À la Une: Erdogan, chronique d’une victoire annoncée
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J – 1 pour le second tour de l’élection présidentielle en Turquie. Et la presse est unanime. C’est à se demander si celle-là-même qui remplissait les kiosques il y a pile deux semaines, à la veille du premier tour de l’élection présidentielle turque, n'a jamais existé.
Écrite par les mêmes spécialistes de la spécialité, ne prédisait-elle pas, à l’inverse d’aujourd’hui, la défaite à venir d’Erdogan ? Patatras ! Quinze jours plus tard, à la lecture de la presse française ce 27 mai, l’élection en Turquie du dimanche 28 mai, c’est un peu « Circulez, il n’y a rien à voir ».
« Erdogan, grand favori du second tour de la présidentielle », lance « en Une » Le Figaro. Selon ce quotidien, le président turc sortant sera le « gagnant quasi certain du second tour de ce dimanche ». Et, sans attendre, ce journal annonce la suite du programme. « Lundi 29 mai, alors que les résultats officiels défileront sur les bandeaux de toutes les télévisions, c’est à Sainte-Sophie, récemment reconvertie en mosquée, que l’homme fort du pays, au gouvernail depuis vingt ans, a déjà prévu d’aller prier. Double symbole dans son calendrier, la date coïncidant avec l’anniversaire de la conquête de Constantinople (un certain 29 mai 1453) par Mehmet II, suivie, à l’époque, par la transformation de la basilique byzantine en mosquée, avant qu’Atatürk n’en fasse un musée en 1934. Elle sera l’occasion de célébrer "sa" revanche et surtout celle des Turcs de son pedigree, nouveaux citadins issus de milieux ruraux modestes et traditionnels, auxquels il estime avoir redonné "fierté" et "visibilité", sur les élites urbaines héritières de la République laïque de 1923 ».
Erdogan, tête de Turc
Et même la presse proche de la gauche n’écrit guère autre chose. Témoin Libération. « Quasiment assuré d’être réélu ce dimanche (…) Erdogan sait pouvoir compter sur le lien profond qui l’unit à la plus grande moitié des électeurs turcs », confirme ce confrère. Lequel admet sur la foi de récents sondages que, malgré l’inflation, « une majorité de Turcs continue de faire davantage confiance à Erdogan qu’à son concurrent pour résoudre la crise économique (…) ses partisans n’ont pas été rebutés par son autoritarisme croissant, les mesures antidémocratiques qu’il multipliait, sa mainmise sur les médias, les purges qu’il a menées dans les administrations ou l’arrestation de dizaines de milliers de ses opposants dans tous les milieux », énonce donc Libération, en soulignant que ce vrai sultan de la Sublime Porte assume « le rejet réciproque des Occidentaux à son égard et, plus globalement, envers la Turquie ».
« Qatargate », quand la justice se cramponne
Première mise en examen dans l’affaire de la Coupe du monde de l’an dernier, au Qatar, le fameux « Qatargate ». Selon le site du journal Le Monde, après sept ans de procédure, « l’ancien vice-président tahitien de la FIFA, et ancien patron de la Confédération océanienne de football, Reynald Temarii, a été mis en examen pour "corruption privée passive" dans le cadre de l’information judiciaire ouverte par le Parquet national financier sur l’attribution controversée du Mondial 2022 à l’émirat ».
Reynald Temarii est soupçonné par les magistrats « d’avoir passé, fin 2010, un pacte avec le milliardaire qatari Mohamed Ben Hammam, dit "MBH", alors vice-président de la FIFA et patron de la Confédération asiatique de football, "en contrepartie d’un soutien à la candidature du Qatar à l’organisation de la Coupe du monde 2022 (…) Au total, 305 440 euros ont été versés de manière occulte" (à Reynald Temarii) par MBH par le biais de deux compagnies qatarie et libanaise », détaille Le Monde.
Une première mise en examen « qui pourrait en entraîner d’autres », prévient le journal. Car, souligne-t-il, « sur le volet principal du "Qatargate" en lien avec la vente, en 2011, du Paris Saint-Germain au fonds Qatar Sports Investments et le rôle présumé de l’ancien chef de l’État Nicolas Sarkozy et de l’ancien président de l’Union des associations européennes de football, Michel Platini, aucune mise en examen n’a été prononcée à ce stade ». À ce stade ? C’est bien le mot.
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