
L’Inde « au bord du gouffre », la Une de Die Welt nous alerte en Allemagne. « Submergé », le pays est « au point de rupture », observe le Financial Times. « La flambée de Covid-19 en Inde est encore plus féroce », prévient le Wall Street Journal. On l’aura compris, le quotidien allemand, les quotidiens américains et bien d’autres aujourd’hui relatent une situation difficilement tenable. « Le nombre de cas en Inde atteint un nouveau record », confirme la Une du Washington Post : « En 24h, près de 350 000 nouvelles infections ». Triste record battu pour le quatrième jour consécutif. 2267 morts enregistrés dans le même temps.
En réaction, « les États-Unis et le Royaume-Uni envoient de l’aide », nous dit The Guardian. Entre autres, « des matières premières pour la fabrication de vaccins »en ce qui concerne les États-Unis, précise le journal britannique, et ce sont « des ventilateurs et de l’oxygène » que Londres va envoyer. Tout comme la France et l’Allemagne qui doivent envoyer de l’oxygène. Même le voisin du Pakistan, « ennemi traditionnel », a proposé d’offrir de l’équipement, souligne le Guardian.
Une pénurie d’oxygène et des autorités critiquées
L’oxygène, c’est toujours ce qui manque le plus cruellement et la réponse des autorités est critiquée. À lire dans The Hindu, ce témoignage du docteur Baluja. Il dirige le Jaipur Golden Hospital à New Delhi, établissement où « 20 patients sont décédés hier, dimanche, à cause de la pénurie d’oxygène », nous dit The Hindu. « Ce qu’il faut souligner, bien sûr c’est la pénurie, mais moi ce qui me tue, raconte le Docteur Baluja, c’est l’incertitude de mon approvisionnement. Si le gouvernement me dit que telle quantité sera distribuée toutes les quatre ou six heures, je peux mieux planifier. Si vous me promettez mon quota et qu’ensuite vous ne livrez pas la quantité promise, je ne peux pas planifier le traitement de mes patients. » Or, « quand la tragédie est arrivée dans mon hôpital, le quota promis lui n’est jamais venu », déplore le médecin.
Situation toujours cauchemardesque à New Delhi donc, mais de nombreux autres États du pays sont touchés. The Times of India nous explique par exemple comment le Kerala peine lui aussi à « équilibrer la demande et l’approvisionnement d’oxygène ». Inquiétude également dans l’État du Gujarat, dans l’ouest du pays. Inquiétude pour d’autres raisons, car, en plus du cauchemar, les autorités locales sont accusées de minimiser le bilan. Oui, comme le révèle The Hindu, « les chiffres des principaux hôpitaux publics d’Ahmedabad, de Surat et de quelques districts révèlent que le nombre de décès est bien supérieur à celui signalé par les autorités sanitaires ».
Dans la presse espagnole : arrêté et torturé pour ses idées
Nasser Zefzafi, c’est son nom. El Mundo le présente pour ceux qui ne le connaissent pas encore : « Un technicien en électronique qui gagnait sa vie en réparant des téléphones portables et des ordinateurs ». En octobre 2016, « du jour au lendemain », il est devenu le leader des protestations dans la région du Rif, dans le nord du Maroc. « Il est l’un des fondateurs du Hirak marocain », rappelle le journal espagnol, ce qui lui vaudra en juin 2018 d’être condamné à des peines allant de 4 mois à 20 ans de prison. « Des peines sans précédent depuis l’accession au trône de Mohamed VI », rappelle El Mundo.
Jeudi dernier, lit-on, « Nasser Zefzafi a annoncé qu’il démissionnait de la tête visible du Hirak ». Il sent « les rêves d’unité s’évaporer, il est déçu par les luttes internes » et accuse des « personnes obsédées par le leadership, la célébrité et l’égocentrisme » d’en être responsable. Il ne quitte pas ses compagnons, mais il souhaite « laisser la place », nous dit El Mundo.
Une interview depuis la prison de Tanger
Et le journal espagnol a réussi à l’interroger dans sa prison de Tanger. Un entretien dans lequel Nasser Zefzafi reconnaît que des erreurs, oui le Hirak en a « sans doute » fait. La principale selon lui, « croire que les années de plomb avaient été surmontées au Maroc ». Il appelle l’Union européenne à « ne pas détourner le regard, alors que les droits de l’homme sont violés ».
Nasser Zefzafi livre également un récit effroyable de son arrestation. À 5h du matin, un « très grand nombre de personnes » avec des cagoules. « Ils ont commencé à me frapper sans dire un mot. Ils ont alterné les coups et les rires, raconte Nassez Zefzafi, ils m’ont déshabillé et m’ont attaché les mains et les pieds derrière le dos. Ils ont commencé à insérer des objets dans mon anus. L’un d’eux a uriné sur mon visage. Ils m’ont demandé de dire “Vive le roi” à haute voix pour que la torture s’arrête. Tout cela s’est passé pendant qu’ils me filmaient avec un téléphone. Mon corps ne pouvait pas le supporter et j’ai dit “Vive le roi” ». Voilà le témoignage de Nassez Zefzafi et, depuis cet épisode depuis son incarcération, il a mené plusieurs grèves de la faim pour dénoncer les conditions de vie des détenus marocains, pointe El Mundo.
Aux États-Unis, un rêve abîmé primé aux Oscars
Carton plein pour le film Nomadland, « la méditation de Chloé Zhao sur le deuil et le rêve américain abîmé », nous dit le New York Times. Il a remporté les Oscars du meilleur film, du meilleur réalisateur et de la meilleure actrice. Le tout lors d’une « cérémonie surréaliste », ironise le journal : « un spectacle diffusé à la télévision sur des films essentiellement distribués sur Internet. »
« Un événement ronflant… jusqu’aux dernières minutes, relate encore le New York Times, lorsque les votants de l’Académie ont offert un dénouement dramatique : Anthony Hopkins, 83 ans, a remporté l’Oscar du meilleur acteur pour “The Father”, devançant le regretté Chadwick Boseman », qui était favori selon le quotidien. Nul besoin de regarder la cérémonie, la presse nous en livre chaque année les meilleures minutes.
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