À la Une: la presse internationale salue le destin hors norme de la reine Elizabeth II
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Pas un seul quotidien dans le monde n'affiche en Une, ce 9 septembre, un portrait de la reine, et ne laisse place dans ses pages à un concert de louanges après la disparition de celle dont « le règne a marqué le monde », salue le Washington Post. Après « sept décennies sur le trône », dit le Frankfurter Allgemeine Zeitung, « Elizabeth II était devenue une référence immuable dans une société en évolution rapide, un point d'ancrage pour les gens du monde entier ». Le Süddeutsche Zeitung pleure ainsi la mort de la « reine éternelle ».
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C’était « l'ange gardien du Royaume-Uni », estime même le quotidien russe Kommersant qui, à l'instar de la Repubblica salue « le sens du devoir inoxydable » de la souveraine qui jusqu'au bout de sa vie a tenté « de rassurer le monde avec son sourire pétillant et irrésistible ». Une émotion mondiale et surtout un chagrin britannique immense, « en faisant le deuil de la reine, nous pleurons aussi les pertes de nos propres vies », écrit le Guardian, « elle a incarné la nation pendant si longtemps que des millions de Britanniques ont mesuré leur vie à l'aube de la sienne et à celle de sa famille ». « Nos cœurs sont brisés », titre le Daily Mail. « Même si le Royaume-Uni s'était préparé à cette mort, c'est toujours un choc », compatit le Washington Post, pour qui la Grande-Bretagne pleure aujourd'hui « une vie de devoir et de service ».
Une reine diplomate qui a conquis tous les puissants du monde
Même si elle n'avait aucun pouvoir politique, la reine en tant que chef de l'État et du Commonwealth a été, au cours de son très long règne, « une diplomate discrète mais efficace qui pouvait fait fondre les dirigeants les plus intransigeants », souligne le Times « avec son magnétisme tranquille et sa capacité à surprendre ». « La fascination des dirigeants mondiaux pour l'aura d'Elizabeth II » était bien réelle, acquiesce El Pais. « Mais la reine ne faisait pas qu'écouter, elle a aussi défendu des idées politiques souvent bien plus progressistes qu'on aurait pu le croire », souligne le quotidien espagnol qui rappelle notamment « comment dans les années 1960, la reine s'était associée au Premier ministre Wilson pour empêcher l'indépendance de la Rhodésie [l’actuel Zimbabwe] tant que le régime raciste restait en place. L'apartheid de la Rhodésie a fini par tomber ».
Elizabeth II qui n'a également pas hésité « à affronter sa Première ministre » Margaret Thatcher en 1986, « quand cette dernière s'était opposée aux sanctions exigées par le Commonwealth contre le régime raciste d'Afrique du Sud ». La reine, elle, a toujours maintenu des contacts indirects avec Nelson Mandela, rapporte El Pais et l'a reçu 10 ans plus tard en tant que président avec tous les honneurs à Buckingham Palace. « Mandela était la seule personne au monde que la souveraine avait autorisé à l'appeler Lizzie. » Si ses pouvoirs diplomatiques « ont été parfois mis à l'épreuve », note de son Guardian, « Elizabeth restera dans les mémoires comme une figure morale et une force de cohésion nationale ».
Charles III va devoir sortir de l'ombre de la reine
Et « ça ne va pas être facile », juge le quotidien allemand Der Neue Tag, à l'instar de The Independent qui estime même « que la mort de la reine soulève des questions fondamentales sur l'avenir de la monarchie », et cite un historien qui regrette que Charles « n'ait pas cet aura mystique qui entourait sa mère ». « Le problème de Charles est que nous le connaissons trop bien », explique également le Times, « après avoir passé des décennies à apprendre ses pensées, ses opinions, ses faiblesses, sans même parler des détails affligeants du feuilleton de sa vie personnelle », assène le quotidien.
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À 73 ans et après avoir passé « presque toute sa vie dans l'attente de devenir roi, Charles a hérité d'une monarchie qui doit relever le défi de respecter les traditions tout en s'adaptant à la Grande-Bretagne moderne », note de son côté le Wall Street Journal qui mesure la difficulté de ce début de règne pour un roi qui n'est pas « excessivement populaire ». Sa première tâche sera déjà « de diriger un pays en deuil », note de son côté le Guardian qui estime « que la perte de la reine et de sa puissante force unificatrice va mettre à l'épreuve une Grande-Bretagne en crise et divisée ». Cette « succession dynastique sera un test pour la cohésion de tout le pays », assure encore le quotidien britannique.
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