Revue de presse internationale

À la Une: l'embargo américain sur le pétrole russe pénalise également l'Europe

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Des barils de pétrole de la firme russe Loukoil. Les États-Unis ont d'annoncé mardi 8 mars 2022 un embargo sur le pétrole russe.
Des barils de pétrole de la firme russe Loukoil. Les États-Unis ont d'annoncé mardi 8 mars 2022 un embargo sur le pétrole russe. © AFP/Kirill Kudryavtsev
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Si l’ensemble de la presse mondiale salue « le coup dur porté à Poutine », qui utilisait sa manne pétrolière pour financer sa « sale guerre en Ukraine », comme le dit le Guardian, il n’en reste pas moins que l’embargo américain va « également affaiblir l’Union européenne », explique le FAZ, le Frankfurter Allgemeine Zeitung. Une Europe « très dépendante du pétrole et du gaz russe contrairement aux États-Unis », souligne le quotidien allemand qui note que « pour ne rien arranger, Moscou menace (maintenant) de couper le gaz à l’Europe ».

C’est donc un sommet de crise énergétique qui réunira dès demain à Versailles les 27 dirigeants européens, explique de son côté Le Temps, avec le chancelier allemand Scholz « premier à être monté au créneau contre la proposition américaine d’un embargo contre le pétrole russe », et qui a été vite rejoint « par ses homologues bulgare et finlandais ». « Les dirigeants européens ne ménagent pas pour autant leurs efforts pour trouver des alternatives », explique encore le quotidien suisse, qui met en avant que la Commission européenne a ainsi proposé de réduire « des deux tiers ses importations ».

« L’Europe veut tourner le dos au gaz russe », titre également Le Soir, qui précise que la Commission propose notamment de se tourner vers « d’autres fournisseurs en Azerbaïdjan, en Norvège ou bien encore en Algérie ». Et au-delà de l’Europe, cet « embargo va avoir d’énormes répercussions dans le monde entier », souligne le Times qui redoute « un choc énergétique ». « C’est tout l’Occident qui va être mis à mal », estime également le Guardian, qui s’inquiète notamment « d’une flambée des prix à la pompe ».

Un symbole de l’Amérique, McDonald’s quitte également la Russie

L’Amérique bien décidée « à transformer la Russie en véritable paria », dit le Washington Post, avec le retrait de sa « diplomatie alimentaire » : McDonald’s, Starbucks et Coca-Cola « suspendent ainsi leurs activités en Russie sous la pression croissante de l’opinion publique », explique le Post. Alors que « le premier signe de dégel entre l’Est et l’Ouest avait été l’ouverture d’un MacDo à Budapest en août 89, souligne également El Pais, la fermeture de ses 850 restaurants en Russie est le symbole d’un monde qui claque la porte au pays de Vladimir Poutine ».

Au-delà du symbole, c’est « une simple question de calcul financier », nous dit Le Temps, qui explique que pour une entreprise, « faire des affaires avec un agresseur qui tue des milliers de personnes en Ukraine, c’est prendre le risque de ternir sa réputation, et possiblement de subir des appels au boycott bien au-delà de la Russie ». Après « Ikea, Zara, Louis Vuitton », entre autres, la disparition des entreprises étrangères en Russie sonne « comme un retour à l’ère soviétique », commente Le Soir.

Les États-Unis hésitent toujours à fournir des avions à l’armée ukrainienne

C’est « un rare désaccord entre alliés de l’Otan », explique le New York Times, « les États-Unis ont rejeté une proposition polonaise visant à fournir des avions de combat destinés à être utilisés en Ukraine ». La proposition était pourtant américaine à l’origine, elle consistait à fournir à l’Ukraine « les 28 Mig-29 de l’armée polonaise en échange de F16 américains ». Mais la décision polonaise de transférer préalablement « ces avions sur une base américaine en Allemagne » a été jugée « intenable » par le Pentagone, rapporte le site d’information américain The Hill.

La question sera discutée par la vice-présidente américaine Kamala Harris, « qui entame aujourd’hui une visite en Pologne », note le New York Times. De son côté, le Times met en garde contre « le risque d’une nouvelle confrontation ». « Si des avions de l’Otan pilotés par des Ukrainiens combattent les Russes, cela pourrait potentiellement entraîner l’Alliance dans un conflit direct avec Moscou », prévient le quotidien britannique.

Airbnb croule sous les demandes de réservations en Ukraine

 « Le monde se précipite pour réserver des Airbnb en Ukraine », titre le Wall Street Journal qui rapporte qu’une campagne sur les réseaux sociaux a généré « des milliers de réservations dans tout le pays en guerre ». À Kiev, à Kharkiv, Marioupol ou bien encore Sumy, les hôtes « réservent des logements qu’ils n’entendent bien sûr pas occuper, mais en signe de solidarité afin d’envoyer ainsi de l’argent aux Ukrainiens sous les bombes ».

« Que le client arrive ou non, l’argent est délivré dans les 24 heures aux propriétaires », souligne encore le quotidien américain, précisant que « les clients américains d’Airbnb ont déjà ainsi réservé 34 000 nuits, 8 000 pour les Britanniques ».

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