Revue de presse des hebdomadaires français

À la Une: le tremblement de terre au Maroc

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Des familles entières victimes du séisme dorment à la belle étoile à Marrakech au Maroc.
Des familles entières victimes du séisme dorment à la belle étoile à Marrakech au Maroc. © RFI/Mounia Daoudi
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Une photo pleine page à la Une du Parisien Dimanche, celle d'un homme marchant dans des gravats, entouré de murs en partie effondrés, il porte un sac plastique à la main, contenant sans doute les seuls biens qu'il a pu sauver du désastre. « Une tragédie », « un royaume meurtri », titre le journal, qui se fait l'écho de l'immense élan de solidarité qui s'est aussitôt manifesté... au Maroc et en France. Au Maroc tout d'abord, à Amizmiz, par exemple, « où des véhicules immatriculés à Rabat ou Casablanca, encombrent la rue principale, les coffres chargés de couvertures, de packs d'eau et de nourriture ». « Les enfants des villes sont de retour », nous dit le Parisien Dimanche, « au chevet de leurs parents qui viennent de tout perdre... Des milliers de villageois ont toute une vie à reconstruire et pas d'argent... »

Solidarité aussi en France, où Yacine Laoudi, le recteur de la mosquée d'Aulnay-sous-Bois, au nord de Paris, annonçait dès hier matin, « la collecte de dons financiers et matériels... les dons pourraient atteindre des centaines de milliers d'euros ».

 ... Une « tragédie » au Maroc donc, à laquelle le Journal du Dimanche « nouvelle formule », n'accorde qu'une toute petite place. Une seule page au milieu du journal, résumant succinctement la situation. Le JDD a préféré faire sa Une, sur la victoire de la France, contre la Nouvelle-Zélande, vendredi, en match d'ouverture de la Coupe du Monde de Rugby. 

Dans la presse hebdomadaire, le coup d'État au Gabon, soulève beaucoup de commentaires…

« La France hors-jeu », titre en Une L'Express, au-dessus d'un contour du continent africain, sur lequel s'affiche un militaire en treillis, un micro à la main,  qui semble haranguer une foule. Pour L'Obs, c'est désormais « le temps des putschistes », « la multiplication des coups d'État, qui fragilise encore un peu plus l'influence de la France sur le continent, signe un inquiétant recul démocratique ». « La France n'est pas directement responsable de ces putschs », estime L'Express, mais elle aurait dû prendre davantage ses distances avec plusieurs dirigeants autoritaires. Au lieu de cela, elle a  pratiqué une diplomatie à géométrie variable, en adoubant notamment Mahamat Idriss Déby comme leader du Tchad en 2021, après la mort de son père, en l'absence de tout processus démocratique ».

L'Express et L'Obs s'attardent tous deux sur le cas du Gabon, lieu du dernier coup d'État en date, le 30 août.  « Le Gabon, une histoire française », titre L'Express, alors que de son côté L'Obs parle d'une « histoire françafricaine ». Dans L'Express, quelques photos résument la proximité du Gabon avec la France. Aux côtés d'Omar Bongo, puis ces dernières années d'Ali Bongo, on voit Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Macron. Une relation qui n'est pas désintéressée, loin de là... L'Obs le rappelle en quelques lignes : « Le Gabon est riche : pétrole, manganèse, uranium, forêts tropicales... d'astucieux montages financiers alimentent les caisses de la famille Bongo, des dignitaires du régime, mais aussi leurs amis français, y compris les partis politiques de l'ancien colonisateur, Bongo finance les campagnes électorales, toutes les campagnes, « sauf les communistes », confiera-t-il plus tard. L'Obs parle d'une « relation toxique qui aura duré plus d'un demi-siècle, jusqu'au coup d'État du 30 août. L'Express évoque de son côté, le président de la transition, Brice Oligui N'guema ». « Un président de transition dont Paris n'oublie pas qu'il fut l'aide de camp d'un ami de la France, nommé... Omar Bongo ». « La France a toujours un pied au Gabon », conclut l'hebdomadaire... 

Les coups d'État en Afrique, il en est question également dans le Point...

Au détour d'une interview de Wole Soyinka, le prix Nobel de littérature, aujourd'hui âgé de 89 ans. L'écrivain nigérian publie un nouveau livre et il est interrogé sur le retour au pouvoir des militaires au Niger. « Ce sont des traîtres », s'exclame-t-il, « Ils devraient être jugés pour trahison, dès qu'il en sera temps. mais je dois d'abord avouer que ma génération, elle aussi, a soutenu le plus souvent les prises de pouvoir des militaires ». « À l'époque, poursuit-il, l'armée nous semblait être une entité organisée, disciplinée, disons désintéressée, et au service du pays... mais les militaires se sont montrés encore plus corrompus et naturellement plus brutaux que les politiciens. »

Nous ouvrons enfin M, le supplément du Monde...

Avec le portrait d'un homme dont le nom, Gérard Meudal, ne vous dira sans doute rien. À 73 ans, il exerce pourtant un métier risqué. Depuis une quinzaine d'années, c'est lui qui traduit en français les œuvres de Salman Rushdie, l'auteur des Versets Sataniques, toujours poursuivi par une fatwa et grièvement blessé il y a un an, par les coups de couteau d'un « fanatique », rappelle M. Les traducteurs de l'écrivain, eux, sont souvent menacés. Son traducteur japonais a ainsi été assassiné en 1992. Mais Gérard Meudal ne se laisse pas impressionner. « On m'a proposé de prendre un pseudonyme, explique-t-il, mais j'ai refusé. N'importe quel quidam est aujourd'hui à la merci d'un fanatique. Et je suis plutôt fier de traduire Rushdie ».

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