tout, treize personnes, présumées innocentes, ça va de soi.

Ordonnance de renvoi pour des faits de « corruption », « association de malfaiteurs », « financement illégal de campagne électorale » et « recel de détournement de fonds publics », souligne Mediapart, qui avait révélé l’affaire il y a douze ans.

Étant rappelé que pèse sur Nicolas Sarkozy un soupçon de pacte de corruption avec l’ex-dictateur libyen Mouammar Kadhafi avant l’élection présidentielle de 2007, en France, Mediapart estime que, si procès il y a, « celui-ci sera historique, tant les faits au centre de l’affaire des financements libyens assoient aujourd’hui le soupçon judiciaire d’une démocratie qui s’est vendue en connaissance de cause à une dictature », bucheronne ce journal en ligne.

C’est un « petit tremblement de terre politico-médiatique (qui est) en vue », anticipe Libération. D’autant que Nicolas Sarkozy, jeudi prochain, connaîtra la décision de la cour d’appel dans le dossier des « écoutes », qui lui a valu une condamnation en première instance à trois ans de prison, dont un ferme, pour corruption et trafic d’influence. « Il sera aussi rejugé à partir de novembre 2023 en appel dans l’affaire Bygmalion, qui lui a valu un an de prison ferme en première instance », rappelle Libé. N’en jetez plus ?..

Les Républicains, la chute

Le parti Les Républicains ne fait plus recette. Les adhésions sont en « chute libre », pointe Le Parisien. Ce quotidien illustre ladite « chute libre » de chiffres éloquents. Ainsi, durant le premier trimestre de cette année, la fédération Les Républicains des Yvelines a enregistré 980 adhésions, contre 4 000 à pareille époque un an plus tôt. Dans les Bouches-du-Rhône, ce parti de droite a attiré moins de 700 militants, contre 3 000 l’an dernier, et 3 000 dans les Alpes-Maritimes, contre 9 000 en 2022, dans le fief-même du président du parti, Eric Ciotti. « Soit une baisse constatée de 70 à 80 % dans ces territoires, pointe Le Parisien. La tendance au niveau national ne serait guère meilleure, autour de 40 000 militants à jour de cotisation, quand, un an plus tôt, à la même époque, ils étaient 50 000 ». Selon un parlementaire LR interrogé par ce journal, c’est « une catastrophe ».

Le maire jette l’éponge

À gauche, c’est l’indignation après la démission du maire divers droite de la commune de Saint-Brevin-les-Pins, dans l’ouest du pays. Il était visé par une campagne d’intimidation de militants d’ultra-droite. Lesquels lui reprochaient de ne pas s’opposer au déménagement et à l’agrandissement dans sa commune d’un centre d’accueil pour demandeurs d’asile. Il y a deux mois, son domicile a été incendié. Se sentant abandonné par les pouvoirs publics, Yannick Morez a jeté l’éponge.

Et en effet, ce matin, la presse proche de la gauche s’indigne. « La macronie semble incapable de combattre la menace fasciste. Ou pire, ne le veut pas », fulmine ainsi L’Humanité. Le quotidien communiste reproche au gouvernement de comparer « le fascisme à l’extrême-gauche ».

Certes, les dirigeants français ont réagi à la démission du maire de Saint-Brévin-les-Pins, mais le soutien de l’État au maire démissionnaire « arrive trop tard », déplore Libération. (…) Que dire de l’obsession de Gérald Darmanin à dénoncer le « terrorisme intellectuel » de l’extrême gauche, comparée à son silence face aux violences de l’ultra-droite ? Que dire de sa propension à instrumentaliser, avec le soutien du chef de l’État, les thématiques chères à l’extrême droite, l’immigration en tête ? 

Pour ce quotidien, « cette politique de l’amalgame, cette instrumentalisation des thèmes du RN, est coupable. Elle banalise une idéologie raciste et xénophobe. C’est consternant. Et politiquement stupide, puisque le vrai bénéficiaire de cette stratégie nauséabonde sera l’extrême droite elle-même », anticipe Libé. Ou feint d’anticiper, qui sait ?..

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